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  2018-05-03
 

Le Kenya vise les étoiles

par Gitonga Njeru  ·   2018-05-03
Mots-clés: Kenya; centre spatial; satellite

 

Une fois grand, John Njoroge rêve de devenir astronaute. Pour ce garçon kenyan de sept ans, voler vers les étoiles est le plus passionnant des métiers. Cette conviction lui vient de ses films et de ses jeux vidéo préférés.

« Je veux être un astronaute ou un pilote. Mon oncle est pilote et j'ai eu la chance d'être passager sur un de ses vols. Ma matière préférée à l'école est la science », dit-il. Son rêve de s'envoler vers les étoiles pourrait bien se réaliser un jour, car dès avril 2018, le Kenya disposera de son propre centre spatial.

La Chine a conclu un partenariat avec Nairobi pour améliorer et rénover le Centre spatial San Marco, auparavant connu sous le nom de Centre spatial Luigi Broglio, situé sur la côte kenyane, près de Malindi. Selon les estimations, cette mise à niveau coûtera entre 150 et 400 millions de dollars.

« Cette somme pourrait augmenter avec le temps, car les coûts de main-d'œuvre et d'achat fluctuent continuellement. La Chine a offert de financer ce projet. Nous ne pouvons pas exclure de collaborer avec la Chine dans notre programme spatial. Cela se passera de toute manière tôt ou tard », a dit le secrétaire du Cabinet du Trésor national du Kenya M. Henry Rotich, en février. Le Kenya prendra ainsi possession de l'installation San Marco, construite à l'origine par l'Italie en 1960.

La décision de s'associer avec la Chine arrive à un moment opportun : le pays se prépare à lancer son premier vol spatial non habité d'ici la fin du mois de juin de cette année. Le vol mettra en orbite un satellite d'observation de la Terre qui étudiera les systèmes orbitaux de la planète, et mènera des travaux de recherche sur des questions environnementales et agricoles comme la lutte contre à la sécheresse. La position du Kenya sur l'équateur représente un avantage significatif pour mener ces études importantes.

Décompte jusqu'en juin

« Le lancement spatial sera le premier mené de manière indépendante par le Kenya. Il en résultera de nombreux avantages économiques et scientifiques. Avec un programme spatial déjà bien en place, cet exploit devrait être facile, mais certaines mesures doivent être prises pour assurer un maximum de retombées économiques pour le pays », a dit M. Wilbur Ottichillo, gouverneur du comté de Vihiga. Ayant suivi une formation en science spatiale, le gouverneur a été un pionnier de la politique spatiale nationale du Kenya et l'un des principaux architectes du lancement à venir.

M. Ottichillo a également présidé le comité parlementaire qui a créé l'Agence spatiale du Kenya (KENSA), qui dirige le programme spatial du Kenya et le développement de ce secteur.

« Le Centre spatial San Marco, de propriété italienne, a effectué 28 lancements spatiaux depuis 1983 », a ajouté M. Ottichillo, ajoutant que le Kenya aspirait à devenir un partenaire égal avec la Chine dans ses futures explorations spatiales.

« En fait, plusieurs scientifiques spatiaux du Kenya ont été formés en Chine et aux États-Unis », a-t-il dit. Il a confirmé que le lancement aura lieu au Kenya en juin, soulignant que le coût moyen d'un tel lancement se situait entre 100 et 150 millions de dollars.

Le lancement sera supervisé par les Forces de défense du Kenya, que les Nations unies classent parmi les 20 plus puissantes armées du monde. Le Kenya a déjà lancé 28 missions spatiales depuis 1983, dont six en 2016 sous la supervision du gouvernement italien et par l'entremise de l'Agence spatiale italienne. Des scientifiques kenyans ont participé aux précédents lancements, mais à des postes subalternes uniquement.

Enfin un centre kenyan

« Un document de projet a été approuvé début 2016, intitulé Document de travail sur la politique et la stratégie spatiales du Kenya, ce qui a ouvert la voie à cette avancée essentielle », a déclaré M. Ottichilo.

Ce dernier explique que le programme spatial, qui prévoit déjà quatre autres lancements, nécessitait l'acquisition en propriété exclusive du Centre spatial San Marco. M. Ottichilo a d'ailleurs siégé dans de nombreux comités parlementaires qui ont dirigé cette initiative.

Il a noté qu'il était très important de fusionner l'ensemble des programmes spatiaux en un seul sous une direction entièrement kenyane. Ceci, a-t-il expliqué, rendra le programme spatial totalement indépendant de manière à générer de grands avantages économiques pour le pays. KENSA, créée en 2017, fera partie du programme spatial du pays qui sera propriétaire du centre réaménagé.

En même temps, le pays est en train de construire un deuxième centre spatial, qui fusionnera avec l'actuel centre dans le cadre du programme spatial. Un site sur la région côtière du Kenya a déjà été identifié et la construction devrait débuter cette année.

« Pour nous industrialiser en tant que pays, nous devons innover. L'exploration spatiale et la recherche résoudront nos problèmes actuels tels que la sécheresse et l'insécurité », a dit M. Rotich.

Des satellites très utiles

M. Nickolas Kimani, un expert kenyan sur les questions environnementales, dit que les satellites peuvent aider à développer le tourisme spatial, à surveiller l'utilisation des terres et à cartographier le territoire.

« Certaines technologies spatiales pourront également être utilisées pour faciliter le développement urbain, et la surveillance des effets des changements climatiques comme les inondations. Cela va donc améliorer de manière efficace la sécurité alimentaire », dit-il.

David Kikaya, qui a été représentant du Kenya au Programme des Nations unies pour les établissements humains, croit qu'il est grand temps pour le Kenya et l'Afrique d'explorer les avantages offerts par l'industrie spatiale.

« Le Traité sur l'espace extra-atmosphérique [un traité international qui forme la base du droit international de l'espace] régit l'utilisation de l'espace par les nations [et] permet au Kenya de développer ce domaine. Ce traité permet d'utiliser l'espace à des fins pacifiques. La décision du Kenya encouragera la coopération Sud-Sud dans l'exploration scientifique », dit M. Kikaya.

Il a ajouté que des données importantes liées à l'agriculture et la démographie pourront être recueillies une fois le programme spatial en place.

Parlant du coût du lancement, M. Germano Mwabu, professeur d'économie à l'Université de Nairobi et consultant de la Banque mondiale pour les questions africaines, dit que cela ne représente qu'un petit pourcentage du produit intérieur brut du Kenya. « Notre PIB actuel s'élève à 70 milliards de dollars. [Le lancement du satellite] générera des retombées à l'avenir, même si les gains ne seront peut-être pas ressentis instantanément », dit-il.

Le Kenya a d'ailleurs inclus ce lancement spatial dans son agenda Vision 2030, un plan lancé il y a près de huit ans par l'ancien Président M. Mwai Kibaki visant l'industrialisation du pays d'ici 2030.

Le gouvernement envisage également de créer une académie spatiale pour former les futurs scientifiques de l'espace, ce qui encouragera plus de jeunes à se joindre au secteur. Parions que le petit John Njoroge sera parmi eux.

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