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Afrique
  2017-06-28
 

La révolution des MOOC

VOL.9 JUIN 2017
Mots-clés: éducation

Funso Falade

 

XuetangX, la plate-forme chinoise de formation en ligne ouverte à tous (MOOC, un acronyme anglais signifiant massive open online course) de l'Université Tsinghua, est devenue la première plate-forme de MOOC chinoise à offrir des services d'éducation en ligne en Afrique.

XuetangX et l'African Engineering Education Association (AEEA) sont parvenus début mai à un accord prévoyant la création d'une plate-forme de MOOC à l'Université de Lagos, au Nigéria. Les étudiants nigérians peuvent dès maintenant accéder gratuitement à 12 cours donnés en anglais par les meilleurs professeurs de l'Université Tsinghua, l'un des meilleurs établissements d'éducation en Chine.

Funso Falade, président de l'AEEA et doyen de la Faculté d'ingénierie de l'Université Lagos, s'est entretenu à Beijing avec le journaliste de CHINAFRIQUE François Dubé, sur la portée d'une telle avancée pour l'éducation sur le continent.

CHINAFRIQUE : Comment l'idée de coopérer avec XuetangX, en vue d'établir une plate-forme de MOOC à l'Université de Lagos, est-elle née ?

Funso Falade : L'année dernière, un engagement a été pris par le gouvernement chinois, à travers l'Académie chinoise d'ingénierie et le Centre de l'Université Tsinghua pour l'éducation en ingénierie, pour aider le Nigéria à renforcer ses capacités dans le domaine de l'éducation.

En 2016, mes collègues et moi-même avons été invités à visiter le siège de XuetangX à Beijing, et nous avons été impressionnés par les infrastructures. J'ai été convaincu de la pertinence d'établir un environnement similaire pour permettre l'éducation à distance en Afrique. C'est ainsi qu'est née l'idée qu'un tel système pouvait être mis sur pied en Afrique.

En septembre de l'année dernière, la sixième Conférence africaine sur l'éducation en ingénierie s'est tenue à Bloemfontein, en Afrique du Sud. Le professeur Yuan Si, directeur exécutif du Centre international d'éducation en ingénierie sous les auspices de l'UNESCO, Lin Jian, professeur au Collège d'éducation de l'Université Tsinghua, et Nie Fenghua, directeur adjoint du Centre de recherche sur l'éducation en ligne de Chine, ont assisté à la conférence, durant laquelle ils ont fait une présentation sur les MOOC. Nous avons ensuite commencé à discuter plus précisément de notre projet pour introduire cette plate-forme en Afrique, et nous avons convenus que cela était réalisable.

Comment les MOOC peuvent-ils aider les étudiants du Nigéria à accéder à une éducation de classe mondiale ?

La beauté des MOOC est qu'ils permettent à un grand nombre d'étudiants d'accéder à des cours simultanément. Cela est possible en permettant à des personnes de différentes origines de se réunir, d'apprendre, de partager et d'échanger sur une même plate-forme de MOOC. Nous croyons qu'une telle plate-forme, en étant attrayante et interactive, pourra permettre à des millions d'étudiants d'avoir un accès plus facile à l'éducation à faible coût.

Il est intéressant de noter qu'une fois que la plate-forme sera entièrement établie, les MOOC couvriront non seulement l'ingénierie, mais aussi les arts, l'administration, les sciences sociales, le droit et même les cours de médecine. À présent, 12 cours sont disponibles en anglais, et plus de cours seront mis en ligne par la suite. C'est une plate-forme très riche, et grâce à sa nature attrayante et souple, il ne fait aucun doute qu'elle augmentera la qualité de l'éducation en Afrique.

Les MOOC seront-ils accessibles uniquement aux étudiants de l'Université de Lagos ?

