法语词典:
中文 ANGLAIS
ACCUEIL Chine Monde Economie Culture Environnement Chinafrique Documents
  2019-09-05
 

La valeur de la pratique

par Vincent Mbonihankuye  ·   2019-09-05
Mots-clés: kung-fu; Burund; Chine
De plus en plus de Burundais sont attirés par le kung-fu. (HELLORF)

De jeunes Burundais s'efforcent de promouvoir le kung-fu à travers la fédération de wushu. Cependant, certains défis qu'ils rencontrent montrent que les Burundais n'ont pas encore compris l'esprit du kung-fu. Pourtant, cet art permet de contribuer au renforcement de l'harmonie sociale.

Selon le président de la Fédération burundaise de wushu, Yves Ntirenganya, sa fédération, née en 2017, compte désormais dix-sept clubs répartis dans différentes provinces du pays. Ces clubs prennent part à différentes compétitions mais s'activent également autour du 7 art. M. Ntirenganya précise que cinq films ont déjà été produits. « Notre film le plus connu est Umutwe w'inkuba. Nous l'avons fait pour promouvoir le kung-fu au Burundi. Nous avons des films qui n'ont pas encore été diffusés à cause des droits d'auteur. Nous réfléchissons sur la manière de les diffuser, dont Internet qui peut nous servir de canal », a-t-il expliqué à CHINAFRIQUE.

Un art qui inspire les jeunes

Une autre manière de promouvoir le kung-fu a été d'organiser des spectacles dans différentes provinces du pays, notamment à Muyinga et à Ngozi dans le nord. « La pratique du kung-fu est nouvelle au Burundi. Les Burundais le connaissent surtout grâce aux films de Jet Li, Jackie Chan ou de Bruce Lee. Il est important pour nous de développer cet art chez nous car, en 2020, il y aura des compétitions internationales à Beijing et nous voulons y être représentés », a confié M. Ntirenganya. Il a notamment ajouté que le Burundi se préparait pour participer aux compétitions des fédérations africaines organisées dans les sous-régions.

Le kung-fu est autant un sport d'auto-défense qu'une philosophie de vie permettant d'échanger et de vivre en harmonie avec les autres. « C'est pour cette raison que cet art nous inspire beaucoup, bien qu'il vienne de l'étranger. Dans la tradition burundaise, les gens se battaient pour protéger les frontières du pays avant la République. C'est ainsi que les petits-fils de Ntare Rugamba, ancien Roi burundais, entreprirent d'apprendre les arts martiaux. Certaines personnes pensent que les arts martiaux sont faits pour agresser. Cela est faux. Ils ont été créés pour protéger les faibles et enseigner le 'vivre ensemble'. Nous cherchons la paix, c'est pour cette raison que cet art inspire la jeunesse burundaise », a-t-il souligné.

Le kung-fu burundais n'a pas eu à rougir lors des diverses compétitions auxquelles il a participé. Par exemple, lors d'une formation en Chine au temple Shaolin, les trois Burundais qui représentaient leur pays occupaient les devants de la scène, en compagnie de sept autres pays africains dont le Cameroun, le Tchad et Djibouti.

Construire ensemble

M. Ntirenganya a fait savoir que, étant donné que le kung-fu est initié depuis peu dans les pays d'Afrique de l'Est, il est rare que des compétitions y soient organisées. Avec le peu de moyen dont elle dispose, il est difficile pour la fédération d'être représentée à la compétition annuelle qui a lieu au Maroc. « Nous espérons y participer un jour avec le soutien du gouvernement burundais », a-t-il exprimé. De plus, pour ses films, la fédération n'a pas le matériel suffisant pour faire des aussi réussis qu'elle le souhaiterait. « Nous devons faire des sacrifices de corps et d'esprit ; parfois un acteur peut se blesser lors d'un entraînement ou d'une représentation. Parfois, nous faisons le tournage avec une seule caméra, cela ne nous permet pas d'avoir l'image que l'on voudrait. Nous avons besoin de soutien », a-t-il rapporté. L'ambassade de Chine au Burundi s'est proposé de construire un dojo dédié à la pratique du kung-fu. Cependant les habitants du quartier où le ministère de la Culture et des Sports avait octroyé un terrain à cette fin ont refusé que le dojo y soit érigé. « Heureusement, le ministère en charge des travaux publics nous a accordé une parcelle dans une autre localité et nous souhaitons que l'urbanisme puisse nous donner les documents nécessaires sous peu », a-t-il raconté.

Un art non violent

Les défis rencontrés par la fédération de wushu montrent combien la population burundaise ignore encore les principes du kung-fu. « Le wushu fait partie intégrante de la culture traditionnelle chinoise », a expliqué Zhu Jiahui, attaché politique à l'ambassade de Chine au Burundi. « Son but premier est d'enseigner l'auto-défense. Il doit être considéré comme un véritable sport car il permet de se développer physiquement. » Selon lui, le wushu a un esprit, quelque chose que l'on garde en soi et qui est également ancré dans la culture chinoise. Avec ses avantages, le kung-fu attire de nombreux jeunes, non seulement burundais, mais aussi du monde entier. « Dans plusieurs pays occidentaux, il existe des fédérations de wushu. Les stars internationales du kung-fu ont fait la promotion de cet art. Grâce au développement économique de la Chine, le kung-fu est de plus en plus connu dans le monde. C'est une bonne opportunité pour le développement de wushu au Burundi », a rappelé M. Zhu. Selon Zhu Jiahui, les relations entre la Fédération burundaise de wushu et l'ambassade de Chine sont très étroites. Cette dernière se déplace régulièrement sur les lieux d'entraînement pour se rendre compte du niveau des pratiquants burundais. Chaque année, il y a au Burundi, un championnat national de wushu. À cette occasion, l'ambassadeur ou le premier conseiller sont toujours présents pour décerner les prix aux champions. Aussi, l'année dernière, trois membres de la Fédération burundaise se sont rendus en Chine pour une formation au temple Shaolin. Ils ont suivi une formation très intense durant trois mois. Ils ont reçu des cours non seulement sur l'art martial lui-même mais aussi sur la culture et la langue chinoises. « Ils ont eu l'opportunité de faire leurs présentations devant les leaders chinois lors du Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la Coopération sino-africaine », a souligné M. Zhu.

Chaque année, l'ambassade assiste financièrement la fédération. « Il ne s'agit pas seulement de la Fédération burundaise, c'est aussi notre fédération. L'année dernière, nous avions pour projet de leur construire un dojo pour l'entraînement quotidien ainsi qu'une maison de production, pour la réalisation de leurs films. Il y a aussi d'autres projets. Ce n'est pas encore réalisé mais nous y réfléchissons favorablement et, si l'occasion se présente, nous le ferons », a-t-il promis. Pour tranquilliser ceux qui se méprennent sur le kung-fu, M. Zhu explique qu'il y a toute une différence entre ce dernier et la boxe. « Dans notre culture, c'est vraiment l'harmonie qui prime non seulement sur le succès mais aussi sur notre intérêt propre. S'il est nécessaire de se protéger, nous en sommes capables, quand bien même nous préférerions vivre en harmonie », a-t-il conclu.

* Reportage du Burundi

* Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

Imprimer

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-8 京公网安备110102005860