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Afrique
  2016-08-10
 

La voie du développement

par Sudeshna Sarkar et Ni Yanshuo
Mots-clés: Afrique; Égypte

Une maquette de la Zone économique et commerciale sinoégyptienne près du canal du Suez

 

Dalia Khorshid, ministre égyptienne des Investissements

 

Tarek Kabil, ministre égyptien du Commerce et de l’Industtie

 

La présence du Président égyptien Abdel

Fattah al-Sissi au Sommet du G20 à Hangzhou en septembre prochain sera l'occasion d'une troisième visite en Chine depuis qu'il a entamé son mandat en 2014. D'après Tarek Kabil, le ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie, cela montre la profondeur de la relation entre la Chine et l'Égypte. « En deux ans, il y a eu trois rencontres entre les deux Présidents [d'Égypte et de Chine] », a-t-il fait savoir à CHINAFRIQUE durant sa visite en Chine en juillet pour participer à la réunion des ministres du Commerce du G20. « Cela montre à quel point la relation est importante car l'Égypte compte parmi le petit nombre de pays que la Chine a invités. Cela envoie au monde entier un message sur la stabilité de l'Égypte, à savoir que le pays est prêt pour la croissance économique. »

Bien que l'Égypte ait connu des périodes de turbulence, avec trois gouvernements au cours des cinq dernières années, M. Kabil a déclaré qu'après son arrivée au pouvoir, le Président Sissi a mis en place sa feuille de route politique en trois axes : organiser des présidentielles, voter une nouvelle Constitution et tenir des élections générales en 2015. « Aujourd'hui, nous appliquons notre feuille de route économique pour donner une nouvelle vitalité au pays dans tous les domaines, notamment les infrastructures, la législation et les systèmes. Malgré ce qui a eu lieu par le passé, notre économie a crû de 4,2 %. Notre objectif pour l'an prochain est de 5 % », a-t-il fait savoir.

L'atout Chine

La Chine, les investissements chinois et les touristes chinois sont les principales priorités de cette feuille de route. Même si la Chine reste le 23e investisseur en Égypte avec environ 500 millions de dollars, un faible niveau, l'objectif est de décupler ce chiffre, d'après Dahlia Khorshid, ministre des Investissements, qui faisait partie de la délégation en Chine. « Nous travaillons avec nos homologues chinois pour garantir des investissements additionnels dans le développement de la logistique, du portuaire, de l'industrie et des infrastructures, et faire en sorte que nous proposions un climat d'investissements qui puisse attirer plus d'investissements, a déclaré Mme Khorshid. Nous avons un objectif qui permettra aux investissements chinois de se hisser entre le cinquième et le dixième rang en Égypte. » Sur les 18 projets discutés entre l'Égypte et la Chine, les projets énergétiques, d'une valeur de 10 milliards de dollars, sont les plus aboutis, d'après des fonctionnaires égyptiens. Durant les années de turbulence, il y a eu très peu d'investissements dans le secteur, mais actuellement, l'Égypte réalise l'importance d'un secteur énergétique fort pour le commerce et les investissements, et c'est devenu une priorité dans les discussions avec la Chine. La Banque d'Import-Export de Chine et le secteur privé sont aussi impliqués dans ces projets.

La construction d'une ville du textile en Égypte est un nouveau projet important qui attire les entreprises chinoises cherchant à délocaliser leurs activités dans les autres pays en développement afin de faire face à la hausse des coûts des terrains, de l'énergie et du travail en Chine. Après le Vietnam, le Bangladesh et l'Éthiopie, c'est au tour de l'Égypte d'accueillir une nouvelle ville du textile. Un mémorandum de compréhension a été signé entre les autorités égyptiennes et une société privée en Chine, qui a inspecté un site à Minya, en Haute-Égypte, et l'a approuvé. Ce projet va combiner les investissements et les technologies chinois et les matières premières et la main-d'œuvre d'Égypte. « Nous avons des lacunes dans les technologies du textile, explique M. Kabil. Par exemple, nous ne possédons pas la technologie de la teinture. Nous fabriquons le tissu et l'envoyons ensuite le faire teindre. C'est un élément qui manque dans la chaîne de valeur. Nous voulons donc cette technologie afin de garantir que nous avons une chaîne de valeur complète. »

Il est judicieux de délocaliser les industries textiles en Égypte, ainsi que les autres secteurs, car le pays n'est pas seulement un marché de 90 millions d'habitants, c'est aussi surtout une porte sur un marché encore plus important de 1,6 milliard de personnes. M. Kabil explique que l'Égypte participe à plusieurs accords commerciaux. « Toutes les activités commerciales qui se déroulent sur le sol égyptien bénéficieront d'un accès en franchise de droits de douane sur le Marché commun de l'Afrique orientale et australe, l'Union européenne et tous les pays arabes, explique-t-il. Nous sommes aussi en discussion avec la Russie pour le marché eurasiatique. » La ville du textile, par exemple, pourra exporter vers tous ces pays et réexporter aussi vers la Chine, ce qui permettra de combler le déséquilibre commercial de 8 milliards de dollars entre la Chine et l'Égypte.

