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  2020-07-24
 

Un partenariat en bonne santé

par Xia Yuanyuan  ·   2020-07-24
Mots-clés: coopération sino-africaine; santé

La coopération sino-africaine en matière de santé profite aux populations locales et donne l’espoir d’un avenir meilleur

Un professionnel de la santé chinois de la province du Shaanxi travaille dans un hôpital de Lilongwe, capitale du Malawi, le 3 avril 2012.

Solomon Ayele est infirmier dans un hôpital éthiopien. Il se trouve en première ligne dans la guerre contre le COVID-19, alors que l’Afrique se prépare au pic de la pandémie.

Le 12 juillet, le nombre de cas confirmés de maladie provoquée par le nouveau coronavirus (COVID-19) ont dépassé les 570 00 sur le continent, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies. À mesure que les chiffres augmentent, le manque de fournitures médicales devient de plus en plus préoccupant.

Heureusement, les dirigeants africains ont déjà mis en œuvre de manière proactive des mesures de prévention et de contrôle. La communauté internationale est également intervenue pour offrir son aide.

De plus en plus de fournitures médicales en provenance de Chine et d’autres pays ont été distribuées au personnel sanitaire local, comme M. Ayele, pour les aider à lutter contre le virus. Cette aide comprend également l’arrivée d’une équipe médicale chinoise de 12 membres à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, le 16 avril.

L’arrivée des experts médicaux chinois a donné de l’espoir à M. Ayele. « Le matériel [qu’ils ont apporté] aidera à combler les lacunes existantes en termes de pénurie pressante d’équipements préventifs et de kits de test en Éthiopie et au-delà. Les directives et les suggestions des experts chinois nous aideront également à faire face à l’épidémie en utilisant les dernières connaissances basées sur l’expérience de la Chine », a-t-il expliqué.

La Chine et l’Afrique coopèrent dans le domaine de la santé depuis 57 ans. Le 6 avril 1963, la première équipe médicale de Chine s’est envolée vers l’Algérie, marquant le début du programme international d’aide médicale. Les équipes médicales chinoises sont désormais chose courante dans de nombreux pays africains, où elles ont sauvé la vie de dizaines de milliers de personnes. Depuis l’éclosion de la pandémie de COVID-19, la coopération sanitaire sino-africaine s’est intensifiée et les deux parties font désormais preuve d’une solidarité renforcée.

Un héritage générationnel

Li Jiahui, qui a célébré ses 100 ans en 2020, se qualifie elle-même de « témoin de l’histoire ».

En 1963, la Chine a dépêché sa première équipe médicale à l’étranger, répondant à l’appel du gouvernement algérien pour une aide médicale après que la victoire du mouvement de libération ait entraîné le retrait du personnel médical français. Mme Li, qui était la directrice adjointe du Bureau des affaires étrangères du ministère de la Santé de l’époque (l’actuelle Commission nationale de la santé) faisait partie de l’équipe.

« Il y avait tellement de difficultés à l’époque, mais les médecins chinois ont accompli avec succès leurs tâches avec un fort sens de la mission », s’est-elle souvenue.

Depuis lors, selon la Commission nationale de la santé (CNS), environ 243 000 médecins et infirmiers chinois ont servi en Afrique et plus de 220 millions de patients africains ont été traités au cours des 57 dernières années. Tragiquement, plus de 50 membres des équipes médicales chinoises ont perdu la vie alors qu’ils étaient en service en Afrique. C’est le cas du docteur Mei Gengnian.

M. Mei dirigeait la première équipe médicale chinoise envoyée en Éthiopie en 1974. Alors qu’il travaillait dans les communautés locales de la ville de Jimma, M. Mei y est décédé dans un accident de voiture en 1975.

Les résidents locaux lui rendent hommage et nettoient sa tombe chaque année. Zewdie Haile, une résidente de la banlieue de Jimma où M. Mei a été inhumé, fait partie de la deuxième génération des gardiens bénévoles de la tombe du docteur chinois. Elle avait trois ans lorsque M. Mei est mort.

