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Culture et Société
  2016-09-26
 

Convergence linguistique

par Rachel Richez| VOL. 8 septembre 2016
Mots-clés: Rwanda ;Hanyu Qiao

Des enfants venus spécialement du Rwanda pour le Hanyu Qiao participaient à une impressionnante démonstration de kung fu.

Chaque été, des jeunes du monde entier

Chaque année, des juenes du monde netier ffluent vers Changsha, capitale de la province du Hunan, au centre-sud de la Chine. Ils viennent participer au Hanyu Qiao, ou « Pont vers le chinois ». Ce concours destiné aux étudiants étrangers évalue la maîtrise du chinois des participants mais aussi leur connaissance de la culture chinoise et de la Chine. De mars à juin 2016, 146 étudiants de 108 pays se sont qualifiés pour participer à la compétition dans le Hunan. 30 de ces jeunes représentaient le continent africain. Après un mois d'épreuves éliminatoires, la finale télévisée du prestigieux concours s'est tenue à Changsha le 10 août dernier.

Une claire volonté de créer des liens entre les peuples émanait de cette 15 édition du Hanyu Qiao. Ce concours crée en effet non seulement des liens entre les participants et le public chinois, mais permet également à des jeunes du monde entier de se rencontrer et de vivre ensemble une expérience extraordinaire pendant un mois. Arrivés à Beijing le 9 juillet, le groupe a ensuite enchaîné les épreuves dans le Hunan, passant à 30, puis 5 finalistes. Preuve de la présence planétaire du chinois, ceux-ci représentaient cinq continents : l'Asie avec la Birmane Sandar Tun Hsan (de son nom chinois, Zheng Jiajia) ; l'Afrique avec l'Égyptien Ahmed Magdy Abdelhamid (Da Wei) ; l'Europe avec l'Ukrainien Pavlo Zvenyhorodskyi (Zeng Ziru) ; l'Amérique avec le Canadien Andrei Zlotchevski (An Delie) ; et l'Océanie avec l'Australien Sean Patrick Hyatt (Hu Xiao).

Une fierté régionale

Lors de la première épreuve, les cinq finalistes se sont succédés sur scène pour présenter les raisons qui les ont poussés à apprendre le chinois et raconter l'expérience de cet apprentissage. Un grand moment d'émotion pour le public, particulièrement ému lorsque la cadette du groupe évoque les sacrifices de ses parents pour lui payer les cours de chinois. À 18 ans, la jeune birmane espère que cette maîtrise du chinois lui permettra de trouver un bon emploi. Au cours des deux dernières épreuves, ils ont répondu à des questions et récité de la poésie chinoise, face à une audience émerveillée. Après trois heures, c'est finalement le Canadien Andrei Zlotchevski qui est nommé vainqueur de ce marathon linguistique. Incrédule, le jeune homme de 21 ans tombe alors sur ses genoux en levant les bras au ciel. D'origine russe, Andrei a grandi dans la province francophone du Québec, au Canada, il parle donc parfaitement le russe, le français, l'anglais et évidemment le chinois. Il ne sait pas encore s'il veut vivre en Chine ou au Canada, mais il sait déjà que « de nombreuses opportunités » se profilent.

Organisé depuis 2002 par le département général de l'Institut Confucius (Hanban) et le gouvernement de la province du Hunan, le Hanyu Qiao est devenu une fierté pour la région, lui permettant de promouvoir sa culture et son tourisme tout en encouragent l'apprentissage du chinois. Et la région qui a vu naître Mao Zedong restera en effet gravée dans le cœur des participants ; quand on demande au finaliste égyptien ce qu'il préfère en Chine, il répond sans hésiter : « Le choudoufu (« le tofu malodorant ») du Hunan, ça sent très mauvais mais c'est très bon. » Le participant camerounais, Sosthene Sedrick Tagne Kamga (Li Ke), voit même des similitudes entre le Hunan et son pays natal : « Spécialement dans la nourriture. Ici au Hunan, ils aiment la nourriture bien épicée, bien pimentée, je me plais. Ils [les gens du Hunan] sont aussi assez accueillants envers les étrangers, c'est pareil au Cameroun. »

