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Afrique
  2017-07-04
 

Les aiguilles divines en Éthiopie

par Kiram Tadesse | VOL.9 JUILLET 2017
Mots-clés: mission médicale chinoise

étudiants étrangers apprenant l’acupuncture à l’Université de médecine chinoise du Hubei.

 

Pendant 40 ans, Teshome Wolde-Semayat a vécu dans la douleur. Cet homme de 71 ans originaire de Bishoftu, près d'Addis-Abeba, en Éthiopie, avait une névralgie en plus d'un diabète et de l'hypertension. Il n'avait que peu d'espoir lors de ses visites à l'Hôpital général de Bishoftu (HGB) lorsqu'il a appris en mai que son état s'améliorait. « Mon médecin m'avait dit que des praticiens chinois étaient ici et m'a recommandé d'aller les voir pour ma névralgie sciatique. J'ai été surpris de voir comment mon médecin chinois travaillait. Elle était partout à la fois, faisant tout par elle-même. »

Les effets de l'acupuncture

Qiao Min fait partie de la 19équipe médicale chinoise, en Éthiopie depuis 10 mois dans le cadre d'un accord de coopération médicale sino-éthiopienne pour fournir des services de soin gratuits, notamment en médecine traditionnelle chinoise (MTC). Le septuagénaire ne tarit pas d'éloge. « Cette acupunctrice m'a traité avec les aiguilles comme jamais je n'avais été soigné. Pendant des années, je n'ai pas pu m'asseoir ou me pencher. Je n'ai pas pu dormir convenablement pendant 14 ans en raison de la douleur. Après mon premier traitement avec l'acupuncture, la douleur a cessé toute la nuit. »

La MTC et l'acupuncture sont très prisées en Éthiopie, les praticiens étant même appelés des « médecins magiques » et les aiguilles des « aiguilles divines ». Les patients veulent se faire soigner avec la MTC en raison de son efficacité rapide sans effets secondaires, à la différence de la médecine occidentale. C'est cependant le manque de praticiens qui a ralenti son développement en Éthiopie, la rendant plus onéreuse et moins accessible.

« Comme l'acupuncture est très onéreuse et presque pas accessible en Éthiopie, la plupart des gens qui doivent se faire soigner n'ont normalement pas la chance d'en bénéficier, notamment dans une ville comme Bishoftu. C'est donc une grande chance de trouver une équipe chinoise ici à l'hôpital, qui aide gratuitement les gens », remarque Dessalegn Bayisa, directeur général de l'HGB.

Depuis que l'équipe médicale chinoise est arrivée, les patients s'accumulent. M. Bayisa explique que comme beaucoup veulent se faire soigner par l'acupuncture, la communauté locale a demandé à l'hôpital de prolonger la période de traitement. L'hôpital collabore aussi avec des homologues chinois pour obtenir du matériel médical de Chine, ainsi que de la formation. « Le département de physiothérapie du HGB a proposé majoritairement des traitement par l'acupuncture. Nous prévoyons aussi d'envoyer une équipe de physiothérapeutes en Chine pour des formations courtes en MTC », continue-t-il.

La première mission médicale chinoise a été dépêchée en Éthiopie en 1974. La 19 équipe poursuit cette coopération. Composée de 16 professionnels, elle est dirigée par Zhang Xiaoyang et basée à l'Hôpital de l'Amitié Tirunesh-Beijing Ethio-China Friendship Hospital, un établissement moderne dans la banlieue d'Addis-Abeba qui a été financé par le gouvernement chinois pour 80 millions de yuans (11,8 millions de dollars) et livré en 2011. Un centre de MTC a été créé en juillet 2015. L'équipe chinoise va rester 385 jours et effectuer des consultations et des opérations gratuites dans différents hôpitaux.

