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Économie
  2017-03-22
 

La toison d'or

Li Nan
Mots-clés: artisanat traditionnel; laine; Tibet; Economie

 

Lhachung, une tisserande de la région autonome du Tibet, gagne en moyenne 5 mille yuans (722 dollars) par mois, soit 532 yuans (77 dollars) de plus que la moyenne des citadins en Chine en 2015. Le temps est loin où sa famille vivait sous le seuil de pauvreté et subsistait grâce aux aides sociales. Un succès qu’elle attribue à la création d’une coopérative de tissage près de son domicile à Khamshong, un bourg de Xigatse, à 263 kilomètres au sud-ouest de Lhassa, le chef-lieu de la région.  

La coopérative a été créée en 2013 avec l’aide des autorités locales par Namdrol, 30 ans, spécialiste du yadexihe, un tissu fait de laine de mouton vivant à 4 500 mètres d’altitude. Ce tissu duveteux et chaud, coloré avec des teintures naturelles, existe déjà depuis 1 200 ans et était auparavant exclusivement porté par des dignitaires religieux de haut rang. 

Namdrol est née dans une famille de tisserands et travaille le tissu depuis 2005. Mais le faire dans son coin n’est pas productif. « Quand je tissais et vendais mes vêtements moi–même, je n’avais pas de marque et mes laines se vendaient à bas prix, dit–elle. Je ne gagnais que 20 mille yuans par an (2 894 dollars). » 

Fin 2013, les autorités locales ont incité les femmes au foyer des régions rurales à établir la coopérative de laine yadexihe, sous la direction de Namdrol. Les autorités ont financé la formation initiale et fourni les équipements de base, ainsi qu’un prêt à taux réduit, explique Wangla, chef de Khamshong. En moins de trois ans, la coopérative a prospéré. En 2016, elle a affiché un bénéfice net de 1,35 million de yuans (195 327 dollars). Par ailleurs, elle donne du travail à 30 femmes au foyer et aux handicapées des villages voisins, tirant vingt foyers de la pauvreté. La coopérative permet aussi de préserver et de régénérer un artisanat tibétain ancien. « Il n’y avait que quatre ou cinq spécialistes du tissage du yadexihe il y a trois ans. L’art était presque perdu », note Namdrol. Une fois la coopérative en activité, les commandes ont fusé. « Nos approvisionnements manquent, explique Namdrol. Mais davantage de gens sont désireux d’apprendre cette vieille forme d’artisanat, ce qui est le meilleur moyen de le préserver. » 

Sur les 30 employées, 23 sont des tisserandes expérimentées. En 2013, Namdrol a été nommée héritière régionale de l’art du yadexihe, dans le cadre des efforts du gouvernement régional de protéger le patrimoine culturel immatériel tibétain. Des chiffres officiels montrent que fin 2014, 350 héritiers avaient été désignés. Chacun reçoit 10 mille yuans par an (1 446 dollars) de subvention annuelle – le troisième montant le plus élevé après Beijing et le Guangdong – pour populariser son artisanat et faire de la formation.  

Les coopératives produisant des bottes traditionnelles tibétaines, mais aussi des vêtements, des napperons et du papier, ont surgi sur le toit du monde. Au cours de la dernière décennie, un fonds de 160 millions de yuans (23,14 millions de dollars) a été alloué à la protection du patrimoine culturel immatériel tibétain. Dans le Rapport d’activité du gouvernement 2017 publié le 5 mars, le premier ministre chinois Li Keqiang a souligné que les biens culturels et le patrimoine cultuel immatériel de la Chine devaient être protégés de manière effective pour jouer un rôle plus grand dans la société d’aujourd’hui.  

Le grand rêve de Namdrol, c’est que davantage de gens se livrent à cette activité et accroissent leurs revenus. « Nous allons agrandir la coopérative pour proposer plus d’emplois aux pauvres et aux handicapées », dit-elle.  

 

Une nouvelle vie pour un artisanat traditionnel  

L’artisanat traditionnel, comme le tissage de la laine et la fabrication des bottes et du papier fait main tibétain, est devenu un outil important d’éradication de la pauvreté dans les campagnes tibétaines. « En 2016, 130 mille Tibétains de 1 008 villages ont été tirés de la pauvreté. Nous avons réussi ! », s’exclame Qizhala, président de la région autonome du Tibet.  

Faire incuber des industries rurales adaptées aux conditions locales, reloger les habitants des zones isolées en haute altitude, et fournir une formation professionnelle, telles sont les mesures clés que le gouvernement régional met en œuvre pour aider les pauvres. « Le développement industriel est le moteur essentiel pour réduire la pauvreté de façon saine. Nous ne devrions pas seulement tenter de tirer les gens de la pauvreté par le biais de politiques préférentielles et de soutien financier du gouvernement », explique Qizhala. A la place, le Tibet a adopté des mesures pour la régénération et l’industrialisation de l’artisanat traditionnel, de l’élevage moderne et du tourisme.  

  

Vers de meilleurs pâturages

Pendant que Namdrol guide les femmes des régions rurales pour redonner vie au tissage traditionnel dans le sud du Tibet, Dorjee Tsering et ses amis bergers engrangent des bénéfices en élevant une variété de yaks dans le district de Damxung à Lhassa.  

