(Photo d'archive. Un médecin chinois parle à son patient africain à Kumasi au Ghana.) 

　　Trois minutes : c'est le temps qu'il a fallu à l'obstétricienne chinoise Guo Luping pour réaliser en urgence une césarienne salvatrice, sans laquelle un bébé tunisien aurait bien pu mourir dans le ventre de sa mère. Un record pour l'Hôpital central de la province tunisienne de Sidi Bouzid.

　　"Pendant ces opérations, je rencontre toujours de nombreuses difficultés, notamment celles causées par des problèmes de communication et d'équipements, mais je les surmonte une à une. Face à ces Tunisiens que je viens de sauver, je ressens une immense fierté", écrit Mme Guo dans son journal.

　　Agée de 41 ans, cette obstétricienne est originaire de la province chinoise du Jiangxi. En novembre 2014, elle est partie en mission en Tunisie en tant que membre de la 21e équipe d'assistance médicale envoyée par le gouvernement chinois dans le pays. Dès son premier jour sur place, les médecins locaux ont salué sa grande expertise : en effet, elle a effectué en un jour 20 échographies et sept opérations chirurgicales, dont deux concernant des femmes enceintes à haut risque. Pendant ses 14 mois de mission en Tunisie, Mme Guo a effectué au total 496 opérations chirurgicales. En juillet 2015, elle a commencé à ressentir une douleur au niveau du thorax, mais a refusé de rentrer en Chine pour consulter un médecin. Cinq mois plus tard, à son retour en Chine, elle a découvert qu'elle était atteinte d'un cancer du sein.

　　Après avoir elle-même subi une opération, l'Ange de l'assistance médicale chinoise à l'étranger, comme elle a été surnommée, souhaite à présent retourner en Tunisie pour aider celles et ceux qui ont besoin d'elle. Comme elle, plus d'un millier de médecins chinois travaillent aujourd'hui en Afrique pour soigner les malades et former le personnel médical.

　　Depuis plus d'un demi-siècle, plus de 25.000 professionnels de santé chinois ont été envoyés dans 66 pays et régions, dont 51 en Afrique, où ils sont venus en aide à quelque 270 millions de personnes. Par leur expertise, ces médecins chinois jouent le rôle d'ambassadeurs de l'amitié sino-africaine. Une mission qui a coûté la vie à 51 d'entre eux sur le sol africain, faute de pouvoir accéder à un traitement adéquat en temps utile.

　　Pour améliorer les compétences des professionnels de santé africains, la Chine a lancé il y a quelques années un partenariat hospitalier visant à former des médecins africains dans des disciplines telles que la cardiologie, l'ophtalmologie et la gynécologie.

　　Depuis 2014, avec l'appui de la Commission de la santé et de la planification familiale de la province chinoise du Guangdong, l'Institut de cardiologie de l'Hôpital populaire de la province a envoyé deux équipes médicales au Ghana dans le cadre de ce partenariat. En plus d'effectuer des opérations chirurgicales aux côtés de leurs homologues ghanéens, les médecins chinois ont également donné des cours de formation en cardiologie aux médecins et infirmiers locaux.

　　Au cours de cette formation d'un an, chaque médecin ghanéen a participé à au moins 200 opérations cardio-vasculaires aux côtés de spécialistes chinois, une expérience qui leur a permis d'accéder au statut de chirurgien titulaire dans cette spécialité, précise le Centre d'échanges et de coopération avec l'étranger, agence chargée du déploiement des missions médicales sous l'autorité de la Commission nationale chinoise de la santé et de la planification familiale. L'Hôpital populaire de la province du Guangdong a également invité plusieurs médecins ghanéens à effectuer des stages en Chine. Aujourd'hui, le Ghana dispose de professionnels de santé compétents qui peuvent traiter toutes sortes de maladies cardiaques.

　　En août 2013, au cours d'une visite dans la province chinoise du Sichuan, la ministre capverdienne de la Santé, Cristina Fontes Lima, a demandé à la Chine de prêter assistance à son pays pour réduire la mortalité maternelle et améliorer la santé des femmes et des enfants. Un an après, l'Hôpital populaire du Sichuan a noué un partenariat avec l'Hôpital central de Praia, capitale capverdienne, créant un centre de chirurgie laparoscopique au sein de cet établissement.

　　Du 17 avril au 2 mai 2016, la Chine a envoyé une équipe d'experts à Praia pour y effectuer 24 opérations chirurgicales, dont 23 chirurgies laparoscopiques, les premières opérations de ce type réalisées à Praia. Touchée par la réussite de ces opérations très appréciées de la population locale, la télévision du Cap-Vert a diffusé un reportage sur ces médecins chinois.

　　En 1963, année suivant la libération du peuple algérien du joug du colonialisme français, Alger a lancé un appel d'urgence à la communauté internationale, demandant une assistance médicale pour enrayer le délabrement de ses installations. La Chine est le premier pays à avoir répondu à cet appel en envoyant dans le pays, sous l'égide du Premier ministre d'alors, Zhou Enlai, une équipe composée de 24 médecins chinois. C'est ainsi que s'est ouvert le chapitre de la mission d'assistance médicale de la Chine dans les pays en développement. Au cours des 54 dernières années, les médecins chinois en Algérie ont travaillé d'arrache-pied, non seulement dans les villes, mais aussi dans les zones rurales et isolées.

　　Aujourd'hui, les missions médicales sont considérées comme l'un des symboles les plus forts de la coopération entre la Chine et les pays en développement. A l'occasion de l'inauguration en 2013 de l'Hôpital de l'Amitié sino-congolaise de Brazzaville, le président chinois Xi Jinping a rendu hommage à l'esprit des équipes médicales chinoises, qui travaillent sans relâche, parfois au prix de leur vie, pour soigner les malades et manifester la solidarité du peuple chinois à l'égard des Africains.

    (Source : Xinhua)