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Chine
  2016-09-09
 

Enfin en Chine !

par Cui Xiaoqin | VOL. 8 septembre 2016
Mots-clés: VPH; vaccin

Le vaccin contre le VPH est utilisé dans de nombreuses zones autour du monde

 

Dans la salle d'attente de l'hôpital Dr. Vio & Partners à Hong Kong, Liu Ran (pseudonyme) et plusieurs autres femmes venant elles aussi de la partie continentale de la Chine attendent leur tour pour recevoir le vaccin contre le VPH (virus du papillome humain). Liu Ran, 26 ans, est arrivée à l'hôpital directement de l'aéroport, après un vol de plus de 3 heures en provenance de Beijing. Malgré la fatigue, elle attend patiemment. C'est la troisième fois qu'elle se rend à Hong Kong pour recevoir cette vaccination. Si ces femmes sont prêtes à voyager pour recevoir ce vaccin, c'est qu'il a prouvé son efficacité dans la lutte contre le cancer du col de l'utérus.

Mais les jeunes femmes comme Liu Ran n'auront plus besoin d'aller à Hong Kong. Le 18 juillet 2016, la société britannique GSK (GlaxoSmithKline) annonçait que son vaccin contre le VPH (CervarixTM) avait été autorisé par l'Administration générale des produits alimentaires et médicamenteux de Chine, et pourrait être commercialisé début 2017. Premier vaccin contre le papillomavirus autorisé en Chine, CervarixTM est destiné aux jeunes filles de 9 à 25 ans.

Dix ans de retard

Le premier vaccin contre le VPH, Gardasil, a été commercialisé en 2006 par la société américaine MSD (Merck Sharp & Dohme). Plus de 100 pays et territoires ont déjà autorisé le vaccin, réduisant considérablement le nombre de cas de cancer du col de l'utérus. Mais en Chine, l'autorisation du vaccin n'a pas été facile à obtenir. « Mes amies s'intéressent depuis longtemps au vaccin contre le papillomavirus », raconte Liu à CHINAFRIQUE, « Mais elles pensaient qu'il faudrait des années avant qu'il ne soit autorisé dans la partie continentale de la Chine, elles ont donc choisi d'aller à Hong Kong ».

Dans un article publié dans la revue internationale Vaccin, Wang Shaoming, docteur à l'Académie chinoise des sciences médicales, évoquait les conséquences de ce retard : « En prenant en compte le fait que le vaccin est destiné aux jeunes filles de 9 à 15 ans, le retard de sept ans [dans l'autorisation du vaccin] (2006-2012), signifie que 59 millions de Chinoises ont raté leur opportunité de recevoir le vaccin. 380 000 d'entre elles seront atteintes du cancer du col de l'utérus, et 210 000 en mourront si elles ne sont pas traitées. »

Pourquoi ce vaccin a-t-il mis si longtemps à être autorisé ? L'une des principales raisons est la différence entre le système d'approbation de nouveaux médicaments en Chine et dans les pays occidentaux. Pour accéder au marché chinois, les nouveaux médicaments doivent faire des essais cliniques sur des patients chinois. Par ailleurs, les vaccins importés doivent refaire les essais cliniques à plusieurs reprises et obtenir un Certificat d'immatriculation des médicaments importés. Les essais de

CervarixTM en Chine ont pris six ans, plus de 6 000 personnes y ont participé.

 

Les médicaments étrangers doivent suivre de nombreuses procédures avant d’être autorisés en Chine

 

Marché prometteur

Selon l'Organisation mondiale de la santé, le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes dans les pays en développement, et il est également l'un des cancers avec le plus haut taux de mortalité. En Chine, c'est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes de 15 à 44 ans. Chaque année, 130 000 nouveaux cas se déclarent dans le pays, soit 28 % des cas mondiaux.

« Le cancer du col de l'utérus est actuellement le seul cancer dont la pathogénie est bien connue. Avec le vaccin, un dépistage régulier et des mesures de détection et de traitement précoces, on pourrait diminuer et progressivement éliminer ce cancer », affirmait Lang Jinghe, directeur du service obstétrique et gynécologique de l'Hôpital médical universitaire Peking Union.

Coût et sécurité

« Avant de faire le vaccin, j'ai beaucoup hésité », confie Liu Ran à CHINAFRIQUE. « J'ai surfé sur internet pendant longtemps pour savoir si le vaccin était vraiment nécessaire et s'il était sans risque, puis j'ai fini par aller à Hong Kong pour le faire. » Comme Liu, beaucoup de jeunes femmes ont l'occasion et les moyens de se faire vacciner, mais hésitent. L'une des principales raisons derrière cette hésitation sont les effets secondaires du vaccin contre le VPH. Comme d'autres vaccins, il peut causer des douleurs, de la fièvre, le vertige, entre autres. Certaines personnes s'inquiètent des effets à long terme, indétectables pour l'instant, puisque le vaccin n'est sur le marché que depuis dix ans.

En 2013, une trentaine de jeunes japonaises avaient fait une réaction allergique, souffrant de douleurs après avoir reçu deux sortes de vaccins produits par GSK. Le Japon avait alors décidé d'arrêter de recommander ces vaccins. Toutefois, jusqu'en mars 2014, 17 millions de vaccins avaient été utilisés dans le monde, et aucune réaction allergique grave n'a été déclarée. « Rien ne prouve aujourd'hui qu'il y ait un lien direct entre le vaccin et les réactions négatives », affirme Gong Xiaoming, médecin à Shanghai. « Je surfais encore sur internet pour connaître les réactions négatives du vaccin quand j'étais en route pour Hong Kong, raconte Liu Ran, mais j'avais déjà payé le vaccin, j'ai donc décidé d'y aller. »

Le coût faisait également hésiter Liu Ran. Le prix moyen est de 850 yuans (128 dollars) par vaccin, et puisqu'il faut faire trois injections, le prix total est de 2 550 yuans (384 dollars). Pour faire face à ce problème de coût, de nombreux pays et régions le proposent gratuitement aux adolescentes. « L'entreprise pour laquelle nous travaillons a passé un accord avec l'hôpital Dr. Vio & Partners, nous bénéficions donc d'une remise », explique Liu. « J'ai dépensé 2 250 dollars hongkongais (290 dollars) pour les trois vaccins, mais les coûts liés aux vols et aux hôtels ont dépassé de loin le prix des vaccins. » « C'est une des raisons qui explique pourquoi certaines jeunes femmes refusent le vaccin. Après 25 ans il n'est plus aussi efficace, et le prix est élevé, elles décident donc de ne pas se faire vacciner », explique Liu Ran.

 

Exclusif CHINAFRIQUE

 

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