À l’heure actuelle, 100 stations médicales chinoises dans 45 pays africains sont engagées dans la fourniture de services gratuits aux communautés locales. En outre, le gouvernement chinois associe les provinces et les municipalités chinoises aux pays africains et dépêche des équipes médicales en conséquence, rendant l’aide et la coopération plus durables et ciblées.

Combattre côte à côte

Des membres de la 21e mission médicale chinoise en Tunisie avec la population locale à Sidi Bouzid.

Après deux ans de séparation, Wang Junhui a retrouvé ses amis de l’Hôpital de l’amitié sino-congolaise dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, en mai 2020. Mais pas question de s’étreindre comme avant.

« Nous devons garder une distance physique entre nous pour éviter tout risque d’infection », a déclaré M. Wang, qui a dirigé une équipe de 12 experts médicaux de la province du Hebei en RDC du 12 au 23 mai, pour aider le pays à lutter contre le COVID-19.

« J’ai travaillé dans cet hôpital de 2016 à 2018, donc je connais bien le pays et ses habitants », a expliqué M. Wang. À cette époque, il était membre d’une équipe médicale chinoise envoyée sur place pour aider le pays à lutter contre l’Ebola, une maladie infectieuse mortelle.

Que ce soit le sida, le paludisme, l’Ebola ou le COVID-19, les médecins chinois ont toujours répondu présents à l’appel des pays africains confrontés à des urgences majeures de santé publique. Leur sens de la solidarité est devenu un modèle de coopération en la matière.

Lorsque le virus Ebola a frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014, la Chine a envoyé plus de 1 200 travailleurs médicaux dans 13 pays africains, pour soutenir les efforts de lutte contre le virus. Cette aide a joué un rôle clé en aidant les Africains à surmonter la maladie. Après l’éclosion de la pandémie de COVID-19 sur le continent, la Chine a envoyé 148 experts médicaux dans 11 pays africains en date du 2 juin.

La coopération entre la Chine et l’Afrique est propice à l’amélioration du niveau médical et sanitaire des deux parties. Le personnel médical chinois a acquis une expérience précieuse au cours de ses missions d’aide en Afrique.

Parmi les dizaines d’équipes médicales et d’experts techniques qui ont aidé la province du Hubei et sa capitale Wuhan dans leur lutte contre le COVID-19, beaucoup avaient précédemment œuvré en Afrique dans la lutte contre le virus Ebola.

Chen Hong, un médecin militaire de 57 ans qui a participé à une mission de lutte contre l’Ebola au Libéria en 2014, a demandé à soigner des patients à l’hôpital Huoshenshan de Wuhan de sa propre initiative en mars. « J’ai accumulé une riche expérience dans la lutte contre le virus Ebola, j’ai donc confiance en mes capacités de soigner des maladies infectieuses », a déclaré M. Chen.

Le don de la vue

En 2019, Charl Van Niekirk est sorti du bloc opératoire avec un regard neuf sur le monde. Son opération de la cataracte, réalisée par un ophtalmologiste chinois à l’Hôpital central de Windhoek en Namibie, lui a redonné la vue. Le programme chinois « Action Lumière », qui offre gratuitement des chirurgies de la cataracte, a redonné espoir à M. Van Niekirk.

Depuis 2010, les équipes médicales chinoises ont mis en œuvre le programme « Action Lumière » dans plus de 30 pays d’Afrique, guérissant des milliers de personnes.

Liu Hua, âgée de 57 ans, se souvient encore du sourire de Nshimirimana Thierry lorsqu’il est sorti de son opération de la cataracte, en 2016. À l’époque, Mme Liu, avec quatre autres ophtalmologistes de la province du Qinghai (nord-ouest), a réalisé près de 200 chirurgies de la cataracte en une semaine au Burundi. De ses 15 ans, Thierry était leur plus jeune patient.

C’est la grand-mère de Thierry qui a demandé de l’aide. « Elle m’a dit que Thierry avait dû abandonner l’école à cause de la cécité, et qu’elle ne pouvait pas imaginer ce qui allait arriver à son pauvre petit garçon aveugle », a déclaré Mme Liu.

