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Chine
  2017-07-10
 

Une récolte de rêve

par Liu Jian | VOL.9 JUILLET 2017
Mots-clés: Coopération agricole

Liu Jianjun discute avec des fermiers locaux au sujet de la récolte du blé.

 

Zenebe W. Selase connaît l'importance de la technique dans l'agriculture. Ainsi, depuis l'arrivée des experts agricoles chinois à Addis-Abeba, le directeur adjoint de l'Entreprise Ethiopienne de Semences (ESE) les a souvent invités à la ferme Gonde-Iteya, qui appartient à la société.

« Depuis, la production de blé montre des signes d'amélioration », a déclaré Selase. « Par exemple, nous pouvons augmenter le taux de semis et appliquer des engrais mélangés pour stimuler la production de cultures. »

Selase communique beaucoup avec Liu Jianjun sur la technique de culture du blé. Liu, 48 ans, est un expert du Bureau de l'agriculture et de l'élevage du comté de Zhuolu, dans la province du Hebei, en Chine du Nord, et qui travaille maintenant à Addis-Abeba. « Les suggestions de Liu sont concrètes et nous envisageons de changer certaines de nos méthodes de plantation », explique encore le directeur adjoint.

Coopération technique sino-africaine

Liu est le chef d'équipe du troisième groupe d'experts agricoles chinois en Éthiopie, dont le travail s'intègre aux projets de coopération technique sino-africains annoncés par le gouvernement chinois lors du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2009.

Liu et les sept autres experts agricoles chinois ont été envoyés en Éthiopie à la fin 2015, pour une période de deux ans, pour travailler à la Direction de l'extension agricole, au sein du ministère éthiopien de l'Agriculture et des Ressources naturelles (MANR). Leurs compétences s'étendent de la culture du blé, du riz, du coton et des champignons comestibles, aux machines d'irrigation, en passant par la sériciculture, ainsi que le stockage et le transformation les produits agricoles.

Pour mieux communiquer avec ceux qui l'entouraient, Liu a appris l'amharique, la langue locale, lorsqu'il était enseignant à l'institut de formation technique et professionnelle d'agriculture entre 2012 et 2014, en Éthiopie. « Il est beaucoup plus facile d'utiliser la langue locale, surtout quand je parle aux agriculteurs locaux dans les zones rurales », explique-t-il.

De précieuses démonstrations

Le groupe d'experts a atterri à Addis-Abeba le 21 octobre 2015. Le lendemain, l'équipe rencontrait Tesfaye Mengiste, directeur général de la direction de l'extension agricole, qui revenait sur les deux principaux goulets d'étranglement qui restreignant le développement de l'agriculture en Éthiopie : les techniques de récolte dépassées et le manque de mécanisation. Liu s'est donc naturellement focalisé sur ces deux aspects dans le cadre de son action.

Tout en travaillant au sein du MANR, les experts chinois ont également aidé à la planification et à l'orientation des politiques agricoles, ont mené des démonstrations sur le terrain et ont dispensé une formation aux techniciens locaux et aux agriculteurs.

En décembre 2015, Liu a finalement proposé au MANR de lancer un projet de démonstration de culture intensive du blé. « Ce projet vise à montrer les techniques de la culture intensive du blé, qui est largement appliquée en Chine, aux agriculteurs locaux et partager nos expériences avec les techniciens », a déclaré Liu à CHINAFRIQUE.

Après validation, l'expert a donc lancé un projet-pilote de culture intensive du blé à la ferme de Gonde-Iteya début 2016. Pour cela, il s'est souvent rendu sur le terrain pour prodiguer des conseils pratiques aux agriculteurs sur l'épandage, les semis, la gestion des champs et le contrôle des maladies durant la période de croissance du blé. Un an de dur labeur qui a finalement payé. Le rendement du blé a atteint 301 kilos par mu (0,07 hectare), soit 2,12 fois plus que le rendement moyen du blé de 141,7 kilos sur le même terrain.

« Les techniques de culture intensive du blé que Liu a appliquées ont non seulement augmenté significativement le rendement, mais aussi amélioré la qualité. Le résultat est impressionnant », raconte Selase.

La formation de techniciens

La formation de techniciens et d'agriculteurs locaux est également une part importante du travail de Liu et de son équipe. Jusqu'à présent, plus de 100 experts et techniciens locaux ont été formés par les experts chinois. « L'idée est de s'assurer que les techniques de culture sont utilisées de façon appropriée par les agriculteurs qui manquent d'argent et de compétences en gestion », a déclaré Liu.

Le 14 mars 2017, Liu a partagé son expérience de la culture du blé avec huit techniciens agricoles éthiopiens à la ferme de Gonde-Iteya. Après que les techniciens locaux aient regardé un film sur le sujet, Liu a expliqué les techniques clés en détail et répondu aux questions.

« C'est une formation vivante et animée. Nous avons non seulement appris comment fonctionnait la production de blé en Chine, mais aussi les différences entre nos techniques. Les formations nous permettent d'apprendre les uns des autres et d'améliorer nos compétences », a déclaré Zenebe Getachew, responsable de la ferme Gonde-Iteya.

Partager des expériences

La sélection des semences est l'un des aspects les plus importants pour améliorer la productivité des cultures. « En faisant cela, nous devons considérer le climat local, la topographie, la condition du sol et les règles agricoles », explique encore Liu, ajoutant qu'il était essentiel de reproduire des variétés à haut rendement, résistantes à la rouille de blé et adaptées aux conditions locales, d'autant que les maladies des plants sont en hausse depuis quelques années dans le pays.

Liu a également suggéré que la rotation des cultures, c'est-à-dire la plantation successive de différentes cultures dans un ordre déterminé sur les mêmes champs, soit introduite dans le système agricole traditionnellement dominé par le blé en Éthiopie. Car, toujours selon lui, cela améliorerait la fertilité du sol et réduirait la densité des mauvaises herbes.

Les nutriments du sol sont une autre source de préoccupation. « Le sol local manque de plusieurs nutriments tels que le soufre, le bore, le zinc et, dans certaines régions, le potassium. Ils sont essentiels pour accroître la productivité », a-t-il expliqué. Comme les engrais les plus largement utilisés en Éthiopie ne contiennent que de l'azote et du phosphore, Liu a ainsi suggéré d'ajouter les nutriments manquants aux engrais de base, une mesure importante pour remédier au problème.

Par ailleurs, Liu a également constaté que les méthodes traditionnelles obsolètes étaient la cause du faible niveau de mécanisation agricole. Les machines étant principalement utilisées dans les grandes et moyennes exploitations, tandis que la méthode traditionnelle de semis reste largement utilisée par les agriculteurs locaux.

En dehors des régions comme Arsi, Bale et Robe, le terrain éthiopien ne convient pas à l'utilisation de moissonneuses-batteuses. « Il est nécessaire de promouvoir l'utilisation de mini-planteurs de blé et de mini batteuse », développe Liu. « Les machines performantes et abordables chinoises conviennent et peuvent être introduites en Éthiopie. »

Pour vos commentaires : liujian@chinafrica.cn

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