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Chine
  2017-06-30
 

Sécuriser Internet

par Ni Yanshuo | VOL.9 JUILLET 2017
Mots-clés: cybersécurité

Loi sur la cybersécurité 

 

À 65 ans, un universitaire réputé de Beijing est devenu tristement célèbre, après qu’une femme l’ait accusé de harcèlement sexuel dans un métro. Au cours de cet incident qui s’est déroulé à la fin du mois de mai, Zhong Jun (le nom a été modifié) a nié les accusations. Comme celle-ci insistait, il a fini par la gifler et reçu pour cela cinq jours de détention. Cependant, cette condamnation fut suspendue à cause des mauvaises conditions de santé de M. Zhong.  

Pour ce dernier, le pire était cependant à venir. Une personne a posté ses informations personnelles – notamment son numéro de téléphone portable, son adresse e-mail et des photos – sur les réseaux sociaux et c’est là que son cauchemar a commencé. Quelques jours seulement après la fuite de ses informations et pendant plusieurs semaines, il a reçu des milliers d’appels et entre 500 et 600 messages quotidiennement. 

« Aujourd’hui encore, je ne peux toujours pas utiliser mon téléphone portable. De nombreuses personnes m’insultent par téléphone, par e-mail, par Twitter ou par sms », raconte M. Zhong. « Même si j’ai fait quelque chose de mal, c’est à la police et à la justice de s’occuper de ce cas, pas les internautes. Mais aujourd’hui, je suis victime des attaques de la violence d’internet », indique-t-il, ajoutant que sa vie en a été bouleversée. 

L’expérience de M. Zhong n’est pas unique en Chine et par l’intermédiaire de Renrou Sousuo (en français « Recherche de chair humaine »), il est possible de trouver les informations personnelles de nombreuses personnes sur internet. Cependant, depuis le 1er juin, ceux qui veulent répandre les informations d’autres personnes en ligne feraient mieux d’y réfléchir à deux fois.  

La Loi de Chine sur la cybersécurité, qui a été adoptée en novembre de l’année dernière, est entrée en vigueur le 1er juin. Celle-ci est considérée comme étant la loi fondamentale réglementant le cyberespace chinois et elle insiste particulièrement sur la protection des informations personnelles.    

Protéger la vie privée 

En fait, cette nouvelle loi ne concerne pas uniquement les individus qui répandent les informations d’autres personnes, mais également les fournisseurs de service internet qui collectent un grand nombre d’informations personnelles au cours de leurs activités en ligne.  

« Grâce au développement rapide des technologies de l’information, la Chine se place en tête de file en matière d’utilisation des applications basées sur internet, notamment les paiements mobiles, explique Ni Guangnan, membre de l’Académie chinoise d’ingénierie. Ces applications facilitent la vie des gens, mais elles collectent également les informations personnelles de leurs utilisateurs, menaçant la sécurité des informations des individus. » 

Selon un rapport publié récemment par l’Université de Chine de sciences politiques et droit sur la transparence des mesures de protection des informations personnelles des utilisateurs, plus de la moitié des 1 000 sites internet et applications mobiles évalués ont un « niveau faible » et 157 sites internet et applications n’ont pas de politique de protection de la vie privée. Cela signifie que les informations personnelles de leurs utilisateurs courent un risque plus élevé d’être divulguées.  

Tout en bénéficiant de l’aspect pratique apporté par le développement rapide d’internet, la population doit également faire face à des défis croissants en matière de sécurité des informations personnelles. « C’est la raison pour laquelle la Chine a besoin d’une loi qui réglemente ce secteur », explique Ni Guangnan. 

Des sanctions sévères 

Les spécialistes estiment que la Loi sur la cybersécurité jouera un rôle important dans la protection des informations personnelles et la réglementation du cyberespace, car celle-ci souligne les obligations des fournisseurs de service internet.  

Selon la loi, les opérateurs internet n’ont pas le droit de divulguer, de changer ou de nuire aux informations personnelles qu’ils rassemblent. Ils n’ont pas non plus le droit de transmettre ces informations personnelles sans le consentement des personnes impliquées, mais ils ont l’obligation de prendre des mesures pour s’assurer que les informations personnelles qu’ils collectent sont sécurisées. 

Ceux qui enfreignent ces dispositions et portent atteinte aux informations personnelles sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 1 million de yuans (148 000 dollars). Si ces activités illégales ont engendré des profits, les contrevenants seront passibles d’amendes pouvant aller jusqu’à dix fois leurs gains illégaux. 

« La loi jouera un rôle positif dans la protection des informations personnelles du public, car elle clarifie non seulement les responsabilités des fournisseurs de services et des opérateurs internet, mais elle promet également des sanctions sévères contre le commerce d’informations personnelles », explique Wang Sixin, professeur de droit à l’Université de communication de Chine. 

À la fin de 2016, la Chine comptait plus de 730 millions d’internautes. D’après une étude réalisée par la Société Internet de Chine, près de 84 % des internautes en Chine indiquent avoir déjà été affectés par des fuites d’informations personnelles. La mise en œuvre de cette loi permettra indubitablement de protéger les informations personnelles des internautes. 

Bloquer les hackers 

Le Rapport annuel sur la sécurité d’Internet en 2016 publié par le géant chinois des technologies de l’information Tencent indique que son laboratoire anti-virus a découvert 148 millions de nouveaux types de virus internet en 2016, soit 67 % de plus qu’en 2012. 

En mai, le logiciel malveillant WannaCry a déferlé sur le monde. Des statistiques incomplètes montrent que plusieurs dizaines de milliers d’ordinateurs dans plus de 150 pays ont été attaqués. En Chine uniquement, les pirates ont empoché plus de 60 000  dollars de la part des internautes chinois en moins de 96 heures après l’apparition du virus. « L’attaque du virus WannaCry est terminée, mais la situation mondiale en matière de cybersécurité n’est toujours pas optimiste », explique Niu Shuai, chercheur de lInstitut de Chine des relations internationales contemporaines. 

Ce logiciel de rançon, qui a touché le monde entier, aurait apparemment été adapté à partir de cyber-armes développées par la National Security Agency (NSA) américaine. Les initiés notent que la protection des infrastructures clés d’information est la tâche la plus urgente à travers le monde, afin d’empêcher les logiciels malveillants de rançon comme WannaCry d’opérer. Les infrastructures clés d’information se réfèrent aux systèmes d’information et aux systèmes de contrôle dans les secteurs clés, comme l’énergie, les télécommunications, la finance, les transports et les services e-gouvernementaux. Si une infrastructure clé d’information est piratée, les pertes engendrées à différents niveaux pour un pays, voire pour le monde entier, peuvent être immenses. 

La loi comporte des dispositions détaillées sur la façon de protéger l’information dans les infrastructures clés d’information. Selon la loi, les opérateurs de telles infrastructures doivent stocker les données au niveau local et les informations personnelles collectées et produites par leurs services doivent être stockées en Chine. Si elles doivent fournir des données et des informations pour une utilisation à l’étranger à des fins commerciales, une évaluation sur la sécurité doit être effectuée. 

La loi permet également à la police et aux autres agences chargées de faire respecter la loi de prendre les mesures nécessaires – notamment le gel des avoirs – contre les individus ou les organisations à l’étranger, qui « attaquent, s’introduisent, interfèrent ou sabotent les infrastructures clés d’information de la nation ».

  

Pour vos commentaires : niyanshuo@chinafrica.cn 

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