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Culture et Société
  2017-09-22
 

De Dakar à Dalian : l'histoire de Ba Hong

par Guo Kai et Aly Diouf
Mots-clés: l'Institut Confucius de Dakar

Koumakh Bakhoum

 

Dans sa langue maternelle, le seereer, « Koumakh », son prénom, signifie « maître initiatique » : celui en charge du rite par lequel les jeunes hommes passent pour entrer officiellement dans la communauté des adultes. Et si l'on en juge par sa profession, il y avait là quelque chose de prémonitoire… Car Koumakh Bakhoum est aujourd'hui le seul professeur sénégalais de l'Institut Confucius de l'Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. Sur les dizaines d'Instituts répartis sur le continent, les enseignants locaux sont d'ailleurs très peu nombreux. Et le Sénégal fait partie des rares pays africains, avec le Nigéria, le Ghana, le Kenya, l'Ouganda et la Zambie, à pouvoir se targuer d'en avoir. Mais Koumakh a la tête sur les épaules et reste conscient de cette « grande responsabilité ».

Le langage, véhicule de la culture

En septembre 2013, Koumakh Bakhoum débarque en Chine, dans la ville de Dalian, avec comme bagages une licence en Langues étrangères appliquées (LEA), Ba Hong, son nom chinois, et une soif d'apprendre la langue locale, conscient du fait que « la langue est le véhicule de la culture ». Le premier contact est positif : « c'est une ville qui m'a beaucoup marqué. Dalian est une presqu'île et me rappelle Dakar ou Saint Louis (l'actuelle et l'ancienne capitale de son pays, ndlr). C'est un peu comme avoir un bout du Sénégal en Chine », se souvient-il. Aussi préconise-t-il, l'augmentation des échanges étudiants, notamment dans les filières culturelles et linguistiques. Il rappelle que la Chine offre de nombreuses bourses aux étudiants étrangers et des formations aux enseignants internationaux.

Et en effet, pour Koumakh, « la coopération permet la compréhension entre les peuples ». Sa méthode repose sur la communication interculturelle. C'est un travail pionnier, mais je m'attache toujours à expliquer les éléments culturels. Quand vous apprenez le chinois à travers le seereer ou le wolof (deux langues du Sénégal, ndlr), c'est tout de suite plus facile. » À cet effet, il prépare une série de cours radiophoniques de chinois qui seront diffusés, entre autres, par Radio Chine internationale (CRI). En faisant usage des deux cultures, il revisite, par la même occasion, les modes de pensée.

Wu Zhaoqi, le maître

En 2012, Koumakh suit des cours de chinois à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, au Sénégal. Il y fait alors une rencontre qui change sa vie : le professeur Wu Zhaoqi, un coopérant chinois qu'il considère comme son « maître » et avec qui il garde toujours des liens étroits. « C'est un professeur remarquablement polyvalent. Il pratique le taiji, la calligraphie chinoise et joue du pipa. » De son mentor, Koumakh – ou Ba Hong – garde « la simplicité », la « modestie » et une conviction : « le chinois est la langue des audacieux. Il est en apparence difficile pour les débutants, mais plus on avance dans son apprentissage, plus il devient facile. » Ainsi, l'enseignant sénégalais y trouve des similitudes intéressantes, telles que l'unité de compte dix, la place du patriarche ou encore l'importance de la tradition. Et de conclure sur son parcours linguistique, d'une manière qui résume finalement bien le personnage : « la volonté est une arme puissante… Si je suis arrivé à ce stade, mes étudiants le peuvent aussi ! »

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