2017-01-24 |
Câbler l'Afrique |
par Ge Lijun | VOL.9 Février 2017 |
Mots-clés: infrastructures de réseau |
Huawei teste son premier réseau 4,5G en Namibie
Masego Dibetle, 20 ans, étudiante en technologies de l'information et de la communication (TIC) à l'Université de Technologie de Tshwane, en Afrique du Sud, est ravie. En deux semaines, elle a rencontré des experts de divers pays et visité des laboratoires de pointe lors de son premier voyage en Chine. Elle est si heureuse d'avoir pu rencontrer Huawei, le géant chinois des TIC qui a parrainé et organisé son voyage d'étude.
En novembre 2016, Mlle Dibetle et neuf autres étudiants sud-africains spécialisés en TIC sont arrivés en Chine pour suivre une formation à Beijing ainsi qu'à Shenzhen, dans la province méridionale du Guangdong, où se trouve le siège de Huawei. Ils ont eu l'occasion de se frotter aux technologies avancées, comme la 5G, la norme LTE, l'informatique en nuage, et de recevoir une formation professionnelle de pointe.
Cette formation a été rendue possible par le projet « Graine d'avenir » de Huawei, visant à aider l'Afrique à former des professionnels des TIC, à promouvoir le transfert de compétences et à développer le secteur. Ce voyage n'est peut-être qu'un petit pas dans la voie de la réduction du fossé avec l'Afrique dans les TIC, mais pour Dibetle, cette expérience a changé sa vie.
Des professionnels des TIC
Huawei, un géant du secteur, a été très actif pour réduire la fracture numérique de l'Afrique. Le projet « Graine d'avenir », lancé en 2015 au Kenya, en Namibie, au Botswana, au Nigéria, au Zimbabwe et au Ghana, constitue une partie importante des efforts de l'entreprise dans ce domaine. « Nous avons invité des étudiants africains à Huawei à pratiquer et à expérimenter les TIC. Je suis convaincu qu'ils deviendront les futurs leaders et experts dans ce domaine en Afrique », a déclaré Ding Shaohua, vice-président senior chez Huawei.
M. Ding précise que la société a établi sept centres de formation en Afrique au cours de ces 20 dernières années, formant un total de 30 000 professionnels en Afrique. Pour aller encore plus loin, Huawei a accru son engagement. En juillet 2016, le premier Centre d'innovation et d'expérience de Huawei a été officiellement ouvert à Johannesburg, en Afrique du Sud. Lors de l'inauguration, la société a signé un accord de coopération avec le Département des télécommunications et des services postaux d'Afrique du Sud et s'est engagé à former 1 000 professionnels sud-africains des TIC au cours des cinq prochaines années.
ZTE s'est aussi engagée dans l'amélioration du niveau d'enseignement des TIC en Afrique. Hu Xuemei, vice-présidente et directrice technique pour le Moyen-Orient et l'Afrique à ZTE, a déclaré à l'occasion du Forum Chine-Afrique sur la coopération dans l'internet lors de la troisième édition de la Conférence mondiale sur l'internet, tenue le 17 novembre 2016 à Wuzhen dans la province orientale du Zhejiang, que sa société avait conclu un partenariat avec la Guinée équatoriale et ouvert une formation pour les professionnels locaux des TIC.
Les entreprises chinoises de matériel de communication sont aussi très impliquées dans la formation des professionnels locaux en Afrique, mais il reste encore des obstacles importants. L'absence de meilleures infrastructures de réseau empêche en particulier les professionnels des TIC de jouer pleinement leur rôle dans le secteur. « Les professionnels du numérique et les compétences sont parmi les conditions les plus importantes pour combler le fossé numérique, et nous devons être plus proactifs en termes de développement et de communication dans les ressources humaines », a déclaré Wang Xiujun, vice-ministre de l'Administration du cyberespace de Chine, lors du Forum Chine-Afrique sur la coopération dans internet.
La voie de la prospérité
Alors que le continent entre dans l'ère de l'information, les infrastructures de réseau vont jouer un rôle tout aussi important que les infrastructures traditionnelles de transport et d'électricité. Les statistiques montrent qu'une augmentation marginale de 20 % des investissements dans les TIC correspond à une croissance de 1 % du PIB. Dans ce contexte, la coopération sino-africaine présente un grand potentiel.
Pour Abdallah Said Sarouma, vice-président de la République chargé du ministère des Transports, des Postes et Télécommunications, des Technologies de l'information et de la Communication des Comores, il est urgent d'améliorer les infrastructures de réseau en Afrique et, les capacités locales étant limitées, l'Afrique peut apprendre et se servir de l'expérience réussie de la Chine. « Nous comprenons bien l'importance de travailler avec la Chine, en particulier dans le secteur des TIC. »
YOFC, une société de fibres optiques et de câbles établie à Wuhan (Hubei) a déjà installé des fibres optiques en Éthiopie et en Afrique du Sud. ZTE, pour sa part, a également contribué à l'amélioration du réseau d'infrastructures de communication en Afrique. En collaboration avec Ethiopia Telecom, elle a établi un réseau de bande passante à haut débit fixe et mobile disponible en continu dans ce pays. En 10 ans, la société s'est développée pour servir plus de 50 millions d'utilisateurs en Afrique, ce qui constitue une percée remarquable dans l'histoire des réseaux de télécommunications du continent.
Des défis subsistent
Selon Justin Saidi, secrétaire permanent du ministère de l'Information et de l'Éducation civique du Malawi, 17 % des Malawiens surfent sur internet. Dans les zones rurales, cependant, le développement de l'internet a pris un énorme retard. Il a noté que le pays a adopté des mesures de sécurité des réseaux, mais les problèmes restent nombreux.
Pour les entreprises chinoises, le marché africain exige de la patience. À cet égard, Yu Xiaohui, ingénieur en chef de l'Académie chinoise des technologies de l'information et de la communication, estime qu'il est bon que les gouvernements africains mettent en place des stratégies dans les TIC, comme la Chine, en donnant la priorité à la construction d'infrastructures et aux politiques économiques et sociales relatives à l'internet. « La croissance rapide du nombre d'internautes chinois vient non seulement de son grand marché, mais aussi de ses politiques appropriées, y compris la coordination entre le marché et le gouvernement. » De plus, alors que la Chine soutient le développement des infrastructures en Afrique, les entreprises devraient renforcer l'interconnexion entre les pays d'Afrique.
Innovation des applications
Avec le développement de la fibre optique et des réseaux 4G, il est nécessaire de concevoir des applications plus innovantes. Avec la convergence des industries traditionnelles et de l'internet, un plus large éventail d'applications prend forme, notamment dans les secteurs de la fabrication, de la finance et des transports.
L'un des exemples les plus convaincants de la localisation réussie d'une application est WeChat, une messagerie textuelle chinoise qui compte mainte-
nant plus de 100 millions d'utilisateurs hors de Chine, notamment en Afrique du Sud. « Nous sommes impatients de voir avec quel type de fonctions WeChat peut s'adapter à la culture africaine et entrer dans la vie locale », explique Jiang Yang, vice-présidente de Tencent qui développe WeChat.
Mme Jiang estime qu'il est essentiel que les applications s'adaptent aux besoins locaux. « Nous devrions avoir une meilleure compréhension de la culture locale. Avec WeChat par exemple, Hongbao, un porte-monnaie numérique, est très populaire en Chine, mais offrir directement de l'argent à un Africain lors des fêtes est inapproprié, donc nous ne la proposons pas sur ce marché, mais la modifions pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs locaux. »
Exclusif CHINAFRIQUE
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