L'accord de Paris sur le changement climatique, conclu il y a près d'un an, entre symboliquement en vigueur ce vendredi. Désormais, pour la présidence de la COP22 qui débute lundi à Marrakech au Maroc, ce doit être la "COP de l'action" où il faudra tout faire pour sa mise en oeuvre, notamment en matière de finance verte et de transfert de technologie.

Avec plus de 90 pays ayant déjà répondu présent, le seuil nécessaire à l'entrée en vigueur de ce texte (au moins 55 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre) a été dépassé. Son objectif est de contenir le réchauffement climatique à 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels afin d'éviter un basculement climatique dangereux et irréversible.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé que la concentration mondiale moyenne dans l'atmosphère du principal gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone, a atteint pour la première fois en 2015 la barre symbolique des 400 particules par million et a battu de nouveaux records cette année.

Si l'adoption de cet accord en décembre 2015 par 195 délégations à Paris a constitué un moment historique, le travail de concrétisation va commencer avec la 22e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC), dite COP22, qui se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre.

L'entrée en vigueur de l'de Paris est désormais la première priorité de la présidence marocaine de la COP22. "La détermination et la rapidité -en moins d'une année- avec laquelle l'Accord a été ratifié illustrent la prise de conscience de la part des Etats de l'urgence d'agir contre le réchauffement climatique", a noté Salaheddine Mezouar, président de la COP22 et ministre marocain des Affaires étrangères.

Pour lui, "la COP22 sera indiscutablement la COP de l'action". "L'étape franchie aujourd'hui confirme cette conviction et témoigne de la mobilisation et de la confiance de la communauté internationale pour la mise en oeuvre de l'accord de Paris", a-t-il affirmé.

L'un des enjeux de la COP22 de Marrakech est justement de mettre au point les mécanismes encore manquants pour que le texte puisse se traduire dans les faits. Il sera surtout question de concrétiser les priorités et objectifs fixés à la COP22, à savoir renforcer la mobilisation des acteurs étatiques et non étatiques en vue de parvenir à des solutions concrètes, avec des initiatives et des projets au service des populations pour un développement durable humain.

Pour les observateurs, la COP22 sera donc décisive dans la mise en oeuvre et le suivi de l'accord de Paris, notamment à travers la définition des outils et mécanismes devant contraindre les parties à respecter, à partir de 2020, leurs engagements pris à Paris. En effet, la mise en œuvre de cet accord destiné à rétablir l'équilibre écologique planétaire nécessite d'accroître les convergences entre pays développés et émergents.

La COP22 a donc fixé comme priorités le renforcement des capacités, la finance verte et le transfert de technologie vers les pays les plus vulnérables, à savoir les petits Etats insulaires, les pays les moins avancés, notamment sur le continent africain. En ce sens, le Maroc plaide pour la refonte du mécanisme de développement propre (MDP) via un nouveau processus permettant de multiplier les sources de financement pour les pays africains afin qu'ils soient à même de mettre en place leurs propres stratégies.

"Nous attendons de la conférence de la COP22 de Marrakech qu'elle accélère l'élaboration des règles de transparence et qu'elle voit émerger une feuille de route claire des pays développés pour la mobilisation de 100 milliards de dollars annuels d'ici à 2020 afin de soutenir l'action climatique dans les pays en développement", écrit ainsi M. Mezouar dans un éditorial co-signé avec Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la CCNUCC.

Source: Xinhua