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  2018-11-30
 

La Zone de libre-échange de Lekki

Ni Yanshuo  ·   2018-11-30
Mots-clés: libre-échange; Nigeria

Une employée nigériane travaillant dans une entreprise chinoise dans la Zone de libreéchange de Lekki.

À 46 ans, Zhang Yongjun est très satisfait de la décision, qu’il a prise au mois d’avril, de transférer son entreprise Sunshine Houseware Co. de la Chine vers le Nigeria, afin de développer son commerce dans plus de pays africains. 

Avant ce transfert, l’entreprise de M. Zhang produisait à Ningbo, dans la province orientale chinoise du Zhejiang, des balais et autres articles en plastique à usage ménager depuis plus de dix ans. Ses produits étaient principalement exportés vers le marché nigérian. Au mois d’avril de cette année, il s’est rendu dans la Zone de libre-échange de la péninsule de Lekki à Lagos, la ville la plus peuplée du continent africain. Après quelques recherches sur place, il a décidé d’y transférer son entreprise. 

« Comme mes produits ciblent le Nigeria, produire localement peut fortement réduire - jusqu’à 20 % - mes coûts de production, du fait du faible coût de la main d’œuvre et de l’absence de frais de transport international », explique-t-il à CHINAFRIQUE. M. Zhang ajoute que les matériaux sont également approvisionnés localement.  

Après son transfert au Nigeria, M. Zhang a renforcé sa production en passant de quatre à six machines de moulage par injection, augmentant ainsi sa valeur de production annuelle à plus de 10 millions de yuans (1,45 million de dollars).  

« Qui plus est, produire dans la zone de libre-échange peut m’aider à explorer les marchés avoisinants en Afrique, explique-t-il. Je peux également bénéficier de nombreuses mesures préférentielles ici. » 

L’entreprise de M. Zhang est l’une des nombreuses sociétés chinoises opérant dans la Zone de libre-échange de Lekki. À ce jour, 63 entreprises ont signé des accords d’investissement dans la zone, parmi lesquelles 25 sont opérationnelles ou en construction, principalement dans les domaines de la logistique, de la production industrielle et de l’assemblage automobile.  

Une planification globale 

Avec une construction qui a débuté en 2007, la Zone de libre-échange de Lekki est une part importante des huit mesures pour renforcer la coopération sino-africaine annoncées par le gouvernement chinois lors du premier Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) à Beijing en 2006. Celle-ci était également incluse dans le Plan d’action du FCSA de Beijing (2007-2009). 

Après plus de dix ans de construction, la zone se trouve désormais dans une étape de développement rapide à la fois dans sa construction et ses activités, souligne Lai Siqing, le directeur général adjoint de la société China-Africa Lekki Investment, qui contrôle 60 % de la zone de libre-échange. Les 40 % restants sont détenus par le gouvernement de l’Etat de Lagos.  

« Il y a un long processus de construction et nous souhaitons le planifier en utilisant l’expérience fructueuse de la Chine dans le développement de ses zones économiques spéciales, indique-t-il à CHINAFRIQUE. Il ne s’agit pas seulement d’une zone de développement industriel ou de haute technologie, mais d’une zone avec diverses fonctions et infrastructures, comme une ville. » 

La Zone de libre-échange de Lekki s’étend sur 30 km2 et a été divisée en deux zones fonctionnelles différentes, qui incluent un quartier de production, un quartier logistique, un quartier des affaires et un quartier de développement immobilier. Par ailleurs, la zone possède sa propre centrale électrique et sa propre station d’approvisionnement en eau. « Comme l’alimentation électrique à Lagos n’est pas stable, il est important d’avoir notre propre centrale électrique, afin d’assurer un approvisionnement stable en électricité pour la vie et la production dans la zone », souligne Huang Xigong, le directeur général de la société Lekki Free Zone Development. Selon lui, la zone devrait à terme accueillir 120 000 personnes et proposer près de 60 000 emplois. 

