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Chine
  2017-09-03
 

Les BRICS ? Tape m'en cinq !

par Yu Lintao | VOL. 9 septembre 2017
Mots-clés: BRICS

Des invités venant des BRICS se sont rassemblés à Fuzhou, capitale de la province du Fujian, pour assister au Forum des partis politiques, think tanks et organisations de la société civile des BRICS en juin.

  

Les cinq membres des BRICS apporteront leur influence collective à Xiamen en septembre, car la charmante ville du sud-est de la Chine accueille en effet le neuvième Sommet BRICS. Xiamen est l’une des premières villes du pays à s’ouvrir au reste du monde, et le lieu où le Président chinois Xi Jinping a œuvré comme maire adjoint pendant trois ans. 

« Beaucoup ont raillé Jim O’Neill (alors économiste en chef de Goldman Sachs) lorsqu’il a inventé le concept en 2001, mais l’idée d’un mécanisme de coopération concrète s’est progressivement développée », a déclaré Ni Jianjun, directeur adjoint de l’Institut chinois d’économie mondiale. « Dans le contexte d’une économie mondiale lente, il est plus facile pour les pays des BRICS d’obtenir un élan de croissance soutenu par la plate-forme de coopération. » 

Aujourd’hui, les BRICS – le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud – abritent 3,6 milliards de personnes, soit 43 % de la population mondiale, et un PIB combiné représentant 23 % du produit mondial brut. 

Des progrès équilibrés nécessaires 

C’est un fait incontestable que les BRICS sont en pleine expansion. L’année dernière, l’économie de la Chine a atteint 6,7 % et l’Inde à 6,8 %, portant la croissance moyenne des BRICS à 5,1 %, plus haut que la croissance globale moyenne de 3,1 %, selon les données du FMI. Au cours de la dernière décennie, la part du groupe dans le PIB mondial est passée de 12 % à 23 % et, aujourd’hui, sa contribution à la croissance économique mondiale est supérieure à 50 %. 

« Les BRICS continueront à être un moteur de croissance de l’économie mondiale malgré les difficultés et les défis », a déclaré le ministre chinois des Finances Xiao Jie aux journalistes lors de la deuxième rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales BRICS à Shanghai en juin. 

Comme la Chine jouit d’une base industrielle forte et dynamique, elle est devenue une source d’importations très recherchée pour d’autres membres des BRICS, ce qui a entraîné des quantités considérables d’excédents commerciaux. C’est pourquoi, en continuant à fournir les produits souhaités à d’autres pays membres, la Chine cherche également à accroître les moyens d’augmenter les importations par le biais de la plate-forme BRICS pour équilibrer ses paiements internationaux. 

Le vice-ministre chinois du Commerce Wang Shouwen a dit plus tôt cette année que la Chine augmenterait les importations de produits agricoles du Brésil, d’articles médicaux de l’Inde et de produits énergétiques de la Russie. Le vin sud-africain est également le bienvenu en Chine. 

Au cours du premier semestre de cette année, les importations chinoises d’autres pays BRICS valaient 70,16 milliards de dollars, soit une augmentation de 33 % par rapport à l’année précédente. Au cours des cinq prochaines années, la Chine devrait importer l’équivalent de plus de 8 000 milliards de dollars de marchandises. La Chine lancera également une nouvelle Expo annuelle des importations internationales en 2018 pour permettre à plus de marchandises étrangères d’entrer sur son territoire. 

Le Brésil est un bon exemple de la manière dont son intégration aux BRICS a contribué à son élan économique. Zhou Zhiwei, chercheur sur les études brésiliennes à l’Académie chinoise des sciences sociales, a souligné comment, malgré les fluctuations économiques, l’économie du Brésil a grandi. En 2016, il a été parmi les dix principaux financeurs du FMI. Zhou explique ainsi que la performance économique du Brésil et son statut international se sont remarquablement améliorés au cours de la dernière décennie, en partie grâce à son intégration aux BRICS. 

 

Des athlètes participant à la cérémonie d'ouverture des Jeux des BRICS le 17 juin dernier, à Guangzhou (sud de la Chine).

 

Au cours des dix dernières années, la balance commerciale du Brésil avec ses pairs BRICS a été beaucoup plus élevée qu’avec n’importe quel autre pays. Même au cours de la récente récession, le commerce du Brésil avec ses pairs s’est bien porté, étayant le commerce extérieur de la nation sud-américaine. En avril, le FMI a révisé ses 2018 prévisions de croissance du PIB pour le Brésil, l’augmentant à 1,7 % contre 1,5 % auparavant.  

Outre le commerce et l’économie, les BRICS sont importants pour renforcer le statut international de ses membres. Comme Wang Lei, directeur exécutif du Centre de coopération BRICS à l’Université normale de Beijing, l’explique, individuellement, « il est un peu difficile pour chaque pays BRICS de faire entendre sa voix dans le discours dominé par l’Occident. Leur statut va croître à mesure que leurs intérêts communs coïncident. » 

Plus grand rôle mondial 

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi suggère un plus grand rôle mondial pour les BRICS. « Les pays BRICS représentent les économies émergentes », a-t-il déclaré. « Au fil des ans, leurs économies ont pu augmenter ou s’effondrer, et chacun fait face à des défis. Comme le Président Xi l’a dit, les pays BRICS sont comme cinq doigts, chacun avec leur propre force, mais quand nous nous rassemblons, nous sommes un poing qui peut frapper. Restons unis et nous ne perdrons pas notre lustre. Nous brillerons plus ardemment. » 

Lors d’un séminaire sur les BRICS à Beijing plus tôt cette année, Georgy Zinoviev, conseiller auprès l’ambassade de Russie à Beijing, a déclaré que les BRICS prennent des mesures concertées sur de nombreuses questions politiques et économiques importantes. « Aucun pays dans le monde ne peut ignorer notre voix et notre volonté commune », a-t-il ajouté. 

