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Afrique
  2016-05-03
 

Un ami de la Chine

par Zheng Yang | VOL.8 MAI 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: Tanzanien;relations sino-africaines

 

Toujours intéressé par la culture chinoise, Kahama (à gauche) travaille à la préparation d’un gâteau traditionnel chinois 

 

Un après-midi, alors que le soleil se couchait sur un ciel orangé, Joseph Kahama rencontre des Chinois pour la première fois de sa vie. Le petit groupe interpelle alors le jeune tanzanien et ses amis dans un swahili parfait, ils veulent jouer au football avec eux. Kahama se souvient encore de leur match. Affrontant les plus jeunes tanzaniens, les Chinois les laissent gagner. Ces visiteurs offrent également aux enfants de Dodoma des bonbons White Rabbit, ainsi que des brosses à dents et du dentifrice, en leur rappelant de se laver les dents avant d’aller au lit. « En y repensant, c’était la stratégie parfaite pour conquérir le cœur des enfants et leur en apprendre un peu sur l’hygiène », commente Kahama. Il apprend par la suite que le groupe est composé de jeunes médecins chinois, en Tanzanie en tant que bénévoles. « Cette scène n’a jamais quitté mon esprit », confie Kahama en souriant. Se reposant sur sa foi chrétienne, Kahama croit que lorsqu’une porte s’ouvre elle donne le ton pour le reste de notre vie. Et dans son cas, cela semble se confirmer. Son souvenir d’enfance des années 1970 a guidé son chemin, depuis 40 ans il entretient une profonde amitié avec le peuple chinois. Il est aujourd’hui secrétaire général de l’Association pour la promotion de l’amitié sino-tanzanienne.  

  

Des parents chinois  

En 1984, le père de Kahama était nommé ambassadeur de Tanzanie en Chine. Pendant la durée de cette affectation, le jeune Kahama fait de fréquents aller-retour entre la Chine et le Royaume-Uni, où il étudie. Cette période lui offre l’opportunité d’en apprendre davantage sur la Chine et sur le chinois. Quand ses parents retournent en Tanzanie, celui-ci ne se rend plus en Chine pendant 15 ans. Toutefois, ses relations avec les Chinois se poursuivent, en particulier avec un couple mémorable. « Je les appelle papa Li et maman Han. Depuis plus de la moitié de ma vie je les considère comme mes parents chinois », raconte Kahama à CHINAFRIQUE. Il s’agit de Li Songshan et de son épouse Han Rong. Faisant partie de la première génération de Chinois travaillant en Afrique, le couple a été envoyé en Tanzanie dans les années 1970 par le gouvernement chinois. Quand Kahama les rencontre, il a 15 ans. Le couple se passionne alors pour l’art tanzanien. Si bien qu’ils quittent leur poste au gouvernement et déménagent en Tanzanie pour en apprendre davantage sur le pays.    

À cette époque, le jeune Kahama travaille près du domicile des Li et s’y rend souvent pour se reposer ou pour discuter avec le couple. Ils sont ses conseillers pour toutes les questions familiales, économiques et autres, et sa principale inspiration pour travailler à la promotion des relations sino-tanzaniennes. « Je suis où je suis dans les relations Chine-Afrique grâce à eux », assure-t-il. Pendant des décennies Li Songshan et Han Rong ont collectionné des œuvres d’art, et ont finalement construit un musée d’art africain et un Village culturel africain à Beijing. Le Conseil national des arts de Tanzanie leur a remis le titre honorifique de « Docteur de l’art et de la culture africaine », pour leur dévotion à l’art tanzanien et leur travail pour sa diffusion à l’étranger. « L’amitié ne doit pas être clairement manifestée, elle peut être nourrie à travers l’art », dit Kahama. « Par l’art, nous pouvons découvrir les traditions des autres, leurs espoirs et leurs peurs et se faire des amis. C’est ce qu’ils ont fait et j’ai fait partie de cette découverte. »    

Avant son décès en décembre 2015, Li Songshan fait promettre à Kahama de mener à bien le projet de Village culturel africain. « Papa Li était le pilier du projet », affirme Kahama. « Même s’il n’est plus là, son esprit est toujours présent. » Avec Han Rong, il travaille désormais pour réaliser le rêve de Li : faire du musée et du village culturel un centre pour l’art africain, où les universitaires de Chine et d’Afrique puissent étudier leurs arts respectifs et les relations sino-africaines. « Je sais qu’il y a de bonnes et mauvaises personnes partout », dit Kahama. « Mais pour l’instant, je n’ai pas eu une seule mauvaise expérience avec un Chinois, et j’ai tendance à croire que je ne suis pas le seul dans ce cas. »  

Un exemple à suivre  

Kahama retourne en Chine en 2006 avec Li Songshan, à Hainan au sud du pays, pour assister au premier Forum de Boao pour l’Asie. Il est alors impressionné par les gratte-ciels et tous les changements depuis ses séjours de jeunesse en Chine. Il se rend ensuite en Chine de plus en plus souvent, cinq à six fois par an, constatant lors de chaque voyage le développement rapide du pays. « J’ai beaucoup voyagé mais je n’ai jamais vu un développement aussi rapide et concret qu’en Chine », affirme Kahama. Selon lui, le secret de la réussite chinoise est la discipline : « Les gens travaillent jour et nuit pour maintenir le rythme de développement. Sans cette discipline, aucun pays ne sera capable de rattraper la Chine. » « La Chine ne peut pas prescrire un modèle ou un chemin pour l’Afrique, mais elle peut être un exemple à suivre pour le continent. » 

  

Comprendre l’Autre   

Aujourd’hui, en tant que secrétaire général de l’Association pour la promotion de l’amitié sino-tanzanienne, 

Kahama se sent responsable du maintien de l’amitié construite entre les deux peuples par les générations passées. « Toutes les relations doivent être entretenues, parce que les circonstances et les situations changent », explique Kahama. Les échanges économiques entre la Chine et la Tanzanie ont connu une croissance rapide, mais présentent également des défis. Selon Kahama, il est essentiel de créer des ponts pour se comprendre mutuellement, c’est le rôle qu’il veut jouer individuellement et par son association.   

En mars dernier, le gouvernement chinois l’invite à découvrir les zones rurales en Chine. De retour en Tanzanie, il aide l’ambassade chinoise et le ministère chinois des Affaires étrangères à construire des villages modèle dans les zones rurales sous-développées de Tanzanie, en vue d’un développement durable. Il est aussi prêt à aider toute compagnie chinoise faisant face à des problèmes en Tanzanie par manque de connaissances des lois locales ou de la culture. « La compréhension est essentielle pour résoudre des conflits et affronter des défis », assure Kahama. « Alors les Chinois et les Tanzaniens doivent apprendre à se connaître, mais aussi à connaître les valeurs et coutumes de l’Autre. » 

Kahama espère que la Tanzanie accueillera plus d’investissements directs de Chine, particulièrement dans le textile, l’automobile et les industries des technologies de l’information, plutôt que des aides. Il souhaite que les compagnies chinoises envoient plus d’experts pour partager leur savoir-faire et leur expérience avec les Tanzaniens. « L’Afrique a beaucoup à apprendre de la Chine », dit-il évoquant le développement chinois des trois dernières décennies. « Si la Chine peut le faire, il n’y a aucune raison pour que l’Afrique ne puisse pas y arriver. »   

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