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Économie
  2017-10-24
 

Plus on est, mieux c'est !

par Hou Weili et Yu Lintao | VOL. 9 octobre 2017
Mots-clés: BRICS

Kimeng Hilton Ndukong, journaliste au quotidien camerounais Cameroon Tribune, envisage un avenir où plus de pays africains s'aligneraient sur d'autres pays en développement à travers des investissements et des expériences partagées. Le modèle « BRICS Plus », concept ayant vu le jour lors des précédents sommets des BRICS, représente un pas important pour transformer ce rêve en réalité, d'après lui.

La Guinée et l'Égypte ont été invitées au plus récent Sommet des BRICS, du 3 au 5 septembre à Xiamen, en Chine, pour participer à un dialogue ouvert avec les cinq grands pays membres de l'organisation.

« Quand un membre permanent bénéficie des BRICS, c'est toute l'Afrique qui en sort gagnante », dit Kimeng, qui était présent au sommet. Il est convaincu que les infrastructures, comme les routes, les ponts et les télécommunications, et les centrales hydrauliques du Cameroun bénéficieront d'une plus grande coopération avec le groupe.

Au-delà des BRICS

Le modèle « BRICS Plus » a été proposé par la Chine lors du Sommet de Durban en 2013, lorsque certains pays voisins avaient été invités pour dialoguer en marge de la réunion principale. Cette fois-ci, dans un même esprit d'inclusion, la Chine a invité cinq pays venant de trois continents, soit l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine, dans le but d'élargir la discussion sur la coopération entre les BRICS et les autres pays en développement.

« Ce modèle peut enrichir le mécanisme des BRICS. En particulier, dans le contexte actuel de l'anti-mondialisation et du protectionnisme, cela va aider à partager la sagesse des pays en développement sur les questions de gouvernance économique globale », explique Chen Fengying, chercheuse en chef aux Instituts des relations internationales contemporaines de Chine.

« L'agenda spécial du Sommet de Xiamen a montré l'aspiration en visant à accroitre la part du développement et à partager les résultats avec tous les pays », estime Wang Wen, doyen de l'Institut Chongyang pour les études financières de l'Université Renmin de Chine. Selon lui, cela passe par un élargissement du cercle des membres.

D'après Wang, beaucoup d'économies émergentes, y compris l'Indonésie et la Turquie, ont exprimé leur souhait de se joindre à la plate-forme. La Déclaration de Xiamen a également proposé de renforcer les partenariats avec le marché émergent et les pays en développement, en promettant que le dialogue et la coopération avec les pays non membres des BRICS allaient se faire « sur un pied d'égalité ».

Pour un avenir partagé

Les BRICS ne se fondent pas sur des considérations idéologiques ou géopolitiques. Le groupe s'est développé à partir d'un terme économique inventé par l'économiste Jim O'Neill en 2001. Il s'est par la suite transformé en une plate-forme de développement pour promouvoir la coopération économique et, désormais, une meilleure gouvernance mondiale.

Au cours de la dernière décennie, le groupe a été la source de plus de la moitié de la croissance mondiale. En 2016, il représentait 23 % de l'économie mondiale, soit près du double de sa part en 2006. De plus, leurs domaines de coopération se sont étendus. Au cours des deux dernières années, le groupe a connu de grands développements, allant de l'établissement de la Nouvelle banque de développement (NBD) à la création d'un fonds de réserve monétaire d'urgence. Ces mesures visent à lutter contre la pression mondiale sur les liquidités, à combattre le protectionnisme et à faire face au changement climatique d'une seule voix.

« La valeur sociale de la coopération des BRICS est devenue évidente », explique Wang Wen. En considérant leur taille – 43 % de la population mondiale et 26 % du territoire global – et leur contribution actuelle à l'économie mondiale, les BRICS se doivent de jouer un rôle plus important dans les affaires mondiales, estime Wang.

Au cours des dernières années, le monde occidental a vu déferler une vague d'anti-mondialisation représentée par la crise des réfugiés en Europe, le Brexit et l'agenda protectionniste du Président américain Donald Trump. Mais ces changements sont aussi une opportunité pour les BRICS de faire davantage entendre leurs voix en matière de gouvernance globale.

Oliver Stuenkel, professeur associé à la Fondation Getulio Vargas à São Paulo, au Brésil, et auteur de The BRICS and the Future of Global Order, a explique dans une entrevue accordée à l'agence de Xinhua que, dans le contexte de la montée de l'anti-mondialisation et du protectionnisme, en particulier dans le monde occidental, c'était aux BRICS de défendre la globalisation et « d'assurer que le monde ne commette pas les mêmes erreurs qu'il a commises dans la dernière décennie en provoquant des conflits ».

En août, lors du séminaire sur la gouvernance des BRICS, qui s'est tenu à Quanzhou, dans la province du Fujian au sud-est de la Chine, Jorge Eduardo Navarrete, chercheur en chef à l'Université nationale autonome du Mexique, a souligné que « les pratiques et les institutions de la gouvernance mondiale devaient être profondément transformées pour s'adapter à l'évolution d'une économie internationale dans laquelle les relations et les équilibres industriels, techniques et financiers changent constamment en faveur des grandes économies émergentes ».

La Déclaration de Xiamen, adoptée à l'issu du sommet, a souligné l'engagement du groupe à créer un cadre de gouvernance économique globale plus efficace qui reflète la situation économique globale actuelle. L'accent est mis sur l'importance de garder l'économie mondiale ouverte et inclusive afin de permettre à tous les pays de partager les bénéfices de la mondialisation. « En ce qui concerne les questions de gouvernance globale, dans lesquelles les pays en développement peinent à se faire entendre, la plate-forme des BRICS les place au centre de la scène », estime Wang.

L'Afrique du Sud, qui assumera la prochaine présidence des BRICS, présidera le 10e sommet du groupe à Johannesburg en 2018. Alors que le sommet sera de retour sur le continent africain après une absence de cinq ans, Ndukong est convaincu qu'il s'agira d'une opportunité sans précédent pour plus de pays africains de participer à ce partenariat élargi.

Pour vos commentaires : houweili@chinafrica.cn

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