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Édition du mois
  2016-08-31
 

Priorité au développement

par Zhou Jinyan
Mots-clés: G20
 
Vue de Hangzhou, la nuit.
 

Si les spécialistes s'accordent pour dire que le G20 doit passer d'un mécanisme de gestion de crise à court terme à un mécanisme de gouvernance à long terme, il semble plus important de se demander quelle sera la priorité du G20 à l'avenir. Deviendra-t-il un groupe de grandes puissances, un nouveau groupe de puissances émergentes ou un mécanisme moderne de gouvernance globale ?

La Chine, qui occupe actuellement la présidence tournante du G20, semble avoir donné une nouvelle orientation au groupe. En mai dernier, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, déclarait que le G20 appartenait non seulement à ses 20 pays membres, mais au monde entier, et que le groupe ne cherchait pas uniquement son propre intérêt, mais aussi le développement commun de l'humanité. Le sommet de septembre 2016 marque un tournant, accordant une grande importance aux questions de développement, en particulier en Afrique.

Importance inégalée 

2015 a été une très bonne année pour la coopération internationale au développement, plus particulièrement pour l'Afrique. En janvier, les dirigeants africains ont adopté l'Agenda 2063, un plan à long terme pour le développement du continent dans les cinquante prochaines années. En juillet, la troisième Conférence internationale sur le financement du développement a eu lieu en Éthiopie, où le Programme d'action d'Addis-Abeba a été adopté. En décembre, un partenariat stratégique global de coopération pour les relations Chine-Afrique a été mis en place au sommet de Johannesburg du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA). La Chine a par ailleurs proposé 10 grands projets pour renforcer la coopération avec l'Afrique au cours des trois prochaines années, ainsi qu'un investissement de 60 milliards de dollars pour financer ces initiatives. Pour atteindre ces objectifs, les investissements dans le développement, le développement durable et le changement climatique sont essentiels.

Le sommet de Hangzhou donne une importance inégalée au développement africain. C'est la première fois dans l'histoire du G20 que le développement est prioritaire dans un cadre de politique macroéconomique mondiale, la première fois que des mesures sont prises pour mettre en œuvre l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable et la première fois que l'industrialisation de l'Afrique est à l'ordre du jour. La Chine travaille également avec l'Allemagne pour assurer la continuité et la mise en œuvre des initiatives au cours de sa présidence du G20 en 2017.

C'est en réponse aux demandes des pays africains et d'autres pays en développement que la Chine, en tant que pays hôte, a pris l'initiative d'intégrer la question du développement de l'Afrique à l'ordre du jour du G20. Ce qui aidera le continent à renforcer son statut sur la scène internationale et lui apportera des avantages à long terme. Il est regrettable que l'Afrique du Sud soit le seul pays africain membre du groupe. Toutefois, la situation devrait s'améliorer, la Chine a invité plusieurs pays au sommet de Hangzhou pour donner plus de force au continent dans les discussions sur la croissance économique mondiale.

Coordination des politiques 

La coopération Chine-Afrique a fait des émules. Depuis la mise en place du Forum sur la Coopération sino-africaine en 2000, les donateurs traditionnels mais aussi les pays émergents ont mis en place des mécanismes de coordination similaires avec l'Afrique, tels que le sommet des dirigeants États-Unis-Afrique, le sommet UE-Afrique et le sommet Inde-Afrique.

Cependant, les intérêts nationaux des pays membres du G20 varient, ainsi que leurs stratégies à l'égard de l'Afrique. Un mécanisme de coordination unifié serait nécessaire pour leur permettre de développer la coopération avec le continent. Dans le cadre du G20, la Chine est en mesure de promouvoir la mise en place d'un système de suivi et d'évaluation des stratégies de développement de tous les partenaires. En plus de la coopération intergouvernementale, la Chine devrait promouvoir et coordonner les échanges entre les centres de réflexion du monde entier.

Accélérer l'industrialisation 

Ce sommet va au-delà de l'aide au développement traditionnelle, mettant l'accent sur la croissance économique et la coopération internationale pour le commerce et l'investissement. La Chine considère l'Afrique comme un nouveau moteur de la croissance mondiale. Sans le développement du continent, il serait difficile d'atteindre les dix objectifs fixés pour ce sommet, notamment une inédite initiative de coopération pour soutenir l'industrialisation. Bien que l'Afrique ait atteint une croissance annuelle moyenne de 5 % au cours des 15 dernières années, son industrialisation est encore à un niveau relativement bas.

L'initiative chinoise représente un tournant puisqu'elle propose une prise en charge globale de l'industrialisation du continent. Lors du FCSA à Johannesburg l'an dernier, la Chine a insisté sur le développement prioritaire des industries par la mise en œuvre de dix projets. Par ces projets, la Chine s'est engagée à financer le développement des infrastructures et la construction de parcs industriels et à renforcer la coopération internationale dans le domaine de la capacité de production.

En mettant en avant l'importance du développement africain, la Chine espère que plus d'États membres du G20 et d'institutions multilatérales apporteront leur soutien à l'industrialisation du continent. La Chine appelle ainsi également la communauté internationale à prendre des mesures pour créer des emplois, réduire la pauvreté et promouvoir le développement durable.

Marche à suivre 

La reprise mondiale a été plus faible que prévue et fait face à une série de défis et de risques croissants à la baisse, selon un communiqué publié après le sommet des ministres des Finances du G20 et la réunion des dirigeants des banques centrales, en juillet. Freinée par le ralentissement économique et la baisse des cours, la croissance en Afrique sub-saharienne continue de

ralentir. Il est donc urgent d'encourager la restructuration économique et promouvoir la modernisation des infrastructures et du commerce, ainsi que l'industrialisation du continent.

Une approche protectionniste pourrait inhiber le dynamisme de l'économie mondiale et finir par nuire aux intérêts de toutes les parties. Le G20 s'oppose ainsi fermement au protectionnisme sous toutes ses formes et promeut un système commercial multilatéral. Fondé en temps de crise, le groupe se transforme désormais pour s'attaquer aux problèmes actuels. Les défis de l'économie mondiale ne doivent pas devenir un obstacle à l'édification d'une économie ouverte.

La Chine ne ménage pas ses efforts pour mettre le développement africain à l'ordre du jour du G20, afin d'aider l'Afrique à avoir plus d'importance dans la gouvernance économique mondiale. Ceci permettra également au groupe de devenir plus inclusif et de gagner en légitimité comme mécanisme de gouvernance mondiale.

(L'auteur est assistante de recherche à l'Institut d'études africaines et ouest-asiatiques de l'Académie chinoise des sciences sociales.) 

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