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Économie
  2017-11-09
 

Investir dans l'avenir

VOL. 9 NOVEMBRE 2017  ·   2017-11-09
Mots-clés: investisseurs en Afrique

Une route récemment construite par une société chinoise dans l′état d′Akwa Ibom, au Nigéria.

 

Le 3 forum annuel Investir en Afrique s'est déroulé à Dakar du 25 au 27 septembre sous l'égide du gouvernement du Sénégal, du ministère des Finances de Chine, de la Banque de développement de Chine et du groupe de la Banque mondiale. Prenant pour thème « Sauts technologiques : le nerf du développement en Afrique », il a réuni des économistes réputés qui se sont penchés sur le renforcement de l'innovation dans les secteurs économiques du continent. Jeremy Stevens, économiste à la Standard Bank, a parlé à CHINAFRIQUE des opportunités et des défis que rencontrent la Chine et les autres investisseurs en Afrique et des moyens de surmonter certains obstacles, notamment la forte densité urbaine et la pénurie d'infrastructures et leur impact sur la jeunesse africaine.

CHINAFRIQUE : Qu'est-ce qui vous a le plus marqué lors du forum de cette année ?

Jeremy Stevens : Comme on pouvait s'y attendre, l'organisation a été parfaite. De même, les présentations et les panels ont été appropriés. Cependant, ce qui m'a le plus marqué, c'était la qualité des participants, parmi les plus représentatifs et les plus influents de la région, qui se sont penchés sur les moyens de stimuler la croissance, de créer des emplois et de développer l'Afrique. La Standard Bank a pu participer à des réunions très positives en marge du forum où de nombreuses opportunités ont été abordées. En un mot, le cadre a été posé et des partenariats conclus, ce qui montre que ce forum est efficace et réussi.

Quels sont les secteurs qui nécessitent le plus d'investissements en Afrique ?

Même si c'est communément admis, il est toujours vrai que la pénurie d'infrastructure est grave en Afrique, estimée à 100 milliards de dollars par an. Les investissements dans l'énergie, les routes, les ponts, les ports notamment sont la base de la croissance économique et du développement. Si on ne répond pas à ces besoins, une partie du potentiel productif et de développement de l'Afrique restera prisonnière, la consommation et le marché seront restreints et fragmentés, les avantages compétitifs resteront inutilisés, et la constitution de liens en Afrique et avec les marchés internationaux ne se réalisera que difficilement.

En vocabulaire économique, la réalisation de l'optimum de Pareto (avec une allocation optimale des ressources) sera impossible.

Heureusement, les gouvernements et les économistes africains le reconnaissent et donnent la priorité aux projets essentiels d'infrastructure, explorent des modalités alternatives de financements et les moyens de réduire le gaspillage dans ce domaine. Bien sûr, la Chine, notamment par des prêts préférentiels de la Banque d'import-export de Chine et la Banque de développement de Chine, ainsi que par les prêts de la Banque industrielle et commerciale de Chine, joue un rôle en profondeur dans la construction des infrastructures africaines.

Quels sont les obstacles traditionnels pour les investissements en Afrique ? Quels sont ceux qui proviennent des hautes technologies ?

Vu qu'il faut investir 100 milliards de dollars par an, le financement des investissements de manière isolée constitue un défi. Les gouvernements africains doivent choisir parmi de nombreuses options politiques pour ouvrir de nouvelles sources de financement. Cependant, le vrai problème pour les entreprises qui veulent faire des affaires en Afrique est le manque de connaissances locales et de partenariats locaux en Afrique. C'est le fossé que la Standard Bank tente de combler car nous sommes présents sur le continent depuis longtemps et connaissons bien les intervenants locaux, les réglementations et les risques.

Comment l'initiative des Nouvelles Routes de la soie peut-elle promouvoir les investissements chinois en Afrique ?

Le plus important, et encore plus maintenant, c'est que les projets africains demeurent pertinents. On peut raisonnablement dire que tout projet d'infrastructure en Afrique qui entre dans le cadre de l'initiative des Nouvelles Routes de la soie doit être accéléré. La Chine s'est engagée dans la création d'emplois et la remise à niveau industrielle en Afrique, mais l'envergure géographique de cette initiative fait que l'Afrique doit fournir un plan systématique, coordonné et sectoriel pour rester au centre de la politique extérieure de la Chine.

Comment évaluez-vous les investissements chinois en Afrique ? Quels conseils donneriez-vous aux entreprises chinoises ?

Tout d'abord, on peut dire que l´Afrique, dans la plupart des cas, accueille favorablement les partenariats avec la Chine. De nombreuses études montrent que la perception de la Chine en Afrique est plus positive qu'ailleurs. De plus, les études montrent aussi que les dirigeants politiques et les entreprises en Afrique estiment que les partenariats avec la Chine peuvent apporter plus d'opportunités qu'avec d'autres. Même si cela est très général, c'est ce que les études sur le terrain et les données confirment.

En termes de rentabilité, les projets chinois en Afrique ont tendance à être plus rentables que les projets chinois dans d'autres pays. Il est clair que la transformation de la Chine signifie que de plus en plus d'entreprises chinoises recherchent des opportunités en Afrique. Pour certaines, c'est parce qu'elles ont épuisé le marché domestique, alors que pour d'autres, c'est en raison des coûts de main-d'œuvre en augmentation. Pour d'autres encore, il s'agit de transférer la capacité de production et de la rapprocher des marchés finaux en Afrique. Ces tendances sont durables et perdurent. La Standard Bank a toujours estimé que la connaissance des opportunités et des risques locaux est essentielle pour de tels projets, et nous jouons un rôle en comblant le fossé entre nos clients chinois et les autres clients.

Pourquoi l'innovation est-elle si importante pour attirer les investissements en Afrique ?

L'ingéniosité sociale est l'espace où prospère l'innovation en Afrique. Il est essentiel de résoudre de nombreux problèmes pratiques auxquels les gens sont confrontés au quotidien en Afrique. C'est aussi crucial pour faire face aux vents contraires qui ralentissent la croissance et le développement en Afrique. En un mot, il est prioritaire de trouver des solutions à des problèmes pratiques qui répondent aux besoins, et qui sont adaptées et innovantes.

Il n'est pas surprenant que l'innovation soit au centre d'un forum comme celui-là. C'est le défi, mais il existe aussi des opportunités. La majeure partie de la population africaine a moins de 30 ans, mais il y a une densité urbaine particulièrement importante et une pénurie d'infrastructures. Pour répondre à ces problèmes cruciaux, il faut de l'innovation. Un exemple évident concerne la téléphonie mobile. La pénétration de la téléphonie mobile est plus importante que la pénétration du réseau électrique. Les téléphones relient les gens aux marchés et aux activités commerciales et ils permettent à de nombreux Africains d'avoir accès à la santé, aux transferts de fonds et à d'autres activités quotidiennes. De la même façon qu'il n'est pas nécessaire d'avoir eu un lecteur de CD pour ensuite avoir un iPod, la voie de développement des pays n'est plus linéaire. Il est maintenant possible de passer directement aux smartphones. Dans les villes productives, l'innovation va débloquer l'esprit d'entreprise et encourager l'entreprenariat.

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