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Afrique
  2017-10-16
 

Un bond de géant pour la santé publique

par Kiram Tadesse | VOL. 9 octobre 2017
Mots-clés: traumatologie; soins
 Le docteur Wang Zhijing à l’hôpital de Tirunesh-Beijing.
 
L'hôpital de Tirunesh-Beijing fait la fierté des habitants d'Addis-Abeba. Cela tombe bien, car cet hôpital ultramoderne situé dans la capitale éthiopienne tire son nom d'une autre fierté nationale : Tirunesh Dibaba, une athlète éthiopienne de course de fond qui avait triomphé aux Jeux olympiques de Beijing en 2008, en remportant deux médailles d'or.

Construit avec le soutien du gouvernement chinois pour un coût de 12,7 millions de dollars, l'hôpital est devenu un vecteur de l'amitié sino-éthiopienne. Depuis son inauguration en 2012, l'hôpital, qui est situé à environ 20 km au sud-est d'Addis-Abeba, fournit des soins à la population d'Akaki Kality et des quartiers environnants, ainsi que d'autres villes voisines de la région d'Oromia. L'hôpital offre principalement des services médicaux ambulatoires, hospitaliers et d'urgence, et sert également de base aux missions médicales chinoises.

En août 2017, deux nouveaux centres ont été créés dans l'hôpital avec l'aide du gouvernement chinois. L'inauguration du Centre de traitement des urgences et des traumatismes et du Centre de soins de santé pédiatrique a eu lieu en présence de diplomates et de représentants des gouvernementaux des deux pays.

En juin dernier, le Parlement éthiopien a approuvé un budget de 13,8 milliards de dollars pour le nouvel exercice financier, qui a débuté en août de cette année et se terminera en juin 2018. Le secteur de la santé figure parmi les six secteurs prioritaires de ce budget.

La Yifan, ambassadeur de Chine en Éthiopie, a déclaré que le gouvernement et le peuple éthiopien accordent une importance capitale au développement de leur secteur de la santé, ajoutant que le gouvernement chinois était toujours prêt à contribuer à cette approche.

« Le renforcement de l'industrie de la santé améliorera non seulement les services de soins de santé de base de l'Éthiopie, mais également le climat d'investissement. Le système de santé est l'un des éléments fondamentaux pris en compte lorsque [le gouvernement éthiopien] prend des décisions », a expliqué M. La Yifan. « Cela contribue également à la vision du gouvernement éthiopien, qui vise à faire de l'Éthiopie un pays à revenu intermédiaire d'ici 2025 », a-t-il ajouté.

Une intervention stratégique

Au cours des années passées, les maladies transmissibles étaient le principal problème de santé affligeant le peuple éthiopien, ce qui explique la priorité mise sur les programmes de vulgarisation de la santé afin de rejoindre les communautés locales. Désormais, ce sont les maladies non transmissibles qui attirent l'attention à travers le pays. Les statistiques montrent qu'en 2014, celles-ci représentaient 30 % des décès, un chiffre qui est resté stable ces dernières années. Face à cette situation, l'Éthiopie développe et met en œuvre des politiques et des stratégies pour la gestion des principales maladies chroniques non transmissibles.

Le pays a réalisé des améliorations louables dans le domaine des maladies transmissibles comme le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida, selon le Dr Jemal Adem, chef du Bureau de santé d'Addis-Abeba. Cependant, l'amélioration des conditions économiques et d'autres facteurs ont entraîné des changements profonds dans le pays. On observe maintenant une augmentation du nombre de maladies non transmissibles et d'accidents de la route. Pour face à cette tendance, l'Éthiopie essaie de rénover les hôpitaux existants et de construire de nouveaux hôpitaux.

À ce titre, l'hôpital de Tirunesh-Beijing joue un rôle essentiel dans la résolution de l'écart de traitement entre les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles, explique Adem. « Les deux départements nouvellement créés joueront également un rôle indispensable en haussant la valeur sociale et l'image de l'hôpital », dit-il.

Il y a un an, l'hôpital a été élargi pour inclure la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Malgré un accès limité à la MTC, celle-ci jouit d'une très bonne réputation en Éthiopie. Les populations locales surnomment ce type de traitement le « médecin magique » et « l'aiguille divine », et le considèrent comme un traitement thérapeutique rapide adapté à la plupart des maladies neuropathiques ou sciatiques.

Des échanges de personnes à personnes

L'hôpital de Tirunesh-Beijing est également considéré comme un bon exemple des relations bilatérales de longue date entre l'Éthiopie et la Chine. L'ambassadeur La Yifan a récemment déclaré que la Chine et l'Éthiopie jouissaient d'une relation amicale et multiforme, et que le lancement des deux centres contribuera aux échanges de personnes entre les deux pays.

La province du Henan, au centre de la Chine, envoie des équipes d'assistance médicale en Éthiopie depuis 1973. Depuis plus de 43 ans, 21 équipes comptant 327 professionnels ont été envoyées dans quatre villes pour travailler auprès de leurs collègues éthiopiens.

« Nous apprenons les uns des autres et nous avons fait beaucoup de progrès. En travaillant ensemble, nous sommes devenus comme frères et sœurs », dit Li Guangsheng, directeur général de la Commission de la santé et de la planification familiale du Henan. M. Li dit qu'à l'avenir son équipe s'efforcera de combler l'écart entre les progrès déjà accomplis et les attentes de leurs homologues éthiopiens.

Un centre d'excellence

Le Centre de traitement des urgences et des traumatismes ouvert à l'hôpital de Tirunesh-Beijing est parfaitement situé dans la partie sud-est de la capitale, qui est le couloir le plus achalandé et une zone où se produisent fréquemment des accidents de la route.

M. La dit que l'ambassade chinoise accorde une importance particulière au transfert des technologies et des compétences vers l'hôpital.

Worku a demandé le soutien de la population et du gouvernement chinois pour transformer l'hôpital en y incluant un centre de traumatologie complet avec une équipe qualifiée dans le traitement des traumatismes. « Les équipements médicaux jouent un rôle important dans la prestation des services et leur entretien est également essentiel, voilà pourquoi nous voulons le soutien technique de la Chine dans ce processus », dit-il.

Preuve de ce partenariat réussi, le ministère fédéral de la Santé d'Éthiopie a déposé une demande officielle à la Commission de la santé et de la planification familiale du Henan pour allonger la durée du séjour de la mission médicale chinoise de un à deux ans.

(Reportage d'Éthiopie)

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