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  2021-12-30
 

Nos champs heureux

par Li Kaizhi VOL. 14 JANVIER 2022  ·   2021-12-30
Mots-clés: Burkina Faso; coopération agricole

Un expert chinois se consacre au développement agricole au Burkina Faso.

Xue Youguo effectue une démonstration de contrôle mécanisé des nuisibles du riz dans le village de Nariou, le 9 août 2021. (COURTOISIE)

 

Il y a plus de dix ans, Xue Youguo avait songé à se rendre en Afrique. Son projet n’avait pas abouti en raison du jeune âge de son enfant. Mais en décembre 2018, six mois après la reprise des relations diplomatiques entre la Chine et le Burkina Faso, le destin a voulu qu’il tisse un lien profond avec ce pays. 

 

À cette époque, le ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales sélectionnait des experts en machines agricoles à l’échelle nationale pour aider au développement du Burkina Faso. À cet instant, M. Xue, avec ses 30 années d’expérience dans le domaine, a estimé qu’il était temps de réaliser son rêve. Sa candidature a été retenue pour intégrer l’équipe d’experts chinois envoyée au Burkina Faso. 

 

Début 2019, M. Xue est donc dépêché sur le terrain, au sein de l’équipe, qui y effectue déjà les travaux de la première phase. En décembre de l’année suivante, il rejoint la deuxième phase de la mission en tant que chef d’équipe adjoint, et expert en machines agricoles, contribuant toujours à améliorer le niveau de développement agricole local. 

  

Mener des recherches et prévoir 

 

Lors de la réception de bienvenue organisée pour son arrivée, M. Xue remarque une chose : le riz n’est pas à grains entiers. Si le détail attire son attention, il s’abstient de le mentionner par égard pour ses hôtes. Quelques jours plus tard, alors qu’il fait les courses avec ses collègues, il remarque que le riz vendu au marché fermier à ciel ouvert et au supermarché est du riz cassé. « Ils m’ont expliqué qu’ici, la transformation du riz était principalement effectuée par de petites machines, et que la plupart des agriculteurs utilisaient encore des outils simples pour piler le riz », détaille M. Xue. 

 

L’agriculture est le principal secteur économique du Burkina Faso et 80 % de la population est engagée dans la production agricole. « La saison des pluies ici ressemble à celle de la belle et fertile plaine du Jianghan, dans ma ville natale, au milieu du fleuve Yangtsé. Cependant, le niveau de mécanisation est faible et le niveau d’exploitation global de l’agriculture, de la plantation et de la récolte est inférieur à 10 % », explique l’expert, indiquant par ailleurs que les agriculteurs burkinabais n’étaient pas sensibilisés à la production mécanisée.

 

Au cours de ses visites, M. Xue a ainsi fini par découvrir que les villageois avaient le plus grand intérêt pour la riziculture : « Avec la croissance de la population et l’amélioration des conditions de vie, la demande de riz ici a augmenté de 11 % par an au cours des cinq dernières années, mais la production de riz ne peut satisfaire que 30 % de la demande intérieure. » C’est pour cela que l’équipe d’experts a décidé d’orienter son travail sur la riziculture. En moins de trois ans, Xue Youguo et ses collègues ont ainsi visité les agences de gestion agricole de 13 régions du Burkina Faso pour se renseigner en détail sur l’état de la mécanisation agricole du pays. 

 

Sur la base de leurs travaux, ils ont pu rédiger divers rapports sur le développement de l’industrie des machines agricoles au Burkina Faso et des documents d’orientation sur les technologies de mécanisation agricole.

 

Xue Youguo organise une formation technique au village de Nariou, le 18 août 2021. (COURTOISIE)


Démonstration localisée 

 

Dans la même optique, M. Xue a mis en place une démonstration intégrant le semis, la récolte et le traitement du riz mécanisés, et a formulé un ensemble de modèles de mécanisation adaptés aux conditions locales.   

 

Suite à ce succès, l’équipe d’experts a réalisé plusieurs autres démonstrations expérimentales. En trois ans, Xue Youguo a participé à la construction de quatre villages-pilotes dans la culture du riz, qui ont tous obtenu des résultats remarquables. 

 

Sur les sites de Bama et de Bagré, les rendements sont passés de 3,2 et 2,9 tonnes par hectare à 5,8 et 5,5 tonnes, grâce à l’utilisation de tracteurs de grande et moyenne taille, de repiqueuses de riz et de moissonneuses-batteuses. Sur les deux sites de Nariou, les rendements sont passés de 3 et 1,5 tonnes par hectare, à 5,2 et 3,2 tonnes. 

 

Le 10 septembre 2021, le groupe a prodigué des conseils techniques sur la gestion post-récolte du riz dans le village de Nariou. « Avec le soutien de l’équipe agro-technique chinoise, les villageois constatent une augmentation significative des revenus des ménages. De plus, les coûts sont plus bas, les rendements sont plus élevés et l’intensité du travail est réduite. Nous sommes reconnaissants envers nos amis chinois », témoigne Nitiema Koudbi, agriculteur du village. 

 

Bien sûr, M. Xue n’a pas oublié le fameux riz brisé. Grâce à deux machines à moudre fournies par la Chine en 2019, l’expert a pu fournir des conseils techniques à ses homologues locaux. Après un mois de travail, l’installation des moulins à riz était terminée. La capacité de traitement quotidienne a atteint 30 tonnes. 

 

Le 26 novembre 2021, lors d’une remise officielle de machines agricoles chinoises au Burkina Faso, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Aménagement hydro-agricole et de la Mécanisation du Burkina Faso, Yassia Kindo, a souligné : « L’équipe d’experts agricoles chinois a réalisé des progrès en très peu de temps. Surtout dans le domaine de la riziculture, des solutions ont été proposées pour augmenter les rendements, et la mécanisation agricole a profité à notre développement agricole. » 

  

Mener la formation 

 

Chaque année, à la mi-octobre, la récolte du riz des plaines burkinabaises commence. Le groupe d’experts a donc formé cinq personnes dans la zone de démonstration de Nariou, afin d’acquérir une autonomie dans l’utilisation des machines. Au cours des trois dernières années, M. Xue a instruit 287 personnes au cours de six sessions de formation. 

 

« Je me concentre sur l’enseignement des connaissances théoriques aux futurs opérateurs de machines, puis je dispense une formation pratique pour consolider ce qu’ils ont appris. Pour les jeunes et les autres, l’accent est mis sur les opérations pratiques », détaille l’expert. 

 

« Je ne connaissais rien de ce pays avant d’y venir, je n’en avais même jamais entendu parler. Mais quand je suis arrivé ici, j’ai réalisé que c’était un pays magnifique et le travail acharné, la simplicité, la chaleur et la convivialité des habitants m’ont profondément touché. Grâce aux efforts de chacun, la vision d’une belle campagne prendra forme plus tôt », espère M. Xue. 

 

Pour vos commentaires : likzh@chinafrica.cn 

  

 

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