Avec ses pâturages immenses, Damxung regorge de yaks. Par le passé, les bergers n’avaient pas accès aux technologies modernes de transformation de la viande et de réfrigération, et ils étaient contraints de vendre leurs yaks à prix faibles.  

Début 2014, une société d’Etat d’élevage moderne a été créée dans le district. La société Lhasa Pure Land Industry Investment and Development s’est associée à plus de 2 000 bergers et leur a commandé 3 800 yaks. Pour superviser la croissance du troupeau, la société a équipé tous les yaks d’une puce électronique et dépêché 200 vétérinaires. Une fois adultes, ces yaks ont rapporté 62 yuans (9 dollars) le kilo, 5 yuans (0,73 dollars) de plus que la moyenne du marché. « Par le passé, les bergers à leur compte devaient envoyer leurs yaks à Lhassa à 160 kilomètres de là et attendre les acheteurs sur les marchés ouverts, dit Tashi Tsering, chef du personnel de Pure land, à Beijing Information. Parfois, ils passaient la nuit à Lhassa pour trouver un acheteur. Maintenant, ils peuvent vendre leurs troupeaux chez eux. Ils ne gagnent pas seulement plus d’argent, mais font aussi l’économie des coûts du transport et du logement. » Dorjee Tsering, un de ces 2 000 bergers, a gagné plus de 10 mille yuans (1 405 dollars) en 2016 et a pu sortir de la pauvreté.  

Pure Land transforme de la viande de yak pour en faire 15 produits différents et a accru ses bénéfices qui atteignent maintenant 9 mille yuans (1 305 dollars) par animal, soit 2,5 fois plus qu’auparavant. La viande est vendue dans des villes comme Beijing et Shanghai. La société prévoit d’investir 235 millions de yuans (34 millions de dollars) pour établir un parc moderne d’élevage où les troupeaux peuvent être élevés, les produits transformés et où les visiteurs peuvent être accueillis. Par ailleurs, 220 emplois seront créés.  

Les autorités locales contrôlent aussi le nombre de têtes pour ne pas appauvrir les pâturages. Les éleveurs et les fermiers reçoivent des subventions pour protéger les pâturages ainsi que des récompenses pour la prévention du surpâturage.  

  

Le tourisme se développe sur internet  

Nyingchi, dans le sud–est du Tibet, est une destination de choix pour admirer les fleurs de cerisiers. Les résidents sont encouragés à ouvrir des gites ruraux pour les touristes. En 2016, les autorités de Nyingchi ont investi 1,32 milliard de yuans (191,5 millions de dollars) pour l’amélioration des infrastructures dans 86 sites pittoresques et les villages alentour.  

L’établissement de villages intelligents est une priorité de la ville. En mai 2016, Nyingchi a alloué 10 millions de yuans (1,45 million de dollars) à la remise à niveau de 149 gites ruraux avec Wifi gratuite. Les applications touristiques sur smartphones font de la publicité pour les gites et les autorités locales font le lien entre les propriétaires de maisons d’hôtes et les fournisseurs de services touristiques en ligne et hors ligne pour accroître la clientèle. 

La famille de Basang Norbu exploite une maison d’hôtes à Zurzum, un village situé dans le district de Mainling. Il raconte comment internet et les médias sociaux ont permis à cette affaire familiale de décoller. « Les autorités du district ont créé un groupe WeChat pour les propriétaires de maisons d’hôtes et les agences de voyage, explique–t–il. La plupart de nos chambres sont maintenant réservées via WeChat. » 

  

Relogement avec des bénéfices 

« La tâche la plus difficile dans la réduction de la pauvreté est le relogement de ceux qui vivent dans un environnement fragile », explique Qizhala. Dans la période 2016–2020, près de 263 mille résidents, soit 44,6 % de la population pauvre enregistrée comme telle, devront être relogés. Il faudra leur trouver un travail, une priorité pour les autorités locales. Les nouveaux sites de relogement seront normalement situés autour des villes, des parcs industriels et des sites pittoresques, pour que les personnes relogées puissent trouver un emploi ou créer leur entreprise rapidement.  

Tsamjor Tashi, qui possède une maison de thé à Sanyou, un village de Lhassa, n’aurait jamais pu imaginer qu’il puisse un jour emménager dans une villa de 140 mètres carrés une fois devenu grand–père. Ce fermier de 53 ans vivait dans un village sous–développé difficilement accessible et avec un revenu annuel par foyer de 6 mille yuans (870 dollars).  

En 2016, le Tibet a investi 40 millions de yuans (5,8 millions de dollars) pour construire le premier site de relogement pour 712 résidents pauvres. Le village de Sanyou, construit à proximité de la gare de Quxu, a aussi établi trois coopératives où les villageois relogés peuvent élever des vaches et des poules et planter des herbes. Les villageois ont aussi été encouragés par les autorités à créer leur entreprise via une politique de loyers à prix modéré. 

Tashi élevait des vaches et a ouvert une maison de thé. En plus, ses terres dans le village ont été louées à une société agricole locale, ce qui lui rapporte 8 mille yuans (1 161 dollars) de plus par an. « Le revenu du foyer devrait atteindre 30 mille yuans (4 351 dollars) cette année, indique-t-il à Beijing Information. Les villageois relogés vivent mieux car ils peuvent travailler dans ces entreprises différentes sans avoir à chercher un emploi », dit Qizhala avec satisfaction.  

 

Source: Beijing Information

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