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Culture et Société
  2016-03-10
 

Les étudiants à la conquête d'internet

par Ge Lijun | VOL.8 MARS 2016 CHINAFRIQUE
Mots-clés: Internet;jeunes diplômés ;travail

 

 

 Li Guoqing pèse des plantes médicinales chinoises

L’automne est le temps des moissons. Après avoir pris son petit-déjeuner à sept heures, Li Guoqing attrape l’outil destiné à déterrer les herbes médicinales chinoises et se dirige vers les montagnes qui entourent son village. Situées sur un plateau de 3 000 mètres d’altitude, ces montagnes ont encore une altitude de 400 à 500 mètres. Très vite, Li est à bout de souffle. Aucun chemin n’est tracé sur ces montagnes, il cherche les herbes médicinales en se fiant à ses années d’expérience, et une fois trouvées, commence les délicates manœuvres pour les déterrer. 
 Diplômé de l’Université Chengjian de Tianjin en 2014, Li a étudié le marketing management. Contrairement à ses camarades, qui sont restés en ville pour chercher du travail, il a choisi d’ouvrir une boutique en ligne dans sa région d’origine, qui se trouve dans le district de Min de la province du Gansu (centre de la Chine), très renommé pour ses herbes médicinales. « À la fin des études universitaires, il est très difficile de trouver un travail. La région où je suis né possède l’avantage des ressources, j’ai donc voulu trouver un moyen de les vendre. Je me suis rendu compte que Taobao était idéal pour les petits commerçants, et j’ai décidé de créer une boutique en ligne », raconte Li à CHINAFIQUE.

  

Saisir les opportunités d’internet   
Selon les dernières statistiques du Centre d’information des réseaux internet de Chine, le nombre d’internautes atteint 688 millions dans le pays, et le taux de pénétration d’internet est plus de 50,3 %. Pendant les deux sessions (Assemblée populaire nationale de Chine et la Conférence consultative politique du peuple chinois) en mars 2015, le Premier ministre Li Keqiang a proposé le plan « Internet Plus », visant à combiner le secteur de l’Internet et les industries traditionnelles pour promouvoir le développement d’internet en Chine. « Je suis en plein dans l’époque d’internet ! Internet est maintenant populaire et mûr, il raccourcit la distance entre les commerçants et les clients. Si mes produits sont de bonne qualité, et que j’ai les connaissances nécessaires en marketing management, je peux profiter de cette superbe plate-forme pour trouver du travail », explique Li avec enthousiasme.   
Son université a ouvert des formations destinées à expliquer les consignes, analyser les tendances, etc. C’est ainsi qu’il obtient un certificat attestant de son « esprit d’entreprise », qui facilite les subventions du gouvernement national et local. Selon son professeur, les connaissances qu’il a acquises lui sont utiles pour gérer sa boutique en ligne. Ce soutien de l’université est lié aux politiques nationales. En avril 2014, le Conseil des Affaires d’État annonce que les diplômés désirant ouvrir une boutique en ligne pourront profiter de petits prêts garantis et de l’escompte financier. Fin 2014, le ministère de l’Éducation propose plusieurs mesures préférentielles à cet égard : la formation, les services financiers, la réduction de taxes, etc. Toutes ces mesures provoquent de vives discussions parmi les jeunes étudiants.  
L’expérience de Li rappelle les avantages du e-commerce : peu d’expérience et d’argent requis, un faible risque, la flexibilité de ce type de travail et une pression moindre. Selon un reportage de l’Association de la promotion de l’embauche de la Chine en juillet 2015, les boutiques en ligne aident directement plus de 10 millions de Chinois à trouver leur travail, dont 6,18 millions grâce aux boutiques créées par les étudiants. « Au fur et à mesure du développement d’internet, l’idée d’ouvrir une boutique en ligne est de plus en plus populaire. Les jeunes étudiants sont passionnés et ont une vision d’avenir, à cela s’ajoutent le soutien des politiques et l’aide financière, le résultat est très positif », affirmait Wang Zhiyong, chercheur associé de l’Institut d’économie du travail et de la population de l’Académie des Sciences sociales de Chine, lors d’une interview avec l’école Hechenghuizhi de Beijing.

     

Pas à pas, on va loin   
Depuis tout petit, Li regarde ses parents planter des herbes médicinales. À l’université, il a souvent visité les sites internet de médicaments, analysant la fluctuation des prix causée par le déséquilibre entre l’offre et la demande. Il a même travaillé à la révision d’un livre visant à guider la plantation d’une herbe médicinale, danggui (angélique), se basant sur l’expérience de ses parents et sa propre recherche. C’est pendant ses études universitaires que Li a l’idée de créer sa propre entreprise, en vendant les herbes médicinales sauvages de sa région d’origine. « C’est le début qui est le plus difficile, car il faut obtenir la confiance des clients, et s’efforcer d’augmenter la clientèle. Tous les jours, je dois m’asseoir devant l’ordinateur, traiter les commandes et répondre aux questions des clients. De plus, je dois prendre des photos des herbes, récupérer et livrer la marchandise. Je n’ai presque pas de temps pour me reposer », confie Li. Selon lui, le soutien du gouvernement local est l’une des raisons de continuer.
Depuis 2015, sa région est soutenue par le gouvernement national qui lui alloue 10 millions de yuans (1,52 million de dollars) pour promouvoir le développement du e-commerce, ce qui constitue une grande opportunité pour les jeunes comme Li. Une Association du e-commerce a également été créée, les membres se réunissent souvent pour discuter de leurs projets. « L’association propose pas mal de mesures pour bien soutenir les jeunes : formations, aide pour obtenir des prêts préférentiels du gouvernement, aide à la logistique ou location gratuite de bureaux. Par ailleurs, nous invitons des experts à venir donner des conférences. L’année dernière, monsieur Wang Sheng, professeur du département e-commerce de l’Université de finances et d’économie de Shanghai, nous a parlé du développement du e-commerce dans les villages », raconte Du Xudong, vice-président de l’Association du e-commerce du district de Min.
« Le district de Min a bien des avantages. Le réseau logistique est développé, on y trouve des expériences réussies de e-commerce, et le gouvernement local nous soutient largement. Notre association cherche même des bureaux pour moi, et c’est gratuit ! », explique Li, ravi. Malgré son enthousiasme, il espère que le gouvernement local mettra efficacement en place les politiques nationales, combattra les difficultés bureaucratiques et l’inefficacité de l’administration. Depuis un an, le chiffre d’affaires de sa boutique a atteint 1,4 million de yuans (213 000 dollars), un chiffre en constante augmentation. Au début, sa famille ne le soutenait pas. Maintenant, toute la famille s’occupe du commerce, il a acheté une voiture et s’est marié. En 2015, la boutique de Li a été couronnée « Meilleure boutique » de son district, et le gouvernement l’a récompensé avec une allocation de 2 000 yuans (300 dollars). À l’avenir, Li souhaite créer une entreprise liant la plantation et le traitement des herbes médicinales, basée sur internet pour pouvoir écouler sa marchandise de qualité partout en Chine. En dépit du long chemin à parcourir, les mots de l’homme d’affaires Ma Yun motivent toujours Li : « Il faut avoir un rêve, au cas où il se réaliserait un jour. »
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