2017-09-13 |
La Mongolie intérieure s'ouvre à la modernité |
par Yuan Yuan | VOL. 9 septembre 2017 |
Mots-clés: Mongolie intérieure |
Des Mongols exécutent la cérémonie marquant le 70e anniversaire de la fondation de la région autonome de Mongolie intérieure, à Hohhot, le 8 août dernier.
Un train quitte lentement Hohhot, le chef-lieu de la région autonome de la Mongolie intérieure, pour Ulanqab, le 3 août à 10 heures 18. C'est le premier TGV reliant les deux villes de cette région à 250 km/h, le trajet passant de 1 heure à 40 minutes. Il ne s'agit que d'une section de la ligne qui se sera prolongée vers l'est à Zhangjiakou, ville coorganisatrice des Jeux olympiques d'hiver de 2022, dans la province du Hebei.
Cette première s'est déroulée cinq jours avant les cérémonies marquant le 70 anniversaire de la fondation de la région. Du 23 avril au 3 mai 1947, sous la direction du Parti communiste chinois (PCC), un congrès populaire s'était tenu à Ulanhot (Mongolie intérieure), fixant la fondation de la région au 1er mai.
La Mongolie intérieure a été la première région autonome ethnique de niveau provincial en Chine. Elle occupe 12 % de la superficie de la Chine, entourée de huit provinces et de deux pays, la Russie et la Mongolie au nord. « L'exemple réussi de la Mongolie intérieure prouve que l'autonomie ethnique régionale est un choix approprié pour la Chine », a dit Yu Zhengsheng, président du Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois, l'organe consultatif suprême du pays, lors d'une cérémonie qui s'est déroulée le 8 août à Hohhot. La Mongolie intérieure s'est développée depuis 1947, avec un PIB passant de 537 millions de yuans (76 millions de dollars) à 1 863 milliards de yuans (266,2 milliards de dollars) en 2016.
De verts pâturages
Beaucoup pensent que la Mongolie intérieure est une vaste prairie recouverte de yourtes blanches avec des chevaux. Ce n'est pas le tableau complet : pour Yin Yuzhen, originaire du Shaanxi, qui vit en Mongolie intérieure depuis plus de 30 ans, c'est le contraire, avec de vastes déserts, où les tempêtes de sable peuvent durer 40 jours.
Avec son époux, ils ont transformé le désert de Mu Us, un endroit isolé où ils habitent, en zone verte. Leur idée de planter des arbres pour améliorer leur ordinaire a réussi, en dépit des difficultés. Le couple a investi dans l'achat de 600 jeunes arbres, dont une centaine a survécu. C'était il y a 32 ans. Actuellement, la superficie plantée couvre 70 000 mu (4 667 ha), et beaucoup ont imité ce couple pour créer des étendues vertes. « Pour moi, les arbres étaient le seul espoir, même si les perspectives n'étaient guère réjouissantes », a expliqué Mme Yin.
Le groupe Elion Resources fondé en 1988 en Mongolie intérieure pour promouvoir la restauration écologique et les énergies nouvelles, a pendant des décennies lutté contre la désertification et effectué des progrès remarquables dans le désert d'Hobq à Ordos. En 29 ans, Elion a repris 10 000 kilomètres carrés au désert et 6 000 autres sont maintenant exploitables. « La fréquence des tempêtes de sable a chuté de 95 % et plus de 100 000 résidents ont été tirés de la pauvreté », a expliqué Wang Wenbiao, président d'Elion, au China Land and Resources News. « Par rapport à 1988, les précipitations ont été multipliées par six. »
Depuis la visite du Président Xi Jinping en Mongolie intérieure en 2014, la protection de l'environnement est une priorité, l'accent étant mis sur le contrôle de la progression du désert, la protection des prairies et des sols. Depuis 2011, l'État subventionne la protection environnementale pour un montant qui atteignait au total 30 milliards de yuans (4,29 milliards de dollars) en 2016. La région possède maintenant 182 réserves naturelles et 43 parcs forestiers nationaux.
Des ressources abondantes
La Mongolie intérieure est riche en ressources qui ont largement contribué à son développement économique. La région est aujourd'hui le premier fournisseur des réseaux électriques ouest-est et nord-sud de Chine, un producteur de fer et d'acier de premier plan et le premier producteur de produits laitiers du pays, avec 7,3 millions de tonnes de lait par an. C'est aussi le premier producteur de viande de mouton, de laine et de cachemire du pays.
Au cours de ces trois dernières années, la région a effectué des progrès considérables dans la restructuration industrielle. La part du secteur du charbon dans l'économie régionale est passée de 34 % en 2011 à 22 % en 2016.
Depuis quelques années, la région est passée d'une dépendance excessive des ressources naturelles à une diversification dans des services variés, avec notamment le développement d'un secteur d'informatique en nuage et de datamasse de classe mondiale. « Le secteur de la datamasse devrait dépasser 100 milliards de yuans (15 milliards de dollars) d'ici à 2020 », a noté Bu Xiaolin, présidente de la Région autonome de la Mongolie intérieure.
Par ailleurs, le tourisme, qui croît de 20 % par an, a permis au PIB d'afficher des rythmes de croissance annuelle moyenne de 7,9 % de 2013 à 2016.
Les Mongols, appelés traditionnellement « ceux qui vivent à dos de cheval » en raison de leur mode de vie semi-nomade et semi-pastoral dans les prairies, ont adopté les technologies modernes dans de nombreux secteurs, comme l'élevage. Le bétail a été équipé de colliers munis de GPS pour pouvoir être localisable sur ordinateurs ou smartphones. Des technologies qui permettent de maintenir automatiquement l'eau au niveau approprié pour le bétail ont aussi été introduites dans de nombreuses zones de la région.
Depuis 2012, 1,41 million de personnes sont sorties de la pauvreté et l'assurance médicale de base couvre 98 % de la population rurale et urbaine. Le taux d'urbanisation de la Mongolie intérieure a dépassé 60 %.
Intégré à l'initiative des Nouvelles Routes de la soie
Manzhouli, située à la frontière de la Chine, de la Russie et de la Mongolie, à l'est, est un point d'entrée terrestre depuis un siècle. Appelée « La fenêtre de l'Asie de l'est », cette ville de 300 000 habitants a connu la ruée vers l'or des mineurs chinois en Russie dans les années 1980. L'initiative des Nouvelles Routes de la soie proposée en 2013 lui a donné une nouvelle impulsion.
Le Couloir économique Chine-Mongolie-Russie (CMREC), ouvert en septembre 2014 avec la première réunion trilatérale des chefs d'État au Tadjikistan, est devenu le premier projet de coopération multilatéral dans le cadre de cette initiative.
Manzhouli est désormais reliée à 28 destinations internationales par trains de marchandises, et près de 70 % du commerce entre la Chine et la Russie passe par ce point d'entrée. Au cours des 7 premiers mois de cette année, 747 trains ont transité par Manzhouli, transportant pour 3,15 milliards de dollars de marchandises, soit 25 % de plus que la même période de l'an passé. « Nous intégrons nos projets au développement des Nouvelles Routes de la soie. Nous sommes d'une importance cruciale pour l'ouverture vers le nord de la Mongolie intérieure », a déclaré le maire de Manzhouli Xu Ailian à l'agence Xinhua.
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