法语词典:
中文 ANGLAIS
ACCUEIL Chine Monde Economie Culture Environnement Chinafrique Documents
  2019-08-08
 

Mauritanie : feu vert aux projets chinois

par Gitonga Njeru  ·   2019-08-08
Mots-clés: investissement; Mauritanie; Chine
Le port de Nouakchott, dit port de l’amitié, bâti par une société chinoise, est devenu un symbole de l’indépendance économique de la Mauritanie. (XINHUA)

Hussein Hamed, un jeune pêcheur de Nouakchott, la capitale mauritanienne, gagne environ 3 500 dollars par an grâce à ses prises. Or, seulement 10 % de ses poissons sont transformés dans des usines locales. Le reste est vendu à des prix dérisoires dans les rues de la ville.

Pourtant, Hussein, âgé de 23 ans, est optimiste quant à la croissance de ses revenus. Récemment, le gouvernement mauritanien a annoncé l'octroi de permis à plusieurs entreprises chinoises pour l'ouverture d'entreprises dans son pays.

« Je gagne peu d'argent avec la pêche, considérant qu'il s'agit d'un des secteurs les plus importants de notre économie », a-t-il indiqué. Selon lui, une grande partie de ses prises est gaspillée par cause d'absence d'installations frigorifiques suffisantes.

« Beaucoup de mes prises sont aussi vendues à bas prix ou ne sont pas achetées, car les clients ont probablement d'autres priorités en ces temps économiques difficiles. Je suis heureux que certaines entreprises chinoises [qui investissent dans notre pays] ouvrent des usines de transformation du poisson. Mes revenus augmenteront et cela me motivera davantage à augmenter mes prises, [car il y aura plus de chances que les poissons soient transformés] », a déclaré Hussein.

Hussein estime que l'ouverture d'usines de transformation du poisson va lui donner l'opportunité d'acheter un plus grand nombre de bateaux. D'après ses estimations, son revenu annuel pourrait passer à environ 12 000 dollars. Cela lui permettra d'acheter une maison et de se marier.

Gamme diversifiée

Hussein n'est qu'un des nombreux Mauritaniens qui vont bénéficier économiquement de l'arrivée des investisseurs chinois. Ces derniers se concentrent principalement dans les secteurs de la fabrication, de la transformation et de la construction, et ont commencé à exercer leurs activités dans le pays au cours du deuxième semestre de cette année.

L'initiative a vu le jour dans le cadre d'un accord de commerce et d'investissement signé en mai 2017, alors que le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi visitait le pays. L'accord a permis à 13 entreprises chinoises de s'implanter en Mauritanie cette année. Les entreprises, de petite, moyenne et grande taille, œuvrent dans divers secteurs, allant de la transformation alimentaire et de la construction à l'industrie des services, comme les banques.

Mais le secteur de l'économie locale qui a le plus bénéficié de ce flux d'investissements est l'industrie de la pêche. La capacité de production de ce secteur ne cessait de diminuer depuis plusieurs années en raison de nombreux problèmes nationaux et internationaux.

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la crevette et le thon sont les espèces marines les plus pêchées dans les eaux mauritaniennes. Or, seulement 5 % des prises de poisson sont transformées, bien que plus de 1,2 million de tonnes de thon soient capturées annuellement en Mauritanie. Les entreprises chinoises investiront désormais dans ce secteur, ainsi que dans d'autres secteurs connexes de l'économie, ce qui créera des emplois et augmentera les revenus pour les pêcheurs locaux comme Hussein. La Mauritanie a le potentiel de produire plus de 11,5 millions de tonnes de poissons par an grâce à ces investissements accrus, selon la FAO.

« Cette industrie comprend de grandes opportunités, étant donné que la Mauritanie possède certains des meilleurs stocks de poissons au monde. En tant que gouvernement, nous sommes heureux que la construction du projet Tanit Fishing dans le port de Nouakchott [par la société PowerChina Harbor] ait été un succès. Je suis heureux de vous dire qu'il y a d'autres projets similaires [qui vont commencer] entre mon pays et la Chine dans un avenir proche », a déclaré M. Ismael Ould Cheikh Ahmed, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la Mauritanie.

De bonnes perspectives

La Mauritanie est divisée en 12 régions et couvre une superficie d'environ 1,03 million de kilomètres carrés. Son PIB s'élevait à cinq milliards de dollars et sa population à 4,42 millions d'habitants en 2018. Son économie repose sur les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et des mines, selon les données du Fonds monétaire international.

« En plus de la pêche, nous allons augmenter la production minérale à valeur ajoutée dans le pays. Nous ne ferons pas qu'exporter du minerai de fer, de l'or et du cuivre non transformés, nous allons aussi transformer ces minéraux lorsque les investisseurs chinois ouvriront des usines de transformation. Nous nous attendons à ce que l'économie croisse de 2 % cette année, mais les prévisions de croissance pour les prochaines années sont d'environ 7 % par an à partir de 2021 », a affirmé M. Ahmed.

L'une des entreprises chinoises qui se portent le mieux en Mauritanie est Hongdong Fishery. Cette dernière a signé un accord de 100 millions de dollars avec la Mauritanie pour l'obtention d'un bail de 25 ans sur les droits de pêche. La société prévoit ouvrir environ trois usines de transformation d'ici la mi-2020 pour répondre à la demande croissante. Déjà, 4 000 emplois ont été créés depuis la conclusion de l'entente en 2011, selon M. Ahmed.

« À l'avenir, des investissements étrangers directs seront nécessaires dans certaines des principales cultures de sorgho, de millet, de riz et de maïs du pays. D'autres sociétés agricoles chinoises ont demandé des licences d'exploitation. Les demandes sont en cours d'examen et les approbations sont attendues sous peu. Mais les 13 entreprises [mentionnées] ont déjà été approuvées », a-t-il précisé.

L'augmentation des investissements chinois en Mauritanie, et en Afrique en général, signifie que l'initiative chinoise « la Ceinture et la Route » devra renforcer le réseau logistique international pour que le commerce puisse prospérer de manière durable. Selon la Banque mondiale, la Mauritanie ne compte que 10 612 km de routes. Les experts disent que le gouvernement doit faire davantage d'efforts à cet égard pour assurer une croissance économique et un développement efficaces.

« Évidemment, avec une superficie de plus d'un million de kilomètres carrés, nous avons besoin de hausser ce chiffre à environ 100 000 km [de routes] dans les plus brefs délais possible. Je suis heureux que nous fassions partie de l'initiative 'la Ceinture et la Route', qui augure bon pour l'avenir. Il est essentiel d'avoir un bon réseau routier pour permettre aux entreprises de prospérer », a reconnu M. Ahmed.

Le PIB par habitant de la Mauritanie, qui s'élève présentement à 1 350 dollars, devrait passer à 1 500 dollars d'ici à 2020, selon M. Ahmed.

« La Mauritanie a du potentiel ; ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne fasse de grands progrès sur la scène économique mondiale », a déclaré M. Harris Mule, un économiste kényan. « Le pays est doté de minéraux tels que le fer, l'or et le cuivre. Seule une petite partie de ces ressources est [maintenant] économiquement exploitée à son plein potentiel. » 

Reportage de la Mauritanie

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

Imprimer

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-8 京公网安备110102005860