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Culture et Société
  2017-06-20
 

L'acupuncture made in Sénégal

par Ge Lijun | VOL.9 JUIN 2017
Mots-clés:
Malf Diop dans son cabinet.
 

« Mais elle n'est pas chinoise ! » Comme beaucoup d'autres, c'est ce qui a frappé Madame Diouf la première fois qu'elle a franchi la porte du petit cabinet, situé au cœur de l'Institut Confucius de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. De fait, Malf Diop, 29 ans, est une acupunctrice sénégalaise pure souche. Et, à l'image de Madame Diouf, qui soigne ses douleurs articulaires grâce à cette méthode alternative, la praticienne compte, au fil du temps, de plus en plus de patients.

« Le cabinet existe pour servir notre population », explique Malf à CHINAFRIQUE, avant de dérouler son impressionnant parcours.

De Dakar à Beijing, une affaire de méridiens

En 2006, Malf a 18 ans et s'oriente vers un cursus de médecine classique à l'université. Un an plus tard, grâce à ses résultats, elle décroche une bourse du gouvernement chinois pour poursuivre ses études en Chine. Ce n'est qu'une fois arrivée à Beijing qu'elle découvre l'immense potentiel de la médecine traditionnelle chinoise. Une découverte décisive puisqu'elle s'y consacre entièrement pendant les huit années qui suivent, avant de décrocher une maîtrise médecine traditionnelle chinoise en juillet 2016.

Plus qu'une simple science, la médecine traditionnelle chinoise est une philosophie. « Le concept le plus important est le xuewei (point d'acupuncture), qu'il faut localiser précisément sur le corps, avant de piquer avec des aiguilles en argent. L'acupuncture mêle des principes tels que le qi (une respiration spéciale), le yin et le yang (la dualité complémentaire en toute chose) et le wuxing (les cinq éléments que sont le métal, le bois, l'eau, le feu et la terre) », développe encore l'acupunctrice passionnée.

Naturellement, le Sénégal – et l'Afrique en général – possèdent une médecine traditionnelle propre, dont l'apprentissage est basé sur la transmission orale des aînés. Et si le cadre reste moins formel que les bancs de l'université, médecine traditionnelle africaine et médecine traditionnelle chinoise partagent de grandes similitudes, au premier rang desquelles on retrouve l'usage des plantes médicinales et une approche des phénomènes physiologiques quasi-identique.

De la théorie à la pratique

Forte de ces savoirs convergents, « la première sénégalaise à avoir étudié formellement la médecine traditionnelle en Chine » décide de rentrer au Sénégal et ouvre son cabinet en novembre 2016. Les patients ne sont pas encore très nombreux, mais Malf Diop l'explique par le manque d'information des gens concernant la discipline. Car une fois la première appréhension passée, les bienfaits sont réels. « Je traite des patients entre 25 et 76 ans, souffrant de douleurs articulaires, de problèmes de reins, de névralgies, d'insomnie, etc. De plus, une séance d'acupuncture coûte moins chère qu'une consultation de médecine classique. Les deux genres sont complémentaires », affirme-t-elle. Et pour la suite ? « Mon rêve est de fonder la première université de médecine traditionnelle chinoise au Sénégal. Et j'espère bien que le gouvernement chinois m'y aidera ! », confie l'ambitieuse jeune femme.

La discipline fait des émules

Si Malf Diop est la pionnière de l'acupuncture au Sénégal, d'autres praticiens exercent dans le pays, à l'image de Mor Sarr, 58 ans.

En 2007, il dirige le service de physiothérapie de l'hôpital de Pikine et découvre l'acupuncture avec la mission médicale chinoise qu'il accueille. Les résultats effectifs pour les patients ont définitivement convaincu Mor Sarr. En 2009, il décide donc – avec une délégation de 40 médecins africains – d'étudier l'acupuncture à l'université de Shanxi, en Chine. Après trois mois d'une formation accélérée intensive, il rentre au Sénégal et applique les méthodes qu'il a apprises.

Aujourd'hui, il exerce au sein de son service, avec son associé chinois. « Nous recevons en moyenne une vingtaine de patients chaque jour. Certains d'entre eux trainent leurs symptômes depuis plus de dix ans, mais constatent que leur état s'améliore dès les premières séances d'acupuncture. Cela permet d'instaurer une relation de confiance, qui est fondamentale », explique Yan Shanghai à CHINAFRIQUE, acupuncteur et membre de la mission médicale chinoise, qui travaille aux côtés de M. Sarr.

De fait, Mor Sarr reçoit de plus en plus de sollicitations de jeunes Sénégalais souhaitant apprendre l'acupuncture. Modeste, il se contente de leur indiquer que le meilleur moyen de le faire est de se rendre directement à la source : en Chine.

Pour vos commentaires : glj@chinafrica.cn

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