En Afrique australe, la ministre du Genre, des Enfants, du Handicap et de la Protection sociale du Malawi, Cecilia Chazama, a salué les efforts des médecins chinois. « Ils ont vraiment pris la souffrance des Africains à cœur, et les services gratuits offerts par l’équipe médicale chinoise sont une preuve vivante de l’amitié sino-africaine et de leur esprit humanitaire international », a-t-elle affirmé.

Renforcer les capacités

La pénurie de personnel médical qualifié est l’un des goulots d’étranglement des services médicaux en Afrique. L’aide médicale de la Chine a également subi de grands changements au cours de la dernière décennie. Les équipes médicales ne font pas qu’aider leurs homologues africains, ils forment également un grand nombre de professionnels de la santé.

« La coopération médicale sino-africaine s’est étendue, passant de l’envoi d’équipes médicales à la formation du personnel local ; de la construction d’hôpitaux et de la fourniture d’installations médicales et de médicaments gratuits à la réalisation de recherches médicales conjointes », Ren Minghui, sous-directeur général pour la couverture sanitaire universelle et les maladies transmissibles et non transmissibles de l’Organisation mondiale de la santé, a expliqué à CHINAFRIQUE.

« Ce que nous pouvons apprendre des médecins chinois, ce ne sont pas seulement leurs compétences médicales, mais aussi leur diligence et dévouement », a affirmé Joyce Kanol, une docteure ghanéenne. Selon la CNS, depuis 1963, les équipes médicales chinoises ont formé des dizaines de milliers de professionnels de la santé dans les pays africains.

Pour renforcer la durabilité des soins de santé, la Chine propose également une formation professionnelle aux jeunes afin de renforcer les capacités médicales locales. Au Mali, par exemple, un projet chinois appelé « Atelier Luban » a été mis en place conjointement par le Collège médical de Tianjin, l’École professionnelle Étoile rouge de Tianjin et l’Université des sciences et technologies de Bamako en 2019. Visant à encourager des modes de vie plus sains dans la région, l’atelier propose des cours pratiques sur la médecine traditionnelle chinoise (MTC).

Les experts médicaux chinois ont organisé 14 vidéoconférences avec leurs homologues africains et les 46 équipes médicales chinoises en Afrique ont organisé près de 400 séances de formation sur la prévention et le contrôle des épidémies. Plus de 10 000 personnes en ont profité, selon le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

Les défis à venir

Les 57 années de coopération sino-africaine dans le domaine de la santé ont été marquées par plusieurs succès, mais il reste encore des défis à relever, selon Guo Jia, chercheure assistante à l’Institut d’études sur l’Asie occidentale et l’Afrique de l’Académie chinoise des sciences sociales.

« La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les défis de la coopération Chine-Afrique, soulignant l’urgence de renforcer la construction d’un système de santé publique mondial de prévention et de contrôle », a expliqué Mme Guo à CHINAFRIQUE. Par conséquent, à l’avenir, la promotion de logiciels et de matériel de santé publique, le développement des ressources humaines et la formation devraient être renforcés.

En termes de coopération matérielle, le Président chinois Xi Jinping a déclaré lors du Sommet extraordinaire virtuel Chine-Afrique sur la solidarité contre le COVID-19 en juin que la Chine soutiendrait vigoureusement la construction du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies et continuerait à construire des hôpitaux pour les pays africains. De plus, les deux parties se sont engagées à renforcer la coopération entre les hôpitaux chinois et africains. Cette approche plus ciblée contribuera à l’amélioration de la capacité de traitement en Afrique.

Sur le plan logiciel, une grande importance doit être accordée à l’application de la technologie dans la fourniture de services médicaux, selon Mme Guo. De plus, le développement des ressources humaines et la formation devraient être renforcés. Une formation plus poussée du personnel médical ainsi que davantage de transfert de technologie aideront les pays africains à améliorer leur autonomie en matière de santé publique, a souligné Mme Guo.

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