中文 ANGLAIS Beijing Information
Afrique
  2017-07-05
 

Le salon de Yaoundé

par François Essomba | VOL.9 JUILLET 2017
Mots-clés: véhicules
L'exposition automobile à Yaoundé.
 

La Chine va bientôt installer une usine d'assemblage automobile à Kribi, ville balnéaire du sud Cameroun. Celle-ci abrite déjà un immense port en eaux profondes, dont la Chine assure également la construction, démontrant que celle-ci est résolument tournée vers un transfert de technologie sur le continent africain.

Cette nouvelle usine de montage constitue une étape majeure dans la coopération sino-camerounaise, confirmant les engagements des autorités chinoises qui sont déterminées à accompagner les pays africains vers une grande émergence.

Selon les responsables de la future usine d'assemblage, les premiers véhicules made in Cameroon, pourraient être disponibles dès le mois de décembre 2017. Dans l'attente, une campagne de communication a d'ailleurs été lancée entre les 20 et 26 avril derniers, à travers une exposition automobile, sur l'esplanade du Palais polyvalent des sports de Yaoundé. Dans un premier temps, le consortium chinois, et ses partenaires camerounais, vise une production annuelle d'un millier de véhicules par an. Un chiffre qui pourrait connaitre une hausse substantielle en fonction de la demande.

Rappelons que l'installation de cette usine au Cameroun n'est pas un fait du hasard, dans la mesure où le pays est aujourd'hui l'un des leaders économiques de l'Afrique centrale. De fait, en s'y implantant, la production pourra également être écoulée sur le marché sous-régional, et surtout, au Nigéria, son grand voisin de l'Ouest, dont le marché représente à lui seul près de 200 millions de consommateurs.

Pendant le salon de Yaoundé, CHINAFRIQUE a recueilli les avis des nombreux visiteurs. Germaine Ngo Holl, une chargée de communication de 36 ans ne cache pas sa satisfaction : « J'apprécie le design de ces voitures. Elles n'ont vraiment rien à envier aux voitures occidentales auxquelles nous sommes habitués. Cependant, le design est une chose, mais je m'interroge sur la durabilité, même si je pense que je n'hésiterais pas à me procurer un de ces véhicules. » Jean Claude Abena, opérateur économique de 45 ans, explique : « Je n'ai aucun doute sur la fiabilité de ces véhicules. J'attends juste qu'ils soient commercialisés pour faire mon choix ». L'un des responsables chinois précise que « ces véhicules sont adaptés au climat africain, et et sont très économiques en termes de consommation, ce qui pourra aussi soulager les bourses modestes. » Si les véhicules exposés ce jour-là étaient importés de Chine, il est à noter que les automobiles produites au Cameroun porteront l'appellation « Cameroon Auto ».

Ainsi, certains Camerounais se proposaient déjà d'acheter les voitures exposées dans la zone réservée pour cette occasion, qui n'étaient toutefois pas disponible à la vente. Les personnes intéressées ont néanmoins pu passer commande pour les premières sorties d'usine prévues en décembre, pour un prix moyen qui tourne aux alentours de 6 000 dollars.

La coopération avance à pas de géant

Le partenariat privé entre opérateurs économiques chinois et camerounais se porte bien. Une affirmation qui s'est concrétisée à travers la Cameroon Automotive Holding Company (CAHC), une société anonyme de droit camerounais, dont l'objet porte sur le montage et l'assemblage de véhicules automobiles lourds et légers au sein du complexe industrialo-portuaire de Kribi.

Dirigé par un haut cadre industriel chinois, le conseil d'Administration de la CAHC compte près de 5 % d'actionnaires camerounais. Immatriculée à Yaoundé en 2015, la CAHC s'est appliquée dès le départ à investir dans la construction de la première usine d'assemblage et de fabrication de voiture au Cameroun et en Afrique centrale, créant ainsi la Star of Africa, la première marque d'automobile de l'Afrique.

Selon Lu Fuqing, l'un des responsables de la société, l'exposition était constituée de gammes différentes, venus tout droit de la Chine, comme des berlines, des camionnettes, des minibus, des véhicules 4x4 et des tracteurs. Le but étant de permettre à la population locale de tester la Star of Africa.

Il faut rappeler que ce projet bénéficie de la loi de 2013 qui incite l'investissement privé au Cameroun, par des exonérations fiscalo-douanières aux entreprises sur une période allant de cinq à dix ans, aussi bien pendant les phases d'installation que de production. À ce titre, plus de 4 600 emplois directs devraient être générés au cours des quinze premières années d'activité des deux unités de montage de Kribi, tandis que la seconde usine de montage verra probablement le jour à Douala, capitale économique du Cameroun, et plus gros marché du pays avec ses 5 millions de consommateurs. Le montant total de ces investissements est estimé à environ 160 millions de dollars.

De plus grandes perspectives

Dans la même optique, Zacharia Awanga, un grand entrepreneur camerounais, fait avancer son projet d'usine de montage en partenariat avec un industriel chinois. Objectif : produire des véhicules 35 % moins chers que les véhicules importés. Cette initiative vise également l'approvisionnement à partir du Cameroun des marchés de l'Afrique centrale et du Nigéria, saturés de véhicules d'occasion.

Après plusieurs visites à Beijing, et avec la création d'Intercontinental Business Development (IBD), la société camerounaise porteuse du projet, Zacharia Awanga a finalisé son premier accord avec China National Machinery (CMC), filiale du gigantesque conglomérat industriel public chinois Genertec.

Le projet prévoit dans un premier temps la production de bus, puis de tracteurs, et enfin, éventuellement, de véhicules particuliers, tous fabriqués à partir de pièces importées de Chine. À chaque étape, les deux parties, chinoise et camerounaise, signeront un nouvel accord pour un investissement total d'environ 400 millions de dollars.

« La production de bus démarrera d'ici à un an. Nous devrions pouvoir en fabriquer 1 000 chaque année. À terme, l'usine devrait employer près de 1 000 personnes », estime Zacharia Awanga, qui précise que « les cadres seront majoritairement chinois au départ, puis remplacés progressivement par le personnel camerounais formé en Chine. »

Selon l'entrepreneur, le choix de la ville de Bamenda, au nord-ouest du Cameroun, est adapté, puisqu'elle est désormais connectée au Nigéria par le corridor routier Bamenda-Enugu. Un axe qui permet de rallier le voisin nigérian, qui serait le principal client, en deux heures seulement. Enfin, avec un climat plus frais qu'à Douala, la climatisation de l'usine – et surtout des machines – ne sera pas nécessaire, « permettant ainsi des économies majeures ».

Le marché est donc ouvert et laisse présager de belles perspectives.

(Reportage du Cameroun)

Imprimer
Lire aussi:
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo