中文 ANGLAIS Beijing Information
Culture et Société
  2017-03-01
 

Une plate-forme transculturelle

par Li Xiaoyu | VOL.9 Mars 2017
Mots-clés: services touristiques pluriels

Bobuafrica

 

En août 2016, Zhang Fang, un professeur en agronomie de l’Université du Zhejiang âgé de 63 ans, a vécu une expérience inoubliable en Afrique de l’Est en observant la grande migration des gnous et des zèbres. « Grâce à cette visite, j’ai pu observer de près de nombreux animaux sauvages, découvrir des paysages pittoresques et propres à l’Afrique, et prendre part aux activités interactives avec des habitants. C’était mémorable et merveilleux. »

Il doit dans une large mesure cette expérience à Bobuafrica, l’une des plus grandes plates-formes chinoises sur les réseaux sociaux destinées à offrir des services touristiques aux voyageurs désireux de découvrir le continent noir. Pour tirer pleinement profit de cette visite, il a discuté plusieurs fois avant de partir avec les employés de Bobuafrica, qui connaissent le terrain, pour obtenir des conseils et arranger des circuits personnalisés. Ainsi, en compagnie d’un guide expérimenté de Bobuafrica, il s’est lancé avec douze autres amateurs de voyages comme lui dans une aventure exceptionnelle de 16 jours. « Ce qui m’a attiré le plus dans Bobuafrica, ce sont ses informations riches et inspirantes, ses circuits personnalisés et ses services de suivi performants », a précisé M. Zhang à CHINAFRIQUE.

Créée en 2014, la marque Bobuafrica vise à raconter « une » histoire, proposer « un » voyage enrichissant et vendre « un » produit original sur l’Afrique, permettant ainsi aux habitants chinois d’avoir une connaissance multidimensionnelle sur la culture et le charme du continent noir, comme l’explique sa co-fondatrice, Shi Yingying.

Une histoire africaine

Avant d’être envoyée en 2010 dans un bureau régional africain de l’agence de presse Xinhua pour s’occuper du marketing en Afrique sub-saharienne, Mme Shi n’y avait jamais séjourné. Elle avoue que son ancienne impression du continent est bien différente de son image réelle. « On ne peut découvrir le vrai visage d’une belle fille comme l’Afrique cachée sous les voiles que lorsque l’on a mis les pieds sur sa terre, visité ses villages s’éclairant au pétrole, s’est promené dans le quartier d’affaires de Kigali au Rwanda, et creusé la racine de manioc avec des femmes locales », souligne-t-elle à CHINAFRIQUE.

En mars 2013, lorsqu’elle entend Xi Jinping parler des jeunes ayant contribué à l’amitié sino-tanzanienne dans un discours prononcé au Centre de convention international Julius Nyerere à Dar es Salaam, lors de sa visite d’État en Tanzanie, Mme Shi, qui était sur place en tant qu’employée de Xinhua, n’a pu s’empêcher de s’interroger ce qu’elle pouvait faire pour les relations sino-africaines. Ainsi, en 2014, après avoir terminé sa mission auprès de l’agence de presse, elle est retournée en Afrique pour entamer une nouvelle carrière professionnelle en faveur des relations bilatérales, d’où la création de Bobuafrica.

Ayant travaillé pendant des années dans la presse publique, elle reconnaît qu’il est rare de lire à travers les médias chinois des reportages sur des Africains ordinaires. C’est pour cette raison qu’elle souhaite partager sur les réseaux sociaux des expériences qu’elle a effectivement vécues en Afrique pour combler le fossé culturel qui sépare les deux peuples. Ainsi, à travers le compte public de Bobuafrica sur WeChat, les utilisateurs chinois peuvent acquérir des informations culturelles sur l’Afrique dans presque tous les domaines : des circuits minutieusement choisis, des mets typiques, des films emblématiques et surtout des histoires intéressantes et parfois émouvantes qui reflètent la vie réelle des Africains.

Un voyage enrichissant

Huang He [nom fictif] est un homme d’affaires de 26 ans. Peu après son voyage effectué pendant la fête du Printemps en Tanzanie cette année avec Bobuafrica, il n’hésite pas à partager avec CHINAFRIQUE ses impressions : « C’est mon troisième voyage en Afrique, mais avant cette visite, elle me semblait toujours une amie étrangère. Or, cette fois-ci, je lui ai serré la main, j’ai ri et discuté avec elle. Elle commence à prendre une forme concrète pour moi. »

En effet, en plus des expériences touristiques traditionnelles, comme le safari et l’ascension du Kilimandjaro, il a visité des familles locales et des organisations d’intérêt public, dont Shanga Shangaa. À l’aide de celle-ci, plus de 45 personnes handicapées tanzaniennes sont employées pour fabriquer de l’artisanat comme des perles de verre. Grâce à leur formation et leur savoir-faire, ils peuvent vendre leurs produits pour augmenter leurs revenus, raconte M. Huang. « Dans un pays comme la Tanzanie dont la protection sociale de base est relativement faible, ça m’étonne beaucoup de voir une institution comme Shanga Shangaa. Les personnes handicapées ici peuvent valoriser ce qu’ils ont acquis. C’est un bonheur pour eux », affirme-t-il à CHINAFRIQUE, ajoutant qu’il tient lui aussi un projet d’intérêt public en Chine et il a beaucoup d’enseignements à tirer du fonctionnement de cette structure tanzanienne.

« L’Afrique a beaucoup plus que de beaux paysages et des animaux sauvages. Ce qui la distingue, c’est notamment sa culture éblouissante. C’est pourquoi Bobuafrica encourage des voyages responsables, et souhaite que plus de Chinois puissent jouer le rôle d’ambassadeurs culturels en communiquant en profondeur avec des Africains. Cela nous aide à mieux connaître l’Afrique et vice-versa », indique Mme Shi. Ainsi, grâce à Bobuafrica, les touristes chinois peuvent organiser leur mariage en Afrique sub-saharienne, effectuer un voyage d’études, visiter des familles locales et prendre part aux activités bénévoles.

Un produit original

Mme Shi se fixe un autre objectif important : introduire et vendre des spécialités africaines via Bobuafrica. « Chaque fois que je montre à mes amis des objets typiquement africains comme colliers massaï, ils veulent savoir quels messages ils véhiculent. J’ai pensé que le commerce transculturel serait peut-être un bon moyen de promouvoir la culture africaine auprès des consommateurs chinois », explique-t-elle. Ainsi, on peut acheter aujourd’hui via Bobuafrica des produits africains aussi variés que le fameux rooibos sud-africain, des sculptures kényanes en pierre de savon, des bracelets massaï ou des colliers artisanaux rwandais.

« En pratiquant une sorte de commerce équitable, je voudrais également contribuer au développement de l’artisanat africain et à la création d’emplois », indique-t-elle. Parmi ses partenaires commerciaux figurent de nombreuses organisations ayant pour mission de profiter des pratiques traditionnelles pour aider les femmes locales à promouvoir leur indépendance financière. Basecamp Maasai Brand (BMB) est l’une d’entre elles. Jemimah Sairowua, gestionnaire de projet chez BMB, apprécie son partenariat avec Bobuafrica, en affirmant : « Bobuafrica aide nos femmes massaï à vendre leur artisanat et les forme à la conception des produits. Je lui suis très reconnaissante d’avoir établi une telle plate-forme commerciale et culturelle. »

Mme Shi espère à terme prendre racine sur la terre africaine comme les baobabs, en résistant à la sécheresse et à la solitude pour réaliser enfin son rêve africain.

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

Imprimer
Lire aussi:
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo