中文 ANGLAIS Beijing Information
Afrique
  2016-06-06
 

Tolérance zéro

par Lu Anqi | VOL.8 JUIN 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: espèces sauvages ; protéger

En visite au Kenya en mai 2014, le Premier ministre chinois Li Keqiang a annoncé une aide de 10 millions de dollars pour la protection de la vie sauvage en Afrique

 

Pour Zhou Fei, un ancien diplomate ayant fait le tour du monde, l’Afrique est le plus bel endroit qu’il ait visité. M. Zhou a été particulièrement ébloui par les animaux sauvages dans leur environnement naturel. « Elles [ces espèces] appartiennent à l’Afrique, mais aussi au monde entier », avait-il déclaré lors d’un atelier pour la protection de la faune à Johannesburg en avril 2016.  

Directeur du programme chinois TRAFFIC, un réseau de surveillance du commerce d’espèces sauvages, Zhou faisait partie d’un groupe de travail de Beijing composé d’experts chinois de la vie sauvage. Le groupe était constitué de membres du Bureau national des forêts de Chine, des douanes chinoises, de la Police nationale des forêts de Chine ainsi que de représentants de TRAFFIC et du Fonds mondial pour la vie sauvage (WWF). Le Bureau national des forêts de Chine est l’autorité de gestion de la Chine de la Convention sur le commerce international des espèces menacées animales et végétales (AG de la CCIEM).  

Le groupe de travail a organisé deux ateliers à Johannesburg en Afrique du Sud et à Maputo, au Mozambique. Les lois relatives à la protection des espèces sauvages et les réglementations de la CCIEM ont été présentées aux Chinois vivant et travaillant en Afrique à la fois pour les sensibiliser et pour décourager l’achat et l’importation en Chine de produits provenant de la vie sauvage en Afrique. Les deux ateliers, qui ont réuni au total 130 participants chinois, font partie des initiatives conjointes entre la Chine et l’Afrique menées depuis quelques années pour la protection des animaux sauvages et la lutte contre le commerce illicite en Afrique.  

 

Lutte contre le braconnage 

La faune mondiale connaît une crise sans précédent. Ainsi, le nombre d’éléphants en Afrique a chuté de 60 % ces dix dernières années en raison de la perte de leur habitat naturel et du braconnage pour leurs défenses, leur chair et leur peau. D’après Zhang Qi, directeur des affaires générales du Bureau de gestion de l’import-export des espèces animales et végétales sauvages menacées, relevant de l’AG de la CCIEM de Chine, l’Afrique compte entre 450 000 et 650 000 éléphants actuellement. Près de 20 000 sont tués annuellement par les braconniers, depuis quelques années.  

Le rhinocéros africain se trouve dans une situation similaire. En Afrique du Sud, pays qui abrite environ 80 % des rhinocéros africains, estimés à 25 000, le braconnage a explosé. Le nombre de rhinocéros tués y est passé de 13 en 2007 à 1 215 en 2014. En 2015, 1 175 rhinocéros ont été victimes du braconnage dans le pays, sur les 1 338 tués au total sur le continent.  

Le 30 avril dernier, le Kenya a brûlé 105 tonnes d’ivoire et 1,3 tonne de cornes de rhinocéros, une initiative record visant à envoyer un message au reste du monde : l’ivoire n’a aucune valeur et son commerce doit être banni. Comme le Kenya, de nombreux pays africains ont pris conscience du problème et ont commencé à agir. Le Mozambique, l’Éthiopie, la Tanzanie, le Botswana, l’Ouganda et l’Angola notamment ont accru les sanctions à l’encontre du trafic des espèces sauvages. Au Mozambique, toute personne mettant en danger la vie d’espèces rares ou se livrant au braconnage peut être pénalisée à hauteur de 90 000 dollars et encoure jusqu’à 12 ans de prison.  

 

La Chine durcit sa réglementation  

La Chine a accru l’ampleur de l’interdiction sur les importations d’ivoire pour protéger les éléphants d’Afrique. Le 22 mars dernier, le pays a étendu cette interdiction aux importations de sculptures sur ivoire d’éléphant acquises après l’entrée en vigueur en 1975 des réglementations de la CCIEM sur le commerce des espèces sauvages, ainsi que sur l’ivoire d’éléphant africain acheté comme trophée. Dans le même temps, une nouvelle interdiction a été édictée sur les importations d’ivoire et de produits en ivoire en Chine acquis avant les réglementations de la CCIEM.  

