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  2018-01-16
 

Façonner les fortunes de croissance

par Hannah Edinger | vol. 10 / Janvier 2018  ·   2018-01-16
Mots-clés: Afrique du Sud-Chine
 
Beaucoup de changements ont eu lieu dans l'économie mondiale, en Chine, ainsi qu'en Afrique du Sud depuis l'établissement des relations entre l'Afrique du Sud, le pays le plus industrialisé d'Afrique, la Chine, la puissance asiatique, le 1 janvier 1998. Et au moment où l'économie mondiale se rétablit dix ans après la crise financière, la Chine entre maintenant dans une nouvelle norme avec une croissance économique moyenne et faible, tandis que l'Afrique du Sud doit relever divers défis politiques et économiques, au sein d'une croissance africaine modérée.

Que s'est-il passé dans ce corridor commercial au cours des deux dernières décennies ? Quel a été l'impact de ces relations et quelles possibilités ont été saisies ou manquées ?

Relations commerciales

Sans aucun doute, le plus grand impact constaté dans les relations commerciales des deux pays. Le commerce de biens de l'Afrique du Sud avec la Chine a progressé rapidement et a été multiplié par 11 entre 1998 et 2016, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.

Les exportations de l'Afrique du Sud vers et les importations en provenance de la Chine ont gagné un élan significatif à partir du milieu des années 2000, alignées sur la hausse rapide des prix des produits de base. Au cours des deux dernières décennies, le commerce de l'Afrique du Sud avec la Chine a augmenté plus rapidement que son commerce avec le reste du monde, faisant de la Chine un acteur majeur des chiffres de l'exportation et de l'importation. Entre 1998 et 2016, les exportations de l'Afrique du Sud vers la Chine ont été multipliées par 9, de même, les importations depuis la Chine ont augmenté de 11,6 fois.

Du point de vue du commerce de marchandises, tout en augmentant ses volumes d'échanges avec la Chine, l'Afrique du Sud a sans doute manqué plus d'une occasion de tirer parti le plein potentiel de ce partenaire commercial. Par exemple, au plus fort du super-cycle des produits de base en Chine, l'Afrique du Sud n'a pas été en mesure d'augmenter ses exportations pour répondre à la demande chinoise en raison des contraintes de l'offre.

Ceci est également notable en termes de diversification du profil d'exportation du pays, aligné sur ses propres avantages comparatifs. Cela induit, par exemple, que la relation diplomatique n'a pas été pleinement mise à profit pour accroître l'accès au marché sud-africain pour les produits clés, dont les denrées alimentaires, les boissons et tout autre produit agricole.

Des bases de production compétitives

Couplé à la restructuration et au rééquilibrage économique de la Chine, la hausse des coûts de production tels que les salaires, ont vu les entreprises manufacturières portées vers l'exportation en Chine, se délocaliser. Alors que la valeur manufacturière en tant que part du PIB en Afrique du Sud a chuté de 18 % en 1998, à environ 13 % aujourd'hui, ce n'est pas l'Afrique du Sud, mais des pays comme l'Éthiopie, qui ont activement attiré l'investissement chinois à l'étranger orienté vers l'exportation dans des secteurs à valeurs ajoutée tels que le textile, les chaussures et les véhicules légers pour renforcer leur capacité de fabrication. Étant donné le triple défi de l'Afrique du Sud en matière de chômage, de pauvreté et d'inégalité, et les retombées positives connues du secteur manufacturier sur ces questions, il s'agit sans doute d'une occasion manquée.

Cela concerne aussi l'investissement, comme le fait de ne pas avoir attiré plus d'investissements chinois créateurs d'emplois dans le pays. Les entreprises sud-africaines se sont rendues en Chine plus rapidement que les entreprises chinoises en Afrique du Sud. Le stock d'investissement étranger sud-africain en Chine a été supérieur à celui de la Chine en Afrique du Sud jusqu'en 2007 – principalement conduit par des entreprises telles que Naspers, SABMiller, Richemont, Sasol, Exxaro, et d'autres dans les secteurs miniers, financiers et de machinerie. La donne s'est inversée en 2007 avec l'accord faramineux de la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) concernant le rachat de 20 % de la Standard Bank, pour un montant de 5,5 milliards de dollars.

Les entreprises chinoises comme Huawei, Hisense et FAW produisent en Afrique du Sud et deviennent rapidement des références. Des sociétés chinoises dans divers secteurs, comme les services financiers, l'automobile, le ciment et l'immobilier sont arrivées en Afrique du Sud, et ont souvent fait du pays leur base régionale pour des opérations à l'échelle du continent.

Les estimations de l'ambassade de Chine en Afrique du Sud indiquent que plus de 140 moyennes à grandes entreprises chinoises opèrent dans le pays, employant plus de 30 000 Sud-Africains.

Défis

Pourtant, ces investissements ne se sont pas fait sans défis. Les entreprises chinoises ont ainsi rapidement compris que les préférences des consommateurs sud-africains étaient souvent orientées vers les produits de marque. L'expérience des constructeurs automobiles chinois est un cas représentatif. En outre, les problèmes posés par les barrières douanières dans certains secteurs, la localisation et les exigences de transformation, l'absence d'environnement propice, comprenant les problèmes d'infrastructure, la criminalité, et les incertitudes politiques et économiques, sont susceptibles de mettre à l'épreuve la vision à long terme des entreprises chinoises en Afrique du Sud.

Toutefois, les relations amicales de l'Afrique du Sud avec la Chine ont contribué à renforcer le focus chinois sur le développement de l'Afrique au cours des principaux forums, tels que le Forum triennal sur la Coopération sino-africaine, dont le dernier s'est tenu à Johannesburg en décembre 2015, les sommets BRICS, et les sommets du G20. L'Afrique a été recentrée comme une opportunité commerciale plutôt qu'un poids au développement à travers de telles rencontres.

L'intérêt accru pour la Chine, deuxième économie du monde, comme lieu d'étude, de commerce, de travail et même de loisir pour les Sud-Africains a également participé de cet élan. À l'inverse, le tourisme chinois en Afrique a augmenté, particulièrement en Afrique du Sud. La Chine est en effet le plus grand marché source pour le tourisme dans le monde, et le pays asiatique est devenu la principale source de croissance du secteur touristique sud-africain. Étouffée par certaines restrictions de visa – désormais éliminées – la croissance annuelle s'est faite à deux chiffres (38 % pour 2016), générant des recettes de change indispensables pour la nation arc-en-ciel.

La principale question reste maintenant de savoir comment l'Afrique du Sud peut mieux tirer parti de la Chine pour façonner ses propres croissances de revenus étant donné la rapide émergence de la classe moyenne chinoise, et la croissance de son pouvoir d'achat sur le marché des consommateurs.

L'Afrique du Sud doit s'éloigner d'une dépendance excessive à l'égard de ses avantages comparatifs à l'export axés sur les ressources, et initialiser son propre modèle économique. Un modèle qui est actuellement défectueux, en l'alignant, en partie au moins, sur les ajustements structurels de la Chine. Au cours de la prochaine décennie, si les entreprises sud-africaines ne recentrent pas leur offre de valeurs, elles ne tireront pas le meilleur parti des relations stratégiques de l'Afrique du Sud avec la Chine.

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