« Notre objectif est de faire de cette zone une nouvelle ville satellite, qui inclut un nouvel aéroport et un port en eau profonde », explique M. Huang. La construction du Port en eau profonde de Lekki, un port polyvalent au cœur de la zone de libre-échange, a débuté en mars par la société China Harbour Engineering. Lorsqu’il sera terminé, ce sera l’un des ports les plus modernes d’Afrique de l’Ouest, offrant un soutien colossal au développement de cette zone de libre-échange orientée vers les exportations. Le nouvel aéroport international a été planifié à 10 km de la zone. 

Faciliter les investissements 

Tout comme les zones économiques spéciales (ZES) établies rapidement par la Chine à la suite de son adoption des politiques de réforme et d’ouverture à la fin 1978 pour attirer les capitaux étrangers, mais aussi les technologies avancées et les expertises de gestion, la Zone de libre-échange de Lekki propose également une série de mesures pour faciliter les investissements et attirer les technologies. 

Les agences gouvernementales, comme les douanes, l’immigration, l’Autorité des zones de préparation des exportations du Nigeria (NEPZA pour Nigeria Export Processing Zones Authority) et la police ont établi des bureaux dans la zone pour faciliter les investissements. La Zone de Lekki comporte également des hôtels et des hôpitaux. 

« Nous sommes un département du gouvernement en charge de l’octroi des permis et du contrôle des activités des zones de libre-échange, fournissant un système d’incitations concurrentielles, ainsi que d’excellents services et structures de soutien dans l’objectif de créer un environnement propice aux productions manufacturières destinées à l’exportation et autres activités commerciales, explique Nasiru A. Musa, un officiel de la NEPZA pour la Zone de libre-échange de Lekki. Nous nous assurons également que les incitations nécessaires sont données aux zones et aux entreprises. » 

Pour encourager l’investissement dans la zone de libre-échange, le gouvernement nigérian propose également des politiques fiscales préférentielles. Les entreprises dans la zone sont exemptes de certaines catégories fiscales, comme l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur les revenus des entreprises, la taxe sur la valeur ajoutée et la taxe d’apprentissage. Par ailleurs, la zone possède une fonction « sous douane », ce qui signifie que les entreprises ne paient des droits de douane sur les marchandises qu’elles importent, que lorsque les produits assemblés sont vendus.  

Bénéfices locaux 

Selon M. Huang, le développement des zones de libre-échange peut non seulement diversifier l’économie du pays en changeant la forte dépendance de l’économie nigériane à l’industrie du pétrole, mais aussi soulager le lourd fardeau du chômage au Nigeria. Le taux de chômage au Nigeria atteignait les 16,5 % de la population active en 2017, selon le site Opendataforafrica.org. 

« Notre objectif est d’employer 60 000 personnes locales dans la zone », souligne M. Huang. Celui-ci note que la zone n’encourage pas seulement les entreprises engagées dans le commerce international, mais qu’elle accueille également les fabricants. « Les entreprises commerciales embauchent moins de personnes que les entreprises du secteur manufacturier, explique-t-il. Nous espérons apporter plus d’emplois à la population locale. » 

À l’heure actuelle, les entreprises dans la zone fournissent 2 500 emplois pour la population locale. Son promoteur, l’entreprise Lekki Free Zone Development, emploie 16 Chinois et plus de 100 Nigérians. Elvis Njoku, le responsable des ressources humaines de l’entreprise, y travaille depuis 2014. Il est en charge du recrutement et conçoit les politiques liées aux ressources humaines pour la zone. Selon lui, la zone permet de fournir des emplois stables.  

« Grâce à la zone [de Lekki], de nombreuses personnes comme moi dans les communautés alentours ont l’opportunité de travailler et d’acquérir de l’expérience. Lorsqu’ils travaillent ici, ils peuvent apprendre des employés chinois et nigérians. Il s’agit du plus grand avantage à travailler ici », affirme-t-il. 

M. Njoku s’est rendu dans la Zone pilote de libre-échange de Tianjin au mois d’octobre de cette année. « J’ai appris beaucoup de choses de la zone [de Tianjin] et je peux voir que celle-ci joue un rôle très important dans le soutien du développement économique de la municipalité, explique-t-il. Je pense que notre zone sera aussi bonne que celle de Tianjin. Grâce à la coopération sino-nigériane, je suis sûr que nous pouvons y parvenir. » 

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