Ram Madhav, secrétaire général national du Bharatiya Janata, le parti au pouvoir indien, a exprimé les pensées de nombreux adhérents des partis politiques BRICS, think tanks et organisations du Forum de la société civile qui se sont rencontrés à Fuzhou, dans le sud-est de la Chine en juin. Il a déclaré avec certitude que les pays BRICS, en tant que représentants des pays en développement, devraient jouer un rôle plus important dans la gouvernance mondiale au XXIe siècle. 

Dans la nature des choses, les défis devront être abordés au fur et à mesure qu’ils surgissent. Par exemple, les relations bilatérales entre la Chine et l’Inde, les deux économies majeures qui se développent le plus rapidement, ont été éclipsées par des tensions frontalières. 

Pourtant, tandis que leurs relations restent orageuses, les observateurs des deux parties disent que les différences bilatérales ne compromettront pas nécessairement la coopération multilatérale car cela profite à tous. Lan Jianxue, chercheur à l’Institut chinois d’études internationales, a déclaré que si le différend pouvait restreindre dans une certaine mesure les relations bilatérales, il est peu probable que ces pressions se répandent sur des mécanismes multilatéraux tels que les BRICS. 

Voici un autre défi actuel : à l’exception de la Chine et de l’Inde, la croissance économique des trois autres membres des BRICS a ralenti. En Russie, les nouvelles sanctions occidentales ont ajouté plus d’obstacles à sa reprise économique. Le Brésil est tourmenté par l’agitation politique avec trois présidents successifs accusés de corruption. L’Afrique du Sud, le plus jeune membre du bloc, doit encore renforcer sa cohésion interne pour se concentrer sur la réforme économique. 

L’écart de croissance grandissant entre les membres des BRICS soulève des questions sur l’unité du groupe. Existe-t-il encore une base de coopération entre eux ? Pourtant, il y a beaucoup de discussions sur la façon de faire face à cette situation de manière créative. Ni Jianjun a suggéré de trouver de nouveaux modèles de croissance économique, d’entreprendre des réformes structurelles et de rechercher un nouvel élan de croissance, afin que les économies tributaires des produits de base en particulier puissent répondre à leurs difficultés. 

La croissance rapide du commerce électronique en Chine peut être un bon point pour promouvoir la coopération commerciale et industrielle entre les BRICS. Les plates-formes chinoises de commerce électronique ont gagné en popularité dans d’autres pays des BRICS et de plus en plus de produits sont échangés sur des plates-formes commerciales en ligne telles que Tmall et Alibaba. 

 

 

Coopération complète 

Après une décennie, l’agenda des BRICS est de plus en plus complet, touchant des questions non seulement liées à l’économie et au commerce, mais également à la sécurité mondiale et régionale, à la gouvernance mondiale et au changement climatique. 

« Les BRICS ne sont plus simplement un concept économique. Son rôle en tant que plate-forme pour les économies émergentes est de plus en plus de coordonner leur position sur la gouvernance politique mondiale », a déclaré Wang Lei. 

Selon Srikanth Kondapalli, professeur d’études internationales à l’Université Jawaharlal Nehru de New Delhi, en tant qu’économies en hausse, les nations BRICS deviennent de plus en plus influentes dans les relations internationales. 

Pour jouer efficacement ce rôle plus important, leur coordination et leurs échanges se sont considérablement renforcés. Lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères en 2006, les BRICS ont mis en place un cadre qui favorise la coopération dans de nombreux domaines. Outre le sommet, il existe plus de 30 mécanismes de coopération au niveau ministériel qui couvrent le commerce, la diplomatie, la sécurité, la culture et l’anti-terrorisme. La Nouvelle banque de développement (NBD) établie par le bloc travaille à financer des projets d’infrastructures et sert de complément à la Banque asiatique de développement et à la Banque mondiale. 

En outre, plus de 20 entités non gouvernementales ont été créées pour promouvoir les échanges entre personnes. 

Comme Kondapalli le souligne, les BRICS ne sont certainement pas un « café du commerce ». Ils ont établi des programmes concrets sur un certain nombre de questions telles que l’opposition au protectionnisme commercial, ou le droit de vote au FMI et à la Banque mondiale. 

En dernière analyse, les différentes fonctions des BRICS sont destinées à s’ajouter à un mandat majeur pour faire face au déséquilibre de pouvoir et aux inégalités dans le monde d’aujourd’hui en poussant la gouvernance économique mondiale vers une direction plus équitable. Pour cela, comme Ni Jianjun le dit, les BRICS devraient développer le rôle de plate-forme pour la coopération Sud-Sud.  

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