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  2019-02-15
 

Favoriser les échanges

par Gitonga Njeru  ·   2019-02-15
Mots-clés: libre-échange; Kenya; Chine


Les agriculteurs kényans sont prêts à bénéficier des accords de libreéchange.

Jane Ngoiri, âgée de 35 ans, est une agricultrice chevronnée qui a de grands espoirs d'augmenter ses revenus en 2019. Ce sentiment d'optimisme vient de l'accord que le pays signera avec la Chine au premier trimestre 2019, facilitant les exportations du Kenya vers la Chine.

Mme Ngoiri possède une ferme de 36 hectares au centre du Kenya où elle cultive puis exporte du chou frisé, des avocats, des tomates, des agrumes et du melon à corne (également connu sous le nom de concombre cornu d'Afrique). Elle prévoit de diversifier davantage ses cultures afin de se préparer aux opportunités sur le marché chinois.

Le Kenya a déjà signé un accord majeur avec la Chine en octobre 2018 portant sur mesures sanitaires et phytosanitaires, avant que les produits agricoles kényans ne soient introduits sur le marché chinois.

« J'espère augmenter considérablement mon revenu une fois que j'aurai accès au marché chinois. J'ai déjà effectué des recherches montrant que la demande chinoise est bien supérieure à celle de l'Union européenne. Mon revenu annuel est actuellement d'environ 250 000 dollars en exportations, principalement vers l'Europe. Mais j'ai calculé que cela pourrait presque doubler une fois que j'aurais accès au marché chinois, bien plus vaste », a déclaré Mme Ngoiri.

Mme Ngoiri n'est que l'un des quelque 3 000 exportateurs de produits agricoles kényans enregistrés qui ciblent le grand marché chinois une fois que l'accord aura été signé.

Marchés alternatifs

Selon Monica Juma, secrétaire au cabinet des Affaires étrangères, le Kenya exporte chaque année pour plus de 95 millions de dollars de produits agricoles en Chine, le thé, le café et le cuir en étant les principales marchandises. Les autres exportations, telles que l'horticulture, n'en constituent qu'une petite portion.

Le Kenya exporte également des produits carnés en Chine, comprenant des viandes exotiques. Ces marchandises comprennent la viande de crocodile, d'autruche et d'escargot.

De Chine, il est principalement importé du caoutchouc, des machines, du matériel de transport et des produits chimiques.

« L'accord de libre-échange devrait être signé au cours du premier trimestre de 2019. Il constituera un tremplin et une avancée majeure pour le gouvernement dans l'élimination des barrières commerciales. Un grand nombre de mes conseillers économiques m'ont affirmé que les exportations augmenteraient d'environ 250 millions de dollars d'ici décembre 2019, une fois l'accord conclu », a déclaré Mme Juma.

Elle a ajouté espérer que beaucoup de produits horticoles du Kenya, tels que les fleurs, seraient bien reçus en Chine. « En conséquence, plus de 100 000 emplois seront créés directement et indirectement au Kenya », a déclaré Mme Juma.

Après avoir eu plusieurs entretiens avec le Président chinois Xi Jinping à Shanghai en novembre dernier, le Président kenyan, Uhuru Kenyatta, a tweeté : « L'accès au marché chinois aura un impact positif sur la vie des gens et contribuera à contrer toute propagande négative colportée par les détracteurs de notre forte relation sino-africaine. En tant que nation, nous avons hâte d'avoir un marché chinois ouvert pour les exportations kényanes. »

La situation politique et économique imprévisible, notamment aux États-Unis et en Europe, crée de nombreux défis pour les entreprises exportatrices du Kenya. Selon Mme Juma, cela explique la nécessité de rechercher d'autres marchés fiables, tels que la Chine.

D'après le professeur Germano Mwabu, économiste consultant de la Banque mondiale pour l'Afrique, la décision prise par le Kenya arrive au bon moment, compte tenu du ralentissement économique au cours des derniers mois. Il constate que la forte inflation, actuellement en moyenne de 18 %, est en baisse grâce à l'accord.

« Le coût croissant de la fiscalité a contribué aux taux d'inflation élevés dans le pays. Les exportateurs gagneront beaucoup d'argent car les prix de leurs produits en Chine seront beaucoup plus élevés que ceux qu'ils vendent sur le marché européen. L'inflation diminuera quelque peu, à mesure que l'argent [des exportateurs] sera injecté dans l'économie kényane et cela apportera d'autres résultats positifs, comme sur l'emploi et les dépenses intérieures », a déclaré M. Mwabu à CHINAFRIQUE.

Selon M. Mwabu, les problèmes auxquels l'Union européenne est confrontée, tels que le Brexit, rendent le marché chinois encore plus attrayant à de nombreux agriculteurs et exportateurs locaux.

« L'avenir de l'Union européenne est imprévisible sur le plan économique, social et politique », a déclaré M. Mwabu.

Saisir les opportunités

Le Bureau national des statis-tiques du Kenya a annoncé que la valeur des importations chinoises au Kenya en 2017 avait atteint 390 milliards de shillings (3,8 milliards de dollars), soit une hausse de 15,7 % par rapport aux 337 milliards de shillings (3,28 milliards de dollars) en 2016. « Il est clair que l'accord de libre-échange contribuera grandement à remédier au déséquilibre des échanges commerciaux entre la Chine et le Kenya », a déclaré M. Mwabu. Il a ajouté que la question à se poser était de savoir si le Kenya, et l'Afrique en général, peuvent tirer parti des opportunités à venir.

« Le marché [chinois] est inexploité et peut encore se développer, ce qui est susceptible de se produire étant donné que la Chine a conclu des accords multilatéraux et bilatéraux avec de nombreux pays d'Afrique », a déclaré Mwabu.

Il a dit que beaucoup de pays africains se tourneront vers la Chine cette année pour leurs nouveaux marchés et se débarrasseront des marchés traditionnels tels que ceux d'Europe et d'Amérique du Nord.

Selon les chiffres de la Banque mondiale, en 2017, le Kenya était la 33 économie exportatrice du monde, évaluée à 5,95 milliards de dollars. Son produit intérieur brut s'élevait à 70 milliards de dollars, ce qui en faisait la sixième économie la plus importante en Afrique.

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que plus de 23 sociétés d'exportation de produits agricoles basées au Kenya avaient déjà signé des accords indépendants avec la Chine en décembre 2018. L'une des premières entreprises à conclure un accord pour exporter 5 tonnes de café directement vers la Chine est Primax Agri Products Ltd., une entreprise exportatrice de produits agricoles basée au Kenya, qui exporte également des marchandises horticoles en Europe et aux États-Unis.

« Le gouvernement proposera des accords tout aussi avantageux qui faciliteront les échanges. L'avenir s'annonce radieux lorsque nous nous tournons vers la Chine. Déjà plus de 10 000 entreprises chinoises se sont installées en Afrique cette année, qu'elles soient petites ou grandes », a déclaré M. Mwabu.

« La Chine favorise maintenant le Kenya devant le Nigeria et l'Égypte [en termes d'investissement]. Le coût de l'énergie [de l'électricité] au Kenya a été élevé, mais au cours des derniers mois, il a été réduit de 35 % », a ajouté M. Mwabu, citant l'un des bénéfices de ces investissements attractifs. 

 

Reportage du Kenya

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