Coopération dans la capacité de production

Pour développer ses industries, l'Égypte souhaite collaborer avec la Chine pour établir sa capacité de production. Les deux parties en avaient déjà parlé au Caire, et le mois dernier à Beijing. Les autorités égyptiennes veulent apprendre de l'expérience chinoise, notamment dans le développement des PME. Un autre secteur est le développement des aires industrielles. Les sociétés chinoises ont décidé de construire un parc industriel le long du corridor de Suez en Égypte. Une délégation égyptienne a visité un parc industriel en Chine pour en savoir plus sur l'exploitation des parcs industriels chinois. Par ailleurs, dans le processus d'établissement de la capacité de production, la partie chinoise apporte son assistance au développement des infrastructures nécessaires en Égypte, notamment dans l'énergie, l'habitat et les transports.

L'initiative « une Ceinture et une Route » annoncée par le gouvernement chinois va dynamiser de manière importante le développement de l'économie égyptienne, d'autant plus qu'elle s'intègre au Projet de développement du canal de Suez entrepris par l'Égypte pour construire une des plus importantes plate-formes logistiques au monde. « L'initiative "une Ceinture et une Route" [qui prévoit de connecter l'Asie, l'Europe et l'Afrique] couvre une très, très longue distance, a déclaré M. Kabil. Nous avons signé un mémorandum de compréhension sur l'initiative "une Ceinture et une Route" durant la visite du Président chinois Xi Jinping [au début de l'année]. Le rôle de l'Égypte est d'aider et de préparer, avec la coopération de la partie chinoise, les infrastructures nécessaires pour continuer la route. Cela comprend des ports, des aéroports et des routes. » Les autorités égyptiennes sont heureuses de constater que le projet de construction de route a bien débuté avec près de 5 000 kilomètres déjà construits. « Nous possédons une autoroute complète qui traverse le Soudan et qui peut aller jusqu'en Éthiopie. Nous envisageons d'en avoir une d'Alexandrie au Cap, en Afrique du Sud », a déclaré M. Kabil.

L'Égypte modernise aussi trois ports situés autour du canal de Suez et en construit trois nouveaux. M. Kabil a aussi indiqué que le pays voulait discuter avec la Chine des modalités de construction de zones économiques autour de ces routes afin de savoir « comment on peut développer cette idée, et développer le commerce bilatéral non seulement entre l'Égypte et la Chine, mais aussi entre les populations de l'initiative "une Ceinture et une Route" ».

Protection contre le terrorisme

Devant les préoccupations concernant la protection des investissements, notamment avec les attaques terroristes, M. Kabil a souligné que le terrorisme était un phénomène global. « Je ne pense pas que les attaques terroristes aujourd'hui ne touchent que l'Égypte. Il y a eu tellement d'attaques terroristes en Europe, aux États-Unis et dans d'autres pays. » Même s'il y a des combats à proximité de l'Égypte – en Libye, en Syrie et au Yémen – et des troubles dans certaines parties du pays,

M. Kabil a précisé que la situation était sous contrôle. « Sur le plan politique et sécuritaire, l'Égypte est très stable. Nous continuons à avoir des investissements chaque année, plus de 6 milliards de dollars, et ils progressent. De nombreux pays investissent déjà en Égypte. Le Président chinois est venu en Égypte, alors quel message voulons-nous envoyer de plus ? Si l'Égypte était instable et dangereuse, il ne serait pas venu. »

 

 

Reportages d'Afrique

Attirer les touristes chinois

Tarek Kabil, le ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie, a admis que le secteur touristique, un des moteurs de la croissance du pays, est à la traîne, en raison des bouleversements subis par le passé et des deux récentes catastrophes aériennes qui ont touché EgyptAir, la compagnie aérienne nationale. « Ce que nous faisons actuellement, c'est tenter de diversifier la provenance des touristes, en s'éloignant un peu de l'Europe pour aller vers les pays arabes et l'Asie, a déclaré M. Kabil à CHINAFRIQUE. L'an passé, plus de 100 000 touristes chinois sont venus en Égypte et notre objectif est de tripler ce chiffre. Des programmes sont déjà en cours pour nous occuper de toute l'Asie, et la Chine en particulier. »

Magdi Amer, ambassadeur d'Égypte en Chine, présente des statistiques impressionnantes qui montrent que les touristes chinois sont attirés par les pyramides. En 2015, près de 125 000 touristes chinois se sont rendus dans le pays, soit plus du double de l'année précédente. « Cette année, nous avons déjà dépassé la barre des 100 000. Nous prévoyons d'atteindre les 200 000 cette année, a-t-il indiqué. Cela vous donne une bonne idée de l'accroissement annuel du nombre de touristes chaque année. »

Il y a aussi d'autres raisons pour cela. Hormis les paysages et les sites historiques d'une des plus anciennes civilisations mondiales, il existe aussi des vols directs supplémentaires entre les deux pays. « Il n'y a pas qu'EgyptAir qui effectue des liaisons entre Beijing ou Guangzhou et l'Égypte, mais il y a aussi une autre compagnie aérienne égyptienne, Air Leisure, qui propose des vols de Beijing ou Shanghai à Hurghada, en Égypte », a souligné l'ambassadeur.

 

Exclusif CHINAFRIQUE

 

 

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