2017-09-01 |
VIIIe Jeux de la Francophonie |
par Brou Justin |
Mots-clés: Jeux de la Francophonie |
Cérémonie d'ouverture.
L’Afrique francophone, la fulgurante ascension
La capitale économique ivoirienne, Abidjan, ville d’environ cinq millions d’habitants (20 % de sa population), a vibré du 21 au 30 juillet au rythme de la francophonie, « une famille » dans laquelle les adhérents ont en commun la langue française. Après Casablanca-Rabat (Maroc, 1989), Antanarivo (Madagascar, 1997), Niamey (Niger, 2005), la Côte d’Ivoire devient ainsi le quatrième pays africain à accueillir cet important rendez-vous alliant sport, culture, créations numériques et développement.
Cette fois à Abidjan, les signaux se sont montrés plutôt favorables pour les Africains, qui ont, en effet, fait mieux que les VIIe Jeux à Nice (France), il y a quatre ans. Le continent, à lui seul, empoche, avec 12 pays, 152 médailles (49 en or). Et c’est le Royaume chérifien qui s’est illustré de la plus belle des manières, en occupant la plus haute marche du podium avec 42 médailles dont 13 en or. Le Maroc est suivi par le Sénégal avec 27 médailles (10 en or), puis la Côte d’Ivoire, avec 19 médailles (6 en or). La Côte d’Ivoire, à domicile, aura fait mieux que les Jeux précédents devant son public. Premier pays en terme de performances, le Maroc reste derrière la France qui ressort du rendez-vous d’Abidjan comme le solide grand vainqueur avec 49 médailles (22 or, 16 argent, 11 bronze).
Au cours de ces jeux, dans des disciplines comme l’athlétisme, l’Afrique a fait sensation. L’équipe féminine ivoirienne conduite par Ta Lou Marie Josée, vice-championne du monde sur 100 mètres, a conduit avec brio l’équipe du relais 4x100. Le Maroc a dominé le 10 000 mètres, quand le Congolais Makorobondo, a, lui, remporté le marathon. Mais les Jeux de la francophonie, ce ne sont pas que le sport. Culture, créations numériques et développement ont aussi été au centre du spectacle. C’est le cas pour des concours de danses, de photographie, de peinture, de littérature, de contes, de chansons, etc. Dans le concours de hip hop, le Cameroun est reparti avec l’or devant le Maroc (2e) et la France (3e). Quant au concours de danse de création, Maurice est reparti avec l’or, la France, l’argent et la Côte d’Ivoire le bronze. Ces épreuves ont suscité beaucoup d’intérêt chez le public.
Ces jeux qui incarnent un cadre d’échanges et de partage animé « par la solidarité des pays les uns envers les autres et qui ont pour priorité l’épanouissement de la jeunesse », comme l’expliquent les dirigeants de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), forte de plus de 80 pays. La performance de ces athlètes africains témoigne de la volonté des dirigeants africains à s’investir davantage dans le sport et la culture.
Le public a suivi avec beaucoup d'intérêt les compétitions.
Défis du continent…
À trois ans des Jeux olympiques de Rio, à l’occasion de la 5e session de la conférence des ministres des Sports de l’Union africaine (UA) à Abidjan, en juillet 2013, placée autour du thème : « Utiliser le sport comme facteur de réalisation des programmes nationaux de développement », les dirigeants du continent s’engageaient à accélérer la mise en œuvre du Cadre stratégique de l’UA pour le développement durable du sport en Afrique (2008-2018) et de la Nouvelle architecture du sport en Afrique. Un programme cher à l’UA qui devrait s’inscrire dans son Agenda 2063.
À cette occasion, la Conférence des ministres des Sports a recommandé à l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique, l’ACNOA, d’aligner ses zones de sport sur les régions de l’UA afin de faciliter les synergies. Cet engagement des dirigeants intervient dans un contexte où de nombreux pays africains enregistrent de très mauvaises performances lors des Jeux olympiques et d’autres événements sportifs internationaux. Autres inquiétudes mises sur la table par les ministres africains des sports : les effets néfastes du dopage chez les sportifs, ainsi que le changement de nationalité de certains sportifs africains. Dans le communiqué final de cette 5e session, le message est clair : le sport est « facteur de développement, d’intégration et de cohésion sociale ».
Même si les dirigeants affichent leur volonté, sur le terrain, les chantiers au profit du sport et de la jeunesse, avancent difficilement. « Dans un monde qui fait face à de nombreux défis dans lequel la jeunesse est en quête de repère et de modèles, les Jeux de la Francophonie constituent un cadre privilégié pour elle d’être un exemple à travers le sport, les arts, la culture », avait fait remarquer le Président ivoirien, Alassane Ouattara, à l’ouverture des Jeux. Selon les perspectives de la Banque africaine de développement, cette jeunesse comptera en 2030, près de 400 millions d’individus sur le marché du travail.
Le Maroc vainqueur de l'épreuve de football.
Abidjan gagne le pari de la mobilisation
Défilés hauts en couleurs des délégations, de feux d’artifices, discours, spectacles assurés par le célèbre chorégraphe ivoirien, Georges Momboye, sont les principaux éléments qui ont marqué le début des événements. La Côte d’Ivoire, qui tenait à ce rendez-vous, a même nommé expressément un ministre délégué en charge des Jeux de la francophonie. La secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean, n’a pas caché sa satisfaction : « C’est une véritable prouesse que le pays de vient de réussir en offrant une si belle fête à la jeunesse. »
En 10 jours, cet important rendez-vous aura ainsi mobilisé 53 délégations, 4 000 athlètes, près de 900 journalistes et un demi-milliard de téléspectateurs. Alors que beaucoup croyaient que le pays organisateur rencontrerait des difficultés, à l’ouverture de ces VIIIe Jeux au stade Félix Houphouët-Boigny, les autorités ont sorti le grand jeu. Latifa Moftaqir, présidente du Conseil des Jeux de la Francophonie 2017 conclut : « Ce que la Côte d’Ivoire nous a offert, a dépassé de loin, toutes nos espérances. La Côte d’Ivoire a réussi l’extraordinaire (…). C’est une source de fierté nationale. »
NB : Les photos appartiennent au Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF)
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