中文 ANGLAIS Beijing Information
Culture et Société
  2017-11-09
 

Festival chinois du film féminin, 5 !

par Koceila Bouhanik | VOL. 9 NOVEMBRE 2017  ·   2017-11-09
Mots-clés: Le Festival chinois du film féminin

 

Comme lors de ses quatre précédentes éditions, le Festival chinois du film féminin (FCFF), a fait salle comble. Entre le 16 et le 24 septembre 2017, public, intervenants et organisateurs se sont retrouvés à Beijing autour d'une série de projections, de forums et de discussions pour évoquer la question de l'inégalité des sexes.

C'est l'une de ces douces soirées de fin d'été, comme en connaît souvent la capitale chinoise... Au sein des locaux de l'Institut Cervantès, la salle de projection – qui compte une centaine de places – est quasiment pleine. Les lumières s'éteignent… Over the Hill commence.

Durant l'heure qui s'écoule, le documentaire de la réalisatrice néerlandaise Sunny Bergman révèle les dessous, pas très glamours, de la mode, de l'industrie cosmétique et de la chirurgie esthétique. Mieux, le film propose une analyse sans concession d'une ère où le corps de la femme est l'objet de toutes les convoitises économiques, et des dérives qui en découlent.

Après la projection, Sunny Bergman se charge d'ailleurs elle-même d'animer un débat où les questions s'enchaînent pendant près d'une heure.

Ce scénario, à quelques variantes près, est aussi celui de la soirée qui a eu lieu à l'Université normale de Beijing, en présence de l'actrice britannique Christine Willes et de la réalisatrice belge Marie Vermeiren. Là, elles ont pu échanger avec le public au cours d'une discussion de haute volée, sur la place des femmes dans la société en général, et dans l'industrie cinématographique en particulier. À l'instar d'un séminaire sur la confiance en soi, les deux mentors d'un soir ont brisé des stéréotypes, offert des certitudes et boosté quelques égos, réalisant certainement de fait, l'objectif premier du Festival chinois du film féminin.

Rendre à César…

Le FCFF travaille à sensibiliser le public sur l'inégalité des sexes, mais contribue aussi à faire prendre la mesure de la place des femmes dans l'art et la multitude de défis auxquels elles peuvent faire face au quotidien.

Mais à travers l'engagement de Li Dan, directeur du festival, c'est une également autre approche du féminisme qui est abordée. « De notre point de vue, le féminisme est un mode de vie, une façon de mieux coexister », explique-t-il avec enthousiasme.

En effet, le FCFF connaît un succès qui ne se dément pas depuis cinq ans, et attire chaque année toujours plus de public et de partenaires, comme les Nations unies.

De manière générale, en donnant la parole aux femmes à travers un média aussi puissant que le cinéma, des événements tels que le Festival revêtent une importance fondamentale dans la prise de conscience collective, que ce soit en Chine ou ailleurs. Des dizaines de réalisatrices ont ainsi pu s'exprimer, dénoncer et transmettre, à travers des thématiques comme la prostitution, les violences domestiques, le droit des femmes, les discriminations et les stéréotypes dans l'éducation, les médias et le monde du travail, mais aussi la question du genre, de l'ambition ou des rêves à atteindre.

Mais cet esprit, c'est peut-être Jojo Shieh, en charge de la communication du FCFF, qui le résume le mieux : « nous continuerons d'attirer l'attention de la société sur le droit des femmes tout simplement parce que nous sommes passionnés par notre travail ! »

Pour vos commentaires : koceila@chinafrica.cn

 

Des avancées légales

Au cours des vingt dernières années, plus de vingt lois et régulations ont été adoptées et amendées, dont : la loi sur le mariage, la loi sur la population et la planification familiale, la loi sur la promotion de l'emploi, la loi organique des comités de village, la loi sur la couverture sociale, la loi sur la protection du droit des femmes et les réglementations spéciales sur la protection des femmes au travail.

Cet arsenal législatif a permis aux 34 provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement de l'autorité centrale (Beijing, Shanghai, Tianjin et Chongqing) de réaliser d'importants progrès dans la prévention et la répression du harcèlement sexuel, de la violence à l'égard des femmes, mais aussi de la protection juridique des intérêts des femmes. Des campagnes de sensibilisation renforcées ont également permis d'attirer davantage l'attention du public sur la question de l'égalité des sexes. Dans le même temps, les associations et organisations de protection des droits des femmes ont pris de l'ampleur et poussent toujours plus de Chinoises à respecter, étudier et faire usage du droit, mais aussi à éveiller leur conscience quant à leur capacité à préserver elles-mêmes leurs droits et leurs intérêts, sous couvert de la loi.

 

Trois questions à Li Dan, directeur du Festival chinois du film féminin

CHINAFRIQUE : Concrètement, comment se manifeste l'inégalité à l'encontre des femmes ?

Li Dan : Dans le monde professionnel, par exemple, les compétences des femmes sont souvent dépréciées, en raison de certains clichés. Je pense aussi aux violences conjugales, qui sont souvent considérées comme une affaire privée, qui doit rester dans la sphère privée.

Par ailleurs, l'ensemble du monde culturel, y compris le septième art, garde encore un esprit rétrograde, et ne met en avant que la beauté, le caractère sexuel et les responsabilités familiales que sont censées avoir les femmes. Les exemples de films ou de publicités qui prônent ouvertement un système de valeurs extrêmement conservateur, selon lequel l'important pour une femme, ce n'est pas sa carrière, mais l'amour et le mariage, sont malheureusement nombreux. Nous souhaitons donc changer la donne.

N'est-il pas étonnant de voir un homme à la tête d'un festival féminin ?

Si les femmes militent seules pour la cause féministe et que les hommes la négligent totalement, elle ne sera jamais accomplie. C'est l'esprit du « He for She » que nous défendons. Nous espérons également voir plus de gens nous rejoindre dans ce combat, qui rassemble déjà un certain nombre de militants, comme en témoigne la présence d'ONG et d'associations pour le droit des femmes en Chine. Mais, il faut que la participation des hommes soit encore plus importante.

Justement, quel est l'état des lieux du féminisme dans le pays ?

Avant 1949, les pratiques discriminatoires contre les femmes, comme l'ancienne coutume des pieds bandés, étaient assez prégnantes dans la société. Mais depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949, la situation du féminisme en Chine a connu de grands changements. Toutefois, si le pays a concrétisé l'égalité des sexes dans plusieurs domaines, il existe tou­jours une forme de discrimination sous des formes moins perceptibles et il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Imprimer
Lire aussi:
Liens: french.china.org.cn   |   LA CHINE AU PRÉSENT   |   La Chine Pictorial   |   Xinhuanet   |   Le Quotidien du Peuple   |   CCTVfr
Radio Chine Internationale   |   Réseau sur la coopération sino-africaine
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Copyright CHINAFRIQUE tous droits réservés 京ICP备08005356号
PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo