2016-06-06 |
Amitiés agricoles |
par Zheng Yang | VOL.8 JUIN 2016 CHINAFRIQUE |
Mots-clés: éducation agricole;l’amitié sino-éthiopienne |
Des experts agricoles chinois partagent leurs connaissances avec des experts éthiopiens
Tamirat Tesema Senbeta, le directeur de l’Établissement de formation agricole, technique et professionnelle (EFATP) d’Agarfa en Éthiopie, a vu de nombreuses délégations d’instructeurs chinois venir dans son établissement et apporter avec eux des technologies agricoles et des méthodes d’enseignement avancées.
Au mois d’avril, il eut l’opportunité de découvrir la façon dont les Chinois travaillent dans leur propre pays. Avec neuf autres directeurs d’EFATP éthiopiens et de fonctionnaires nationaux agricoles, M. Senbeta a été invité à un programme de formation, organisé par le ministère chinois de l’Agriculture. Pendant douze jours, ils ont pu découvrir la théorie éducative chinoise et visiter Beijing, la région autonome du Guangxi et la province du Hunan, afin de s’imprégner des programmes de formation et de la gestion universitaire en Chine.
« Ce programme nous a permis d’approfondir nos connaissances et améliorera l’efficacité dans nos établissements », estime M. Senbeta, qui est également allé visiter plusieurs centres de démonstration agricole. À ce jour, 70 directeurs éthiopiens ont assisté à des programmes de formation similaires en Chine, permettant à l’Éthiopie d’avoir une idée plus claire du développement agricole et du système d’éducation professionnel en Chine, explique Wang Kaiyuan, l’un des organisateurs du ministère de l’Agriculture : « Nous espérons, qu’ils pourront ramener en Éthiopie les expériences qu’ils ont vécu en Chine, ainsi que les liens d’amitié qui se sont créés. »
Développer la compréhension
En septembre 2015, Xu Hongzhai, enseignante de l’Université agricole du Hunan, reçoit une lettre d’Éthiopie : « Je suis tellement fier d’être l’un de vos étudiants. […] Vous êtes rentrée en Chine, mais les graines et les technologies que vous nous avez apportées resteront en Éthiopie pour toujours. » En tant qu’experte en ingénierie agricole, Xu Hongzhai est arrivée à l’EFATP d’Alage en 2013, où elle est restée pendant deux années avec une équipe d’enseignants chinois. Elle a mis en place un centre de démonstration agricole moderne, ainsi qu’un système d’irrigation plus économe, qui leur a permis de réduire leur consommation d’eau de près d’un tiers.
Les échanges de personnel éducatif agricole entre la Chine et l’Éthiopie datent de l’an 2000, lorsque le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a demandé au gouvernement chinois d’envoyer des experts agricoles dans les établissements professionnels éthiopiens. Les deux pays signèrent un accord en 2001, suivi de l’envoi des dix premiers enseignants chinois en Éthiopie. Au cours des quinze dernières années, 405 enseignants chinois, comme Xu Hongzhai, se sont rendus en Éthiopie, supervisant et formant près de 2 100 enseignants, 13 000 techniciens agricoles et 39 000 étudiants éthiopiens. Plus de 70 nouvelles technologies agricoles ont également été introduites.
Dans la coopération technologique entre la Chine et l’Éthiopie, l’éducation professionnelle joue un rôle unique, explique Ye Anping, directeur du département de coopération internationale du ministère de l’Agriculture : « Les enseignants jouissent d’une plus grande influence car les étudiants ont un potentiel illimité. » Ye Anping pense que les échanges de personnel éducatif peuvent également promouvoir la communication culturelle, car les enseignants – qu’ils soient chinois ou éthiopiens – partageront leurs expériences avec un nombre plus important d’étudiants, ce qui améliorera encore la compréhension du pays et des méthodes de part et d’autre : « La compréhension est la base de la confiance. Et la confiance est la base pour la coopération. »
Une référence précieuse
Il fut un temps, où la Chine devait faire face à un défi colossal dans l’agriculture. D’après les statistiques du ministère de l’Agriculture, les ressources en eau de la Chine sont inférieures au tiers de la moyenne mondiale et le pays doit nourrir 20 % de la population mondiale, tout en ayant moins de 9 % des terres arables. « Aucun pays au monde ne peut aider la Chine à nourrir sa population, explique Ye Anping. La Chine ne peut compter que sur elle-même et c’est la raison pour laquelle le développement de l’agriculture a figuré parmi les priorités du gouvernement. » Selon lui, la force motrice pour le développement agricole a été la technologie. Il y a 40 ans, la technologie contribuait pour près de 16 % dans la croissance agricole de la Chine, contre 57 % l’année dernière.
Pour Tamirat Tesema Senbeta, l’expérience chinoise constitue une référence importante pour l’Éthiopie, où 80 % de la population vit de l’agriculture et où l’agriculture représente 43 % de la croissance du PIB national : « Cette année, nous avons six instructeurs chinois dans notre établissement. Ils ont apporté de nouvelles technologies et les ont présentées aux étudiants, ainsi qu’aux communautés voisines. Ils forment également les fermiers. »
Pour Ye Anping, l’une des priorités pour l’Éthiopie est d’améliorer son environnement des investissements. De nombreux investisseurs chinois ont cependant déjà montré leur intérêt : « La coopération agricole doit être durable. Elle ne bénéficie pas seulement à l’Afrique, mais également à la Chine. » En 2015, la Chine a importé pour près de 120 milliards de yuans (18,43 milliards de dollars) en produits agricoles, faisant d’elle la première destination mondiale pour ces produits. Lors d’un discours à l’équipe éthiopienne en visite, Ye Anping a donné une description détaillée de la structure des importations chinoises : « Ces produits populaires pourraient être essentiels dans la coopération commerciale future entre la Chine et l’Éthiopie, ainsi que d’autres pays d’Afrique. »
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