La Chine a rejoint la CCIEM en 1981 et a mis en place une équipe de travailler de coordination pour l’application des lois en décembre 2011. Cette dernière comprend du personnel du secteur forestier, douanier, agricole, industriel, commercial et de sécurité pour coordonner les initiatives en Chine et la collaboration transfrontalière. L’équipe compte actuellement 31 bureaux dans les administrations provinciales, dans la partie continentale de Chine.  

Des statistiques de la Cour suprême de Chine montrent que près de 700 individus ont fait l’objet de poursuites au cours de ces dix dernières années, encourant des peines pour leurs activités criminelles liées aux espèces sauvages allant de 3 ans à la perpétuité. La Chine a détruit le 29 mai 2015 plus de 600 kilos d’ivoire d’éléphant saisis. Il s’agissait de la troisième campagne de destruction publique depuis janvier 2014, avec celle de Dongguan (6,2 tonnes) et Hong Kong (28 tonnes). Selon les observateurs, les initiatives de la Chine pour lutter contre le commerce illicite d’ivoire ont envoyé un message sans équivoque : le gouvernement chinois ne tolère pas, maintenant comme à l’avenir, ce commerce illicite.  

Le secteur du commerce en ligne et les entreprises de logistique prennent aussi part à cette campagne sur les plate-formes des réseaux sociaux. En 2014, neuf des plus grandes sociétés de commerce en ligne, des réseaux sociaux et d’antiquités – comme Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne, et Tencent, qui possède l’application de messagerie WeChat – ont réitéré leur tolérance zéro pour le commerce illicite d’espèces sauvages. Le secteur de la médecine traditionnelle chinoise et 10 agences de voyage chinoises les ont suivi. « Maintenant, quand les touristes chinois vont en Afrique, déclare Zhang Qi, ils peuvent voir des affiches contre le commerce illicite d’espèces sauvages dans les aéroports et les ports. Et ils recevront aussi des SMS leur rappelant de ne pas acheter ou emporter des produits en ivoire. »  

  

Coopération sino-africaine pour les espèces sauvages  

Le soutien de la Chine dans les initiatives contre le braconnage en Afrique s’est intensifié ces dernières années. En janvier 2013, l’opération Cobra, sous l’égide de la Chine, a mobilisé 22 pays en Asie et en Afrique et initié un nouveau modèle pour lutter conjointement contre le trafic illicite d’espèces en danger. Plus tard cette année-là, la Chine et 28 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Nord ont mené l’opération Cobra 2, une initiative globale révolutionnaire pour lutter contre le braconnage et le trafic.  

En décembre 2015, quand le Président chinois Xi Jinping s’est rendu au Zimbabwe, il a réaffirmé l’engagement de la Chine pour la protection des espèces sauvages. Il a aussi souligné que la protection des espèces sauvages était l’un des domaines clés de la coopération entre la Chine et le Zimbabwe, et que la Chine allait continuer à aider le Zimbabwe à améliorer sa capacité de protection de la faune sauvage, en offrant du matériel et en partageant son expérience.  

Lors de sa visite d’État au Kenya en mai 2014, le Premier ministre chinois Li Keqiang a fait savoir que la Chine allait accroître la coopération avec ce pays pour protéger les espèces sauvages et promouvoir le développement durable. M. Li a déclaré que le gouvernement chinois allait fournir une aide de 10 millions de dollars à l’Afrique pour la sauvegarde de la faune et la protection de la biodiversité sur le continent. Des volontaires chinois du Fonds Chine-Zimbabwe pour la vie sauvage, une ONG chinoise, ont rejoint l’équipe du parc national du Zimbabwe dans sa lutte contre le braconnage.  

Ces initiatives de coopération ont été également inscrites dans le Plan d’action de Johannesburg (2016-2018) lors du Forum sur la coopération sino-africaine l’an dernier. Ce plan annonce clairement que la Chine et l’Afrique renforceront leur coopération dans le domaine de la protection de la vie sauvage, et lutteront ensemble contre le commerce illicite de produits de la faune et de la flore.

  

(Reportage de l’Afrique du Sud) 

Imprimer
Lire aussi:
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo