2019-01-21 |
Des relations à toute épreuve |
par Charles Onunaiju · 2019-01-21 |
Mots-clés: relations sino-africaines |
Un Kényan participe à une entrevue d’embauche pour une compagnie chinoise basée à Nairobi.
Personne ne peut s'attendre sérieusement à ce que le partenariat coopératif stratégique global sino-africain soit imperméable aux distractions subalternes. Ceci est particulièrement vrai, alors que subsistent des poches d'intérêts particuliers souhaitant que l'Afrique reste pauvre, misérable et rongée par les conflits, le seul théâtre mondial où les ONG, les pop-stars et autres célébrités de l'Occident puissent faire l'étalage de leur grand cœur et de leurs préoccupations humanitaires.
Un diplomate sud-américain m'a un jour raconté la façon, dont il avait failli mettre un terme abrupte à sa carrière diplomatique plutôt que de servir en Afrique. Une fois sur place, il avait cependant fait tout son possible pour y rester au-delà de la durée allouée.
Les rumeurs qu'il avait entendues disaient que les gens se lavaient dans la rue et que les personnes à peau claire faisaient office de met délicat pour les locaux ! La force de cette discrimination était si forte, que son épouse avait choisi de divorcer plutôt que de le suivre en Afrique. Même Donald Trump, le Président des États-Unis, a déclaré, selon un reportage, que les Nigérians qui sont venus aux États-Unis « ne voudraient jamais rentrer dans leurs huttes ».
Des rumeurs malveillantes
Les affabulations, les fausses croyances et les mythes, qui ont été tissés autour des relations sino-africaines, rejoignent les préjugés de longue date sur la façon dont chaque Africain et chaque histoire liée à l'Afrique sont perçus. Récemment, quelqu'un a posté une vidéo en ligne affirmant de manière étrange, que la Chine avait établi quatorze stations de police en Afrique du Sud. Une simple vérification permet pourtant de montrer que cette rumeur est infondée. Une autre rumeur s'était également répandue au Nigeria sur des médicaments fabriqués en Chine à partir de « restes humains », qui avaient soi-disant inondé le marché nigérian. Il a fallu l'intervention du directeur de l'Agence nigériane du médicament pour balayer ces absurdités.
Avant cela, une autre accusation, selon laquelle du « riz en plastique » chinois avait été introduit sur le marché nigérian, s'était répandu comme un feu de brousse. On a découvert par la suite qu'il s'agissait en réalité d'un autre canular, conçu pour empoisonner le point de vue positif des Nigérians vis-à-vis de la Chine, estimé par la BBC à plus de 60 %.
Certains sentiments anti-chinois sont erronés ou complètement aberrants. En décembre 2010, des supporters de football ont commencé à chanter « Chinese go home ! » (« Les Chinois, rentrez chez vous »), apparemment énervés par les décisions d'un arbitre japonais lors d'un match entre leur équipe et l'Inter de Milan. L'arbitre japonais avait été pris pour un Chinois… Dans cet exemple, la réaction spontanée de la foule ne peut pas avoir été orchestrée ou constitué une discrimination préméditée contre les Chinois. Si la foule avait cru que l'arbitre était Canadien ou Russe, cela aurait instantanément déclenché des sentiments anti-canadiens ou anti-russes.
Des incidents isolés
Malgré l'étendue de la coopération entre la Chine et l'Afrique, qui inclut une fascination mutuelle pour leurs cultures et une tendance croissante des relations interpersonnelles, il y a toujours les abus et les injures, mais ils ne constituent que quelques exemples isolés. Un Chinois qui a récemment traité un Kényan de « singe » a ainsi été jugé dans une cour kényane de justice et condamné. Il a été expulsé du territoire kényan.
De tels incidents sont isolés et éloignés de la tendance de solidarité et d'empathie mutuelle de ces deux peuples, qui motivent l'engagement de la Chine et de l'Afrique.
Certaines entreprises chinoises se sont faites épinglées en Afrique pour avoir enfreint ou été peu scrupuleuses vis-à-vis des lois et des coutumes locales. Cependant, la majorité des entreprises en Afrique sont des employeurs majeurs en main-d'œuvre locale, des acteurs actifs de leurs responsabilités sociales, ainsi que des contribuables importants vis-à-vis des gouvernements qui les accueillent.
Comme le disait le dirigeant chinois Deng Xiaoping : « Si quelqu'un ouvre une fenêtre pour avoir un peu d'air frais, quelques insectes sont susceptibles de rentrer, mais il ne serait pas sage de fermer la fenêtre à cause de quelques individus indésirables. »
La « fenêtre » de la coopération sino-africaine a progressé de manière considérable, apportant des bénéfices mutuels aux deux parties, et les perspectives pour l'avenir sont encore plus importantes et radieuses.
Une relation solide
La seule ligne de conduite rationnelle à tenir pour faire face aux défis qui pourraient survenir dans la coopération sino-africaine est d'approfondir la coopération et de saisir les opportunités qu'elle présente.
Ce genre de méfaits individuels et d'irrégularités de la part des entreprises peut survenir de temps à autre, mais le principe général et le cadre stratégique de la coopération sino-africaine reposent sur les bras ouverts de l'Afrique envers le partenariat international et les Cinq principes de la coexistence pacifique éprouvés par le temps. Ces Cinq principes sont : le respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale ; la non-agression mutuelle ; la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures ; l'égalité et les avantages réciproques ; ainsi que la coexistence pacifique.
Alors que les préjugés malveillants tentent d'entacher les relations sino-africaines établies dans les tranchées communes des luttes anticoloniales et consolidées par une aspiration commune à l'amélioration du niveau de vie de leurs peuples respectifs, la force morale opiniâtre de leurs populations et leurs dirigeants respectifs donnent une garantie solide au fait que la coopération entre la Chine et l'Afrique appartient résolument à l'avenir.
Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn
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