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Afrique
  2017-08-07
 

Tirer parti du dividende démographique

par Charles Onunaiju | VOL.9 AOÛT 2017
Mots-clés: dividende démographique

La cérémonie de clôure de la 29e Session ordinaire lors de l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba, le 4 juillet. 

L'histoire de toutes les économies développées, voire même des économies émergentes, a porté sur leur capacité à transformer les ressources humaines en capital et à profiter des effets multiplicateurs pour créer des chaînes de valeur dans tous les autres domaines d'activité. Ce processus a donné des résultats, avec la hausse des agrégats économiques et de manière plus importante, l'amélioration des conditions de vie.

C'est en raison des implications fondamentales des ressources humaines que beaucoup de pays développés et émergents investissent dans des secteurs stratégiques comme l'éducation et la santé, ainsi que dans d'autres initiatives essentielles. Même pour les nations qui possèdent moins de ressources naturelles, les investissements considérables dans le développement des ressources humaines et le renforcement des capacités comblent l'écart, permettant le développement et la croissance.

Le plus grand défi qui se pose à l'Afrique est d'exploiter sa main-d'œuvre abondante pour la traduire en capital afin de transformer les économies et les sociétés pour le bénéfice de tous. Si l'Afrique est dotée de ressources naturelles considérables, cela ne s'est pas traduit par des agrégats suffisants pour stimuler le développement durable et inclusif, principalement en raison d'un déficit en termes de formation et d'exploitation de la main-d'œuvre.

C'est dans ce contexte que la 29 session ordinaire de l'Assemblée générale de l'Union africaine (UA) a choisi pour thème : « Exploiter le dividende démographique en investissant dans la jeunesse », un thème à la fois instructif et sans précédent, car la jeunesse africaine a surtout servi de chair à canon ou été utilisée pour des règlements de compte politiques par les partis dans la lutte pour le pouvoir.

Ce mauvais usage continuel de l'énergie et de la force de la jeunesse a, avec le temps, contribué au déficit inquiétant de main-d'œuvre pour la construction des économies de l'Afrique contemporaine. Cette prise de conscience du dynamisme et des capacités de la jeunesse survient en raison de l'importance moindre des ressources naturelles dans la croissance des économies africaines. La reconnaissance de la primauté de la jeunesse et du dividende démographique potentiel, sur lequel on doit investir et que l'on peut exploiter, en dit long sur la façon dont les milieux influents et du pouvoir en Afrique ont revu leurs positions.

On ne peut que s'en réjouir. Il était en effet embarrassant de voir la jeunesse africaine mourir en masse en tentant de traverser la Méditerranée pour l'Europe à la recherche d'une vie meilleure qui n'existe que dans son imagination. De nombreuses capitales africaines s'en sont inquiétées, tout comme le siège de l'UA à Addis-Abeba. Un engagement qui a cependant pris un retard historique.

C'est néanmoins un soulagement que l'Afrique reconnaisse cet atout précieux, dont le potentiel de transformation a d'abord été constaté avec l'énergie phénoménale dont les jeunes des pays africain ont mené les luttes anticoloniales au début et au milieu du siècle dernier. Le rapport de la 29 session ordinaire de l'Assemblée de l'UA prononcé par le Président tchadien Idriss Deby Itno, a été placé à l'ordre du jour prioritaire du Sommet ; il a aussi évoqué les migrations et l'emploi et abordé le sujet de l'investissement dans la jeunesse, qui le mérite.

Dans sa conclusion et ses préconisations, le rapport de 43 pages explique qu'« exploiter le dividende démographique en Afrique présente une occasion stratégique pour réaliser les aspirations et les objectifs de l'Agenda 2063 ». Il soutient aussi que « l'Afrique s'est engagée à transformer sa forte population de jeunes en un atout pour le développement ».

Le rapport mentionne que « prenant appui sur les décisions précédentes de l'Assemblée de l'UA sur la responsabilisation de la jeunesse, le thème de 2017 'Exploiter le dividende démographique en investissant dans la jeunesse' a potentiellement des implications profondes pour traiter des questions clés auxquelles les gouvernements font face, et de changer la trajectoire de développement de l'Afrique vers la construction d'une Afrique que nous voulons. »

Au-delà des mots, il faut désormais traduire ces paroles en mesures applicables. Il faut trouver la volonté politique d'exploiter le dividende démographique par l'investissement dans la jeunesse, parce que le temps presse. De plus, les partenaires stratégiques centraux de l'Afrique, comme la Chine, attendent pour intégrer ces initiatives concrètes afin de faire passer la jeunesse au centre de la stratégie pour exploiter les économies d'échelle ; accroître la compétitivité sur le marché international, et progresser sur la voie du développement inclusif et de la croissance.

Le défi posé à la jeunesse va au-delà des impératifs d'acquisition de connaissance et de l'emploi, aussi importants qu'ils puissent être, pour porter sur la création d'un environnement favorable dans lequel les jeunes peuvent faire jouer leur créativité et s'épanouir. Si cela ne se produit pas, quelles que soient leurs compétences, il y aura une fuite des cerveaux sous des cieux plus prometteurs. Les investissements dans la jeunesse ne peuvent porter leurs fruits que dans un milieu social où la stabilité et la sécurité relatives sont garanties.

La Chine, partenaire de longue date de l'Afrique, a effectué des progrès considérables pour créer un environnement favorable à l'innovation technologique et scientifique, où la jeunesse fait jouer son énergie. Malgré ces succès et ces réussites, la Chine se renouvelle néanmoins constamment car les opportunités sont infinies et sa jeunesse, même la plus marginale, peut réaliser ses rêves.

L'énergie et la créativité de la jeunesse peuvent changer la donne en Afrique, libérer son potentiel légendaire qui est resté en sommeil pendant des années, mais le fossé entre les beaux discours et les mesures concrètes doit se résorber.

Ainsi, si la 29 session ordinaire de l'assemblée de l'UA en juillet a suscité de l'optimisme, cet optimisme doit se traduire dans les faits.

(L'auteur est directeur du Centre d'études sur la Chine à Abuja, Nigéria)

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