Un membre de l'équipe médicale chinoise en consultation avec une famille du Lesotho.

Ces dernières années, les entreprises chinoises se sont lancées dans des projets d'infrastructure colossaux pour stimuler le développement économique du continent, comme le chemin de fer Mombasa-Nairobi au Kenya et le chemin de fer Lobito-Luau, long de 1 344 kilomètres en Angola.

On parle cependant moins du rôle des communautés et des entreprises chinoises sur le continent qui apportent leur aide là où elles sont installées, bien au-delà de l'expertise et des emplois qu'elles proposent. La coopération s'accroît entre les deux parties dans différents domaines, et beaucoup de Chinois vivent en Afrique, tout comme beaucoup d'Africains vivent en Chine.

Le petit royaume montagneux du Lesotho est un de ces pays où les Chinois jouent un rôle important dans la vie sociale et économique. Mis à part les projets d'infrastructures, les Chinois au Lesotho se livrent à différents types d'activités commerciales, du commerce de détail à la quincaillerie, aux usines textiles.

Le Lesotho est un petit pays enclavé entouré par l'Afrique du Sud, et 57,1 % de sa population vit sous le seuil de pauvreté, d'après des chiffres de l'UNDP. Par ailleurs, le VIH pose de sérieux problèmes. De tels indicateurs de développement ont poussé la communauté chinoise à s'impliquer davantage auprès des Basotho (le principal groupe ethnique du pays).

Une coopération tous azimuts

En février, le Fonds d'action pour l'amitié de personne à personne Chine-Lesotho (CLPPFAF) a fait don de 3 000 dollars pour payer les frais de scolarité de 40 orphelins et élèves vulnérables de Maseru, la capitale.

Lors de la cérémonie, le président du CLPPFAF, Chen Kehui, a fait savoir que la communauté chinoise avait lancé l'initiative trois ans plus tôt après avoir pris conscience qu'il fallait aider les plus démunis dans le pays. « Nous sommes arrivés au Lesotho pour faire des affaires mais nous avons vu qu'il y avait des problèmes, surtout parmi les orphelins et les enfants vulnérables », a-t-il dit, ajoutant qu'ils avaient créé une association et pris contact avec des écoles en 2014 pour sélectionner des enfants vulnérables afin de les aider en payant leurs frais de scolarité.

Le CLPPFAF travaille avec l'Association des entreprises chinoises du Lesotho (ACEL). Son vice-président, Lin Wenshu, a récemment déclaré à CHINAFRIQUE que les membres avaient depuis la création en 2006, effectué des contributions à hauteur de 445 000 dollars. Il a précisé que l'ACEL était composée de 26 membres, principalement des entreprises d'État dans le secteur manufacturier. « Depuis que nous avons créé l'association, nous avons fait des dons aux hôpitaux ainsi qu'aux villages vulnérables dans différentes communautés du Lesotho. »

Au cours des trois dernières années, l'ACEL a aussi mis en place un programme d'assistance pour deux lycéens de la capitale Maseru, où l'association aide au total 40 élèves dans le paiement des frais de scolarité. « L'an passé, nous avons levé 151 500 dollars parmi la communauté chinoise pour effectuer des achats pour les plus démunis dans le cadre de notre contribution au Cinquantenaire de l'indépendance du Lesotho », a-t-il remarqué, estimant que les Chinois se considèrent comme partie intégrante de la communauté locale.

Des bénéfices concrets sur le terrain

D'après l'ambassade de Chine au Lesotho, plus de 500 000 Basotho (sur une population de 2,1 millions d'habitants au Lesotho) ont bénéficié de soins médicaux des équipes médicales chinoises depuis plus de 20 ans dans le cadre de la coopération entre les deux pays.

Une équipe médicale chinoise fournit des services de soins gratuits aux communautés du 16 au 19 juin dans le district de Mokhotlong, à 279 kilomètres de Maseru. Dirigée par Zou Ran, qui est aussi acupuncteur, l'équipe comprend un médecin généraliste, un orthopédiste, un obstétricien et un gynécologue et un radiologue. Elle donne des consultations et traite les maladies courantes comme la grippe, l'hypertension, le diabète, l'arthrose et les problèmes gynécologiques notamment.

Thuso Phakela, 62 ans, en bénéficie. « Ils m'ont aidé à traiter mon problème d'arthrose qui me faisait beaucoup souffrir, notamment en hiver », a-t-il confié à CHINAFRIQUE. Il ne travaille plus depuis trois ans. « J'ai eu droit à une visite médicale gratuite et on m'a donné des médicaments. Cela montre que les Chinois ne considèrent pas seulement le Lesotho uniquement comme un pays où ils peuvent faire des affaires, mais qu'ils ont le sens de leurs responsabilités. Ils se sont aussi intégrés dans les communautés où ils travaillent et comprennent les défis auxquels nous sommes confrontés. Ils font de leur mieux pour apporter leur aide.

(Reportage du Lesotho)