Un pays d'opportunités

Bien plus qu'un simple concours de langue, cette compétition est un incroyable moment d'échange culturel et une inestimable opportunité pour les jeunes participants. « C'est merveilleux. C'est une très très belle expérience. Non seulement c'est ma première fois en Chine, c'est la première fois que je sors du pays ! Je suis très ému, je me suis fait beaucoup d'amis », confie à CHINAFRIQUE Sosthene Sedrick Tagne Kamga. Le Camerounais de 26 ans décide d'apprendre le chinois il y a deux ans et demi, après avoir échoué au très prisé concours pour enseigner l'anglais. Son père se montre alors sceptique et refuse de lui payer les frais du concours pour devenir professeur de chinois. Mais le jeune homme persévère et économise pour étudier à l'Institut Confucius de Maroua, au nord du Cameroun, et pouvoir passer l'examen, qu'il réussit du premier coup. Arrivé parmi les 30 finalistes du Hanyu Qiao, Sosthene Sedrick n'en a pas fini avec la Chine : « J'ai une bourse d'un an [pour étudier en Chine], et je compte vraiment revenir pour perfectionner mon chinois avant d'enseigner. »

Le finaliste cairote, Ahmed Magdy Abdelhamid, espère aussi revenir : « Je pense vivre en Chine quelques années, parce qu'ici tout est possible. Si vous travaillez dur vous pouvez atteindre vos objectifs. La Chine est pour moi la terre des rêves. » Cet étudiant en langues commence à apprendre le chinois il y a quatre ans, ainsi que l'anglais, l'allemand et l'afrikaans. « Mais je préfère le chinois aux autres langues, parce que c'est un peu différent », explique-t-il à CHINAFRIQUE. Si sa famille est d'abord étonnée par cet enthousiasme pour la langue chinoise, elle soutient le jeune homme dans sa décision. L'intérêt d'Ahmed se fait plus personnel lorsqu'au cours de son premier séjour en Chine il tombe amoureux d'une jeune chinoise, il affirme aujourd'hui que cet amour l'a poussé à perfectionner son chinois.

Représenter l'Afrique

Des chansons et des performances promouvant les échanges entre les peuples rythmaient la soirée. Lors d'une impressionnante démonstration de kung fu, des enfants et des adultes se succèdent sur scène quand soudain un groupe de jeunes enfants rwandais les rejoint. Avec la troupe chinoise et quelques pratiquants occidentaux, ces enfants venus spécialement pour l'événement offrent une époustouflante performance au public de Changsha.

Le choix de ces jeunes rwandais n'était pas anodin, l'Afrique est de plus en plus présente au Hanyu Qiao. « Dans cette compétition, chaque année les Africains sont plus nombreux. Ils étaient autour de 20 l'année dernière, cette année 30 ! […] Je n'ai pas gagné la première place aujourd'hui, mais je suis vraiment heureux d'être ici, c'est un rêve pour moi. C'est un très long parcours depuis l'Égypte, j'ai dû participer à trois ou quatre concours pour ensuite venir ici et participer à cette compétition pendant un mois. Alors je suis plutôt content d'être le dernier représentant de l'Afrique », raconte Ahmed qui est arrivé en troisième position. Selon le jeune homme de 21 ans, cette augmentation du nombre de participants africains est liée aux relations Chine-Afrique : « Je pense que la Chine prend vraiment soin de l'Afrique. En Égypte, ils nous offrent beaucoup d'opportunités pour venir en Chine, étudier et travailler. » Les participants ont quitté Changsha le sourire aux lèvres mais déjà nostalgiques de ce moment unique qu'ils savent marquera leur vie, les mots de Sosthene Sedrick résument ce qu'on peut lire sur le visage de ces jeunes étudiants à l'issue du concours : « Là, je ne sais pas si être triste ou content. » 

Exclusif CHINAFIRQUE

 rachelrichez@yahoo.com

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