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  2019-03-19
 

Faut-il interdire de manger dans les transports en commun ?

  ·   2019-03-19
Mots-clés: manger; transport en commun; pour ou contre


(LI SHIGONG)

Le 20 janvier 2019, une passagère a eu l'idée saugrenue de prendre sa collation au beau milieu d'une voiture du métro de Beijing, jetant autour d'elle ses restants et emballages. Elle a même refusé de ramasser ses déchets lorsque d'autres passagers lui ont demandé. Il a été aussi constaté que la passagère avait déjà agi de la sorte dans une rame de métro de Shanghai. Cette affaire a suscité de vives discussions à travers les réseaux sociaux, plusieurs voix appelant à l'interdiction de manger dans les bus et les métros.

En réalité, s'abstenir de consommer de la nourriture dans les espaces confinés tels que les bus, les métros et les ascenseurs est depuis longtemps un signe de civilité dans de nombreuses villes en Chine et à l'étranger. À Singapour, par exemple, ceux qui mangent sur les autobus risquent de grosses amendes ; à Hong Kong, il est explicitement interdit de manger dans les transports en commun, tout comme dans les trains de plusieurs villes chinoises.

Les avis sont partagés quant à savoir s'il faut élaborer une loi pour interdire de manger dans les transports publics. Ceux qui soutiennent l'interdiction estiment que cela est conforme aux intérêts de la plupart des passagers. Manger dans les véhicules, qui sont souvent bondés, peut rendre les autres inconfortables en raison des odeurs déplaisantes des aliments et peut compromettre l'hygiène. Pourtant, les opposants croient qu'une approche morale est meilleure que les règlements stricts, car beaucoup de ceux qui mangent dans les transports en commun, surtout lors des heures de pointe du matin, agissent ainsi parce qu'ils n'ont pas d'autre choix.

 

POUR 

WANG GUANGRONG 

Chercheur de l’Académie des sciences sociales de Tianjin 

Dans l’espace étroit et fermé d’un bus ou d’une voiture de métro, qui est souvent encombré avec une mauvaise circulation d’air, les passagers sont serrés comme des sardines. Ceux qui mangent dans un tel environnement satisfont leurs propres besoins au détriment du confort des autres. 

Les bus et les métros sont des lieux publics. Les passagers se trouvent dans l’obligation de maintenir l’espace propre et en ordre, et les intérêts de l’ensemble des passagers ne devraient pas être compromis par le comportement inapproprié de quiconque. D’ailleurs, si on prend des mesures appropriées et suffisantes, par exemple, des rappels visuels et acoustiques fournis dans les bus et les métros, les gens pourront contracter graduellement l’habitude de ne pas manger dans les transports en commun. Une fois mieux informés, les passagers seront en mesure de planifier leur repas à un autre moment.  

HUANG WEIFEN 

Contrôleuse de la ligne 795 du bus de Shanghai 

La plupart des bus sont un espace clos avec air conditionné. L’odeur générée par la nourriture ne peut pas sortir et rendra les autres passagers mal à l’aise. Personne ne voudrait se rendre au travail ou à un rendez-vous portant des vêtements imprégnés de cette odeur gênante, ou pire encore, tâchés par de l’huile ou des boissons renversées. 

Certains passagers mangent de la nourriture avec des baguettes pointues, ce qui est dangereux, car les bus ne peuvent pas maintenir une vitesse constante pendant les heures de pointe. Après avoir mangé, certains passagers laissent des emballages, des boîtes ou des tasses sur les sièges ou sur le sol, et certains essuient même leurs mains sur les rideaux ou les couvertures de siège du bus. Cela salit le bus et cause une charge de travail supplémentaire pour les travailleurs. Bref, je pense que manger sur les bus devrait être interdit par la loi.   

ZHAO JUPENG 

Ancien député de l’Assemblée populaire municipale de Beijing 

Outre les conséquences évidentes, manger sur les transports en commun pose aussi des risques cachés. Par exemple, les résidus de nourriture et de liquide peuvent éroder le rail du métro, provoquant ainsi des accidents mineurs tels que des glissades. Les restes de fruits laissés dans le métro attirent souvent les moustiques, les mouches, les cafards et surtout les rats. Les rats peuvent mordre les câbles électriques des véhicules et provoquer des interruptions de la communication, compromettant davantage la sécurité. L’autobus et le métro sont des moyens de transport urbain avec des itinéraires fixes pour les trajets courts. Ceux qui ont besoin de manger au cours de leurs déplacements devraient avancer ou retarder l’heure de leur repas. 

Il est facile de satisfaire les besoins alimentaires d’une personne, donc il semble que les intérêts personnels doivent céder face au confort du public. Le degré de civilisation d’une société se mesure à la pertinence du comportement des gens dans les lieux publics. Donc, poser des limites à certains comportements contribuera à améliorer le niveau de civilité du public. 

  

CONTRE 

Xing Biao 

Nanfang Daily 

Dans les grandes villes, la plupart des gens prennent les transports en commun pour aller au travail. Souvent, ils sont occupés, ils n’ont donc pas assez de temps pour dormir. De plus, leur entreprise les empêche souvent de manger pendant les heures de travail. En conséquence, beaucoup choisissent de manger dans les transports en commun pour gagner du temps de sommeil. S’il est interdit d’y manger, ils iront au travail sans prendre le petit-déjeuner, ce qui nuira à leur santé. 

Je propose d’éduquer le public au niveau moral et d’indiquer clairement que manger dans les transports en commun est « déconseillé ». Par exemple, des panneaux indiquant « Interdiction de manger et de boire » peuvent être installés dans les véhicules. Mais je ne soutiens aucune interdiction au niveau législatif, car il s’agit de comportements personnels qui ne devraient pas être restreints par des moyens contraignants.   

DONG WENYONG 

Chercheur associé à l’Académie des sciences sociales de Chine 

À mon avis, il est inapproprié d’interdire de manger dans les transports en commun. C’est une question morale qui ne concerne pas la loi. Par rapport aux codes moraux, les lois sont plus directes et contraignantes. Mais le problème est qu’il est difficile de définir le sens de « manger dans les transports en commun ». Par exemple, est-ce que manger des bonbons est touché par cette interdiction ? En outre, il est presque impossible d’appliquer une telle loi dans un métro ou un bus bondé. Tous ces problèmes risquent de compromettre l’autorité de la loi. 

En outre, pour formuler une bonne loi, il convient de prendre en compte les minorités. Par exemple, les patients souffrant d’hypoglycémie peuvent avoir besoin de manger quelque chose pendant le trajet pour rester en bonne santé. Cela signifie qu’une telle interdiction universelle n’est pas applicable.     

QIAO ZHIFENG 

Commentateur de nouvelles 

Les autorités et les gestionnaires des transports publics doivent être conscients que leur rôle est de fournir des services aux passagers, plutôt que de les gérer. Au lieu de leur imposer des restrictions, ils devraient prendre davantage de responsabilités et en faire plus. 

Par exemple, est-il possible de créer des zones de restauration dans les stations de métro, de la même manière que des fumoirs sont établis dans les lieux publics ? Et au niveau concret, il faudrait améliorer la ventilation des bus et des métros pour laisser sortir rapidement l’odeur des aliments. D’ailleurs, pour satisfaire les besoins quotidiens de certaines personnes, telles que les patients d’hypoglycémie, est-il possible de leur fournir des aliments ou des emballages dans les stations ? 

La gestion sociale moderne devrait avoir pour objectif de réduire les restrictions et les inconvénients, et de faire autant que possible pour satisfaire des besoins diversifiés. 

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