Il aura fallu du temps, mais la visite du Président Xi Jinping au Zimbabwe en aura valu la peine : un milliard de dollars ont été assignés aux secteurs de l’électricité et des télécommunications de ce pays du sud de l’Afrique comme coup d’envoi de sa reprise économique. 

Le Président Xi Jinping et son hôte zimbabwéen, le Président Robert Mugabe, ont fait précéder la visite prévue des 1 et 2 décembre de déclarations qui soulignaient l’importance de la rencontre - la première visite d’un chef d’État depuis celle de l’ancien Président Jiang Zemin en 1996. 

« Nous allons travailler avec le Zimbabwe et tous les autres pays amis d’Afrique à paver une route plus large et solide au développement commun et aux bénéfices mutuels de la Chine et de l’Afrique », a dit le Président Xi dans une déclaration largement citée par les médias zimbabwéens avant sa visite. « Le Zimbabwe s’efforce vigoureusement de promouvoir le Programme de transformation socio-économique durable du Zimbabwe et de réaliser son indépendance économique et son développement durable autonome. » 

Pour sa part, le Président Mugabe a dit : « Notre amitié est maintenant beaucoup plus [qu’une simple amitié], avec des accords économiques où la Chine aidera le Zimbabwe à se développer économiquement. » 

L’économie du Zimbabwe a beaucoup souffert d’un manque de liquidité paralysant, du manque d’électricité, et de la fermeture d’usines, ce qui a causé un haut taux de chômage. Le Congrès zimbabwéen des Unions commerciales estime le taux de chômage à 85 %. Le Zimbabwe cherchait plus qu’une simple amitié avec son amie à toute épreuve, la Chine, qui lui a fourni son appui lors du combat anticolonial qui a mené à son indépendance de la Grande-Bretagne il y a 35 ans, en 1980.  

Et c’est justement ce que la visite du Président Xi a apporté. 

La plus grande part du prêt de la Chine ira à la rénovation et à l’expansion de la centrale thermique Hwange de la province de Matabeleland dans le nord du Zimbabwe, car l’électricité est vitale à la résurrection de l’industrie du pays. 

Lors d’une conférence de presse, le ministre des Finances du Zimbabwe, Patrick Chinamasa, a confirmé la signature de cet agrément et d’autres le 2 décembre 2015. M. Chinamasa a dit que la Banque d’export-import de Chine concèderait des fonds pour l’ingénierie, l’approvisionnement et la construction du projet d’expansion de la centrale Hwange et pour mettre à jour TelOne, le fournisseur d’État de lignes de téléphone fixe.  

M. Chinamasa a dit, concernant Hwange, que China Exim Bank fournirait un prêt bonifié de 999,7 millions de dollars à un taux de faveur de 2 % d’intérêt annuel sur vingt ans. Le projet complété, le réseau national d’électricité jouira de 600 MW additionnels, ce qui réduira considérablement le manque d’électricité du pays. Le Zimbabwe produit actuellement environ 1 000 MW quand la demande est de 2 200 MW, ce qui cause des coupures de courant fréquentes à la grandeur du pays. 

Le ministre a aussi dit qu’un prêt de 98,6 millions, au même taux de faveur, sera étendu au réseau TelOne pour financer son projet d’extension. Les prêts entreront en vigueur au cours du premier semestre de 2016.  

Et les prêts n’étaient pas tout. La Chine a aussi accordé au gouvernement zimbabwéen une subvention de 62,4 millions de dollars pour la construction d’un nouveau siège du gouvernement et d’un entrepôt pharmaceutique. Le palais du gouvernement actuel est devenu trop petit pour accommoder plus de 300 législateurs, de moins de 40 qu’ils étaient avant l’indépendance. 

D’autres accords concernent l’aviation et le développement d’infrastructures. Les chefs d’État se sont aussi mis d’accord pour faciliter la coopération en taxation.