L'Université de Lagos n'est que la première étape de ce projet. L'Afrique compte cinq régions, à savoir le nord, le sud, l'est, l'ouest et le centre. Nous avons convenu avec XuetangX de mettre en place les infrastructures de la plate-forme de MOOC à l'Université de Lagos, pour réaliser un essai. Une fois que les infrastructures seront mises en place, notre université deviendra un centre de « rayonnement » pour la plate-forme XuetangX au Nigéria et dans l'ouest de l'Afrique. Lorsque nous aurons fini ici, nous passerons à une autre région, jusqu'à ce que tout le continent soit couvert.

Une fois que cela sera fait, nous pourrons ajouter un complément hors ligne aux MOOC, et plus tard, nous pourrons même étendre nos activités aux pays francophones. Mais pour l'instant, notre objectif est d'accroître l'accès à l'éducation en ligne dans différents pays anglophones. Dès aujourd'hui, tout le monde peut accéder à cette plate-forme gratuitement ; tout ce que vous devez faire est de visiter le site.

De nombreuses universités mondiales offrent désormais des MOOC. Pourquoi l'AEEA a-t-elle choisi Tsinghua pour mettre en place la première plate-forme de MOOC en Afrique ?

Nous avons choisi Tsinghua en raison de notre longue et fructueuse relation avec la Chine. Le gouvernement chinois a depuis longtemps démontré son engagement à aider l'Afrique avec le développement de son système d'enseignement technique et de formation à distance. Nous discutions déjà de cette idée en 2009, quand moi et 20 autres Africains de 10 pays avons été invités à participer à des ateliers sur l'éducation en ligne et la gestion de projet à l'Université Tsinghua pendant trois semaines.

Ensuite, un protocole d'accord a été signé entre le Centre de l'Université Tsinghua pour l'éducation en ingénierie et l'AEEA, visant le renforcement des capacités à long terme en éducation technique en Afrique. Pour le dire simplement, nous n'avons pas ce genre de relation à long terme avec les autres pays. La Chine a montré et prouvé sa volonté de nous aider.

Vous êtes également professeur d'ingénierie à l'Université de Lagos. Selon vous, comment les MOOC influenceront-ils la qualité et les méthodes d'enseignement ?

À l'Université de Lagos, nous préconisons depuis longtemps l'utilisation de méthodes d'enseignement innovantes. Malheureusement, nos concepts pédagogiques actuels se basent principalement sur des cours traditionnels. Nous manquons de méthodes d'enseignement en ligne ou multimédia. En ce sens, les MOOC peuvent être utiles, car ils exposent les étudiants à des cours utilisant une pédagogie innovante et à des informations différentes.

Les MOOC aideront également à compenser les carences en matériel et en ressources humaines que l'on observe dans les universités d'Afrique. Un problème majeur est la « fuite des cerveaux », car nos experts partent pour l'Occident. Je pense que ce projet peut combler ce manque dans une certaine mesure, car il permet aux experts à l'étranger de transmettre leurs connaissances à leur pays d'origine.

Soulignons que les MOOC ne sont pas destinés à remplacer l'enseignement en classe, mais à le compléter. En tant que tel, je suis certain que cette plate-forme rehaussera la valeur du système éducatif en Afrique.

Pensez-vous qu'un jour l'Université de Lagos produira et diffusera ses propres cours sur cette plate-forme de MOOC en Afrique et dans le monde ?

Oui, c'est totalement possible, puisque le renforcement des capacités locales est une partie importante de ce projet de coopération, et ce n'est qu'un début. Nous voulons absolument tirer le meilleur parti de cette relation et en tirer le meilleur parti.

Au-delà des cours, ce projet vise en fait à établir des liens entre les universités chinoises et africaines. Cela montre que la connaissance est une forme de pouvoir, et ce projet consiste à partager et à apporter des connaissances aux gens. Naturellement, cela établit des liens entre nos deux pays, et cela démontre aussi la valeur de cette relation. En définitive, cela permettra à nos deux peuples de mieux se comprendre.

Pour vos commentaires : francoisdube@chinafrica.cn

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