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  2020-04-13
 

Un front uni

Eddie Momoh  ·   2020-04-13
Mots-clés: Afrique; Chine; COVID-19

Des experts médicaux du Mali participent à une vidéoconférence sur l’épidémie de COVID-19 avec leurs collègues chinois et des experts du Centre africain de prévention et de lutte contre les maladies, le 18 mars.

En février, un incident qui a eu lieu à l’aéroport international Jomo Kenyatta est devenu viral. Une jeune Chinoise a été soumise à cinq heures d’interrogatoire d’un agent d’immigration aéroportuaire un peu trop zélé. Elle est pourtant résidente au Kenya depuis cinq ans et rentrait juste chez elle après une brève visite au Ghana.

Un autre incident isolé au Kenya, qui est également devenu viral, a impliqué deux jeunes raillant, au sujet du coronavirus, un groupe de travailleurs chinois dans une banlieue de Nairobi.

Sans surprise, les deux incidents ont été amplifiés par les médias occidentaux, les décrivant comme représentant l’aversion collective du peuple africain pour les Chinois.

Le gouvernement kényan a répondu rapidement, condamnant les deux incidents comme inacceptables ; il a également averti que toute personne tenant un discours discriminatoire à l’égard des citoyens chinois serait traitée conformément à la loi.

Ces deux incidents, aussi malheureux soient-ils, ne donnent en aucune manière une représentation de l’opinion du peuple ou des gouvernements africains à l’égard de la Chine. Le continent et son peuple soutiennent la Chine, cela bien avant l’épidémie de coronavirus, et continueront de le faire. Cela se reflète dans la manière dont les États-Unis et plusieurs gouvernements européens se sont démenés pour faire évacuer leurs citoyens de Chine, tandis que plusieurs gouvernements africains sont restés résolus et ont exhorté leurs milliers de citoyens à rester à Wuhan (l’épicentre de l’épidémie en Chine) parce qu’ils avaient toute confiance dans la capacité de la Chine à relever le défi.

L’Afrique se prépare

L’Afrique, comme le reste du monde, doit s’inquiéter de la propagation du virus. Pas seulement parce qu’il a coûté la vie à des milliers de personnes, mais également parce que cela affectera gravement les relations commerciales et économiques entre la Chine et les pays africains. Le virus Ebola, qui s’est propagé à travers l’Afrique de l’Ouest en 2014, a préparé l’Afrique, cette fois, à mieux faire face à une pandémie. De nombreux pays du continent n’ont peut-être pas beaucoup investi dans leurs systèmes de santé en raison des priorités financières et des contraintes économiques, mais les enseignements tirés d’Ebola ont contribué à faire prendre conscience des traitements de base pouvant être utilisés comme mesures préventives efficaces et pourquoi une réaction rapide peut considérablement sauver des vies.

Aujourd’hui, plusieurs pays africains ont fermé leurs frontières et restreint l’arrivée de personnes originaires de pays infectés. En Sierra Leone, nous avons tiré de nombreuses leçons difficiles de l’épidémie d’Ebola et apprécions l’intervention opportune que nous avons reçue du gouvernement chinois. La Chine a été le premier pays à arriver en Sierra Leone avec deux avions chargés de médicaments, d’experts médicaux et d’équipements pour faire face à la pandémie. Ils ont rapidement mis en place des centres de traitement de fortune en Sierra Leone, en Guinée et au Libéria. Ce type de front uni dans le partage des ressources pourrait profiter à la lutte contre la pandémie aux niveaux national et mondial, à mesure que davantage de renseignements sur l’impact de la pandémie seront disponibles. Cela dépendra non seulement du secteur public, mais nous pouvons nous attendre à ce que le secteur privé fasse également la lumière sur la crise en partageant le financement, l’équipement et la recherche scientifique.

Vêtus de leurs combinaisons de protection, les employés d’un aéroport en Afrique du Sud se préparent à recevoir des passagers, le 14 mars.

Le facteur de prêt

Les investissements chinois en Afrique sont uniques. Au cours des 30 dernières années, la Chine a accordé plusieurs millions de dollars de prêts bonifiés à de nombreux pays africains pour le développement d’infrastructures et de projets de construction ferroviaire et routière. Les prêts de développement ont été accordés là où ils sont le plus nécessaire, avec peu ou pas de conditions.

De nos jours, de nombreux gouvernements africains préfèrent un prêt au développement chinois que d’approcher des prêteurs traditionnels, tels que la Banque mondiale et le FMI. Ce n’est pas seulement parce que les prêts chinois sont plus flexibles et terre-à-terre, mais ils semblent souvent avoir un aspect humain à leur sujet : des conditions qui correspondent aux réalités économiques dominantes de la plupart des États africains. China Road and Bridge Corp. (CRBC), par exemple, est une entreprise d’État internationale qui se concentre principalement sur la construction de routes, de ponts, de ports, de chemins de fer, de tunnels, d’aéroports et autres infrastructures de transport en Afrique. Il en va de même pour la société chinoise Power Construction Corp. (POWERCHINA), qui a une présence importante en Afrique. POWERCHINA est une entreprise mondiale de premier plan dans le développement des ressources énergétiques et hydroélectriques ; une force motrice dans les industries africaines de conservation de l’eau et un acteur important dans le développement et l’exploitation immobiliers.

Tourné vers l’avenir

La préoccupation de nombreux gouvernements africains aujourd’hui est de savoir quel impact la pandémie aura sur les investissements de la Chine et les effets à long terme sur les projets déjà en préparation. Ces projets seront sans doute retardés et la Chine tentera d’étendre les modalités de remboursement du prêt à de nombreux gouvernements africains. Ces derniers espèrent également que la Chine pourra faire un effort supplémentaire et annuler certaines des dettes dues, tout en essayant d’aider l’Afrique à se remettre sur pied après une longue période de perturbation pandémique. L’effet ultime du coronavirus est que la quête d’industrialisation de l’Afrique ralentira à nouveau. Inversement, se concentrer sur les ressources internes peut-il perturber les industries et créer de nouvelles solutions innovantes pour des opportunités commerciales Made in Africa ? Partout sur le continent, nous ne perdrons pas courage, tout comme nos amis en Chine n’ont pas perdu espoir. Outre les prêts de la banque d’État chinoise Exim Bank à plusieurs gouvernements africains, le secteur privé et les investissements privés de Chine se sont répandus dans toute l’Afrique, stimulant le commerce et créant des emplois pour la population locale.

Les investissements privés de la Chine sont visibles presque partout sur le continent. Si les travailleurs chinois ne sont pas engagés dans des projets gérés par l’État, ils sont pour autant nombreux propriétaires de grands magasins employant des locaux. La pandémie a porté un sérieux coup économique et politique à ces investissements privés chinois et il faudra un certain temps avant qu’ils ne reviennent à la normale. Mais quelle sera la nouvelle normalité ? C’est une histoire qui évolue rapidement. Avec 30 pays africains comptant des cas de COVID-19 (au moment de la rédaction), comment cette crise va-t-elle renforcer les liens de l’une des relations géopolitiques les plus importantes de la dernière décennie ? La priorité pour l’Afrique, la Chine et le monde, est de concentrer tous nos efforts sur la recherche des meilleures solutions pour lutter contre le virus et préserver des vies, car le coût de notre humanité partagée est le plus grand défi.

 

 

L’auteur est un radiodiffuseur / journaliste basé en Sierra Leone et ancien rédacteur du West Africa Magazine et de l’Africa Economic Digest (AED) Journal & Magazine.

 

 

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn

 

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