Une tâche difficile

Lors de l'arrivée de l'équipe au HGB, les gens ont commencé à faire la queue pour des séances d'acupuncture. Comme il manquait de place, les médecins ont alors soigné deux personnes par lit. « C'est déjà difficile de traiter tant de gens d'un seul coup, mais mes collègues et moi aidons le plus de gens possible. C'est pour moi l'occasion d'aider les gens avec l'acupuncture », note Madame Qiao.

La MTC, avec ses bienfaits thérapeutiques, est un patrimoine qui a été donné non seulement aux Chinois, mais à toute l'humanité, ajoute-t-elle. « L'acupuncture est très efficace et peut soigner de nombreuses maladies, sans effets secondaires. »

Les médecins chinois ont été attentivement suivis par l'équipe médicale éthiopienne de l'hôpital. Belete Berhanu, un physiothérapeute au HGB, explique à CHINAFRIQUE que lors de ses études, on lui a appris que l'acupuncture était une « médecine culturelle ». « Mais j'ai vu que les Chinois avaient transformé le traitement traditionnel en une méthode moderne pour soigner les maladies. J'observe de près l'acupunctrice pour comprendre le traitement. » Il suit par ailleurs les patients qui ont subi les séances d'acupuncture. « Ils m'ont dit que le traitement les débarrasse rapidement de la douleur. C'est très important d'encourager le traitement dans tout le pays. »

Un dévouement de longue date

Mei Gengnian, qui dirigeait la première équipe médicale chinoise en Éthiopie, est encore présent dans les mémoires, des années après sa mort dans un accident de voiture. Il est enterré à Jima, près d'Addis-Abeba, et aujourd'hui encore, lors de la fête de Qingming, quand les Chinois honorent leurs ancêtres, des fonctionnaires et des habitants viennent lui rendre hommage.

La province du Henan, dans le centre de la Chine, a commencé à envoyer des équipes médicales en Éthiopie dans les années 1970. Au total, 21 équipes composées de 327 professionnels ont été dépêchées dans quatre villes du pays avec des médecins éthiopiens

Madame Qiao n'a pas suffisamment de temps pour prendre son déjeuner car de nombreux patients attendent leur tour. Elle s'occupe d'une centaine de patients au quotidien. « Je me sens triste de voir autant de patients attendre pour la consultation, mais en même temps, je suis honorée quand j'apprends qu'ils se sentent mieux qu'avant. » Elle remarque qu'elle a aussi beaucoup appris des membres de la précédente équipe médicale en Éthiopie. « Je me dis aussi que durant mon séjour ici, j'allais soigner le plus de patients possible », dit-elle, faisant savoir qu'elle voulait popwulariser l'usage de l'acupuncture en Éthiopie.

L'Éthiopie souffre d'une pénurie de médicaments et de matériel médical. Les statistiques montrent par ailleurs que les maladies non transmissibles progressent dans le pays. Le gouvernement éthiopien a mis en place des mesures et élaboré des stratégies pour le traitement des principales maladies chroniques non transmissibles en mettant l'accent sur la MTC car nombre de ces maladies, comme la névralgie sciatique, peuvent être traitées par cette méthode.

Durant ses cinq jours de soins médicaux gratuits au HGB, l'équipe a aussi fait don de matériel médical d'une valeur de 500 000 birrs éthiopiens (21 609 dollars).

Pour le médecin-chef Zhang, chef de l'équipe médical, les besoins à l'hôpital sont plus importants qu'il ne le pensait. « Mis à part notre travail habituel à l'Hôpital de l'Amitié Tirunesh-Beijing Ethio-China, nous sommes prêts à nous rendre dans d'autres hôpitaux pour pouvoir aider davantage de gens qui ont besoin de notre aide. »

Abiy Ahmed, directeur du Bureau de développement urbain et du logement de la région d'Oromia, a estimé que l'assistance chinoise améliorait la capacité du pays à fournir de meilleurs services médicaux et de santé publique. « Nous avons grandement besoin de formation pour les professionnels locaux de la santé », a-t-il aussi noté.

 

Exclusif CHINAFRIQUE

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