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Culture et Société
  2016-09-28
 

L'Africain qui voulait voler

par Li Xiaoyu | VOL.8 octobre 2016
Mots-clés: Luc Bendza; arts martiaux chinois; Gabon
 

Bendza s’entraine, dans les locaux de l’Associationgabonaise de wushu

 

Le Temple Shaolin de la province du Henan accueille de plus en plus de jeunes Africains désireux de pratiquer le kung fu, l’un des plus célèbres arts martiaux chinois. Parmi eux figure Guillaume Babila, un jeune Camerounais, qui rêve d’apprendre le kung fu dès son plus jeune âge. Il découvre le sport en feuilletant le magazine Karaté Bushido, avec un article présentant la photo d’un Africain vêtu d’une robe blanche et tenant une épée. Depuis, Babila, tout comme beaucoup d’autres jeunes Africains, est passionné par les arts martiaux chinois (wushu).

L’Africain qui sert de source d’inspiration à Babila est Luc Bendza, un expert d’arts martiaux, originaire du Gabon. Il a été le premier Africain à venir dans le Temple Shaolin pour perfectionner son kung fu. Il découvre les arts martiaux chinois à l’âge de 9 ans à travers le film d’action hongkongais, Big Boss, dans un cinéma de Libreville. Il n’a ensuite plus qu’un objectif : apprendre à voler comme les héros des films chinois. Six ans plus tard, en 1994, il débarque en Chine pour réaliser son rêve. En moins de vingt ans, il est devenu le numéro 1 mondial pour les exercices de style traditionnel en kung fu et l’un des grands maîtres.

Le documentaire L’Africain qui voulait voler a pour scénario l’expérience légendaire de Bendza. Lauréat du Prix spécial du jury lors des 10e Escales documentaires de Libreville, le film sera présenté l’année prochaine lors du 7e Festival international du film de Beijing. La réalisatrice gabonaise, Samantha Biffot, a travaillé cinq ans sur ce film, de l’écriture, à la recherche de financements, en passant par le tournage et la post-production. « L’idée était de mettre en lumière une personnalité africaine, et particulièrement un Gabonais que je considère comme un modèle pour la jeunesse du continent », confie Mme Biffot à CHINAFRIQUE. « Luc Bendza est un exemple de persévérance, qui nous apprend que quand on croit en ses rêves et quand on a la volonté de le faire, on y arrive. »

Si Bendza a réalisé son rêve d’apprendre le kung fu, il en voue un autre : celui de promouvoir les arts martiaux et la culture chinoise partout dans le monde. En fait, il est déjà présent sur la scène internationale avec le développement du wushu depuis une trentaine d’années.

 

Bendza et ses étudiants pratiquent le taiji

 

Le wushu au Gabon

Pour mieux promouvoir le kung fu dans son propre pays, Bendza a décidé de créer une fédération de wushu au Gabon, mais il rencontre de nombreux obstacles. Beaucoup de hauts fonctionnaires au ministère gabonais de la Jeunesse et des Sports pratiquent le taekwondo, le judo et le karaté, mais ne connaissent pas très bien les arts martiaux chinois. Lorsque Bendza – avec bien des efforts – parvient à convaincre le ministre des bienfaits du wushu, un nouveau ministre entre en fonction, et il est obligé de repartir à zéro. Mais ses efforts finissent par porter leurs fruits. En 2006, le ministère gabonais de la Jeunesse et des Sports officialise finalement la création de la Fédération gabonaise de wushu, ainsi que celle de la première équipe nationale de kung fu.

À l’issue d’une année d’entraînement sous la direction de Bendza, la nouvelle équipe prend part à sa première compétition – le 9e Championnat du monde de wushu en 2007. Les résultats sont décevants au début, pourtant, l’équipe finit par améliorer considérablement ses performances au fil des années. En 2013, elle arrive en quatrième position pour le nan quan (les styles de kung fu du sud de la Chine) masculin, lors du 12e Championnat du monde de wushu en Malaisie. « Ce n’est pas un grand succès, mais c’est quand même une avancée majeure dans l’histoire des sports au Gabon », affirme Bendza.

Aujourd’hui, de plus en plus de Gabonais s’enflamment pour le kung fu. Plus de 500 personnes le pratiquent, dont environ 100 au niveau professionnel. Si ses étudiants gagnent un championnat national, la fédération les envoie en Chine, où ils apprennent le kung fu et échangent avec leurs homologues chinois.

 

Un sport mondial

Les efforts incessants de Bendza pour diffuser les arts martiaux chinois vont bien au-delà de son pays natal. Du 24 juillet au 1er août 2016, Bendza a été invité à animer un séminaire de tai chi (art martial chinois souvent réduit à une gymnastique de santé) et qigong (pratique d’exercices respiratoires) par la Fédération tunisienne de wushu. Plus de 100 participants venus des quatre coins du monde ont pris part à cette formation à Tunis. Bendza leur a présenté une gymnastique de santé traditionnelle créée par Zhang Guangde, professeur à l’Université des sports de Beijing (USB). Une méthode combinant la théorie avec la méditation, la respiration et l’automassage, qui a pour but de fortifier le corps et prolonger la vie.

Christine Dubois, une monteuse française, est venue assister à cette formation de huit jours. Elle la décrit comme une expérience inoubliable, lui ayant apporté des bienfaits physiques et psychiques. « Je n’ai épargné aucun effort pour suivre cette formation. C’était dur, mais ça vaut la peine. Je crois que cette expérience est pour moi une percée », confie-t-elle à Bendza. Après les exercices, sa douleur au cou s’était considérablement calmée, et elle se sentait beaucoup plus détendue, à la fois physiquement et psychiquement.

Le séminaire en Tunisie est seulement l’un des programmes d’entraînement que Bendza anime. En tant que vice-président du comité traditionnel de la Fédération internationale de wushu, il se rend chaque année dans le monde entier pour promouvoir et populariser les arts martiaux chinois.

 

Exclusif CHINAFRIQUE

 
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