La visite du Nouvel An du ministre chinois des Affaires étrangères en Afrique favorise 
le développement et la paix 
sur le continent. 

La population reçoit des vaccins contre la COVID-19 fabriqués en Chine, à Tunis (Tunisie), le 20 juillet 2021. (VCG) 

Début 2022, la Chine a entamé sa diplomatie du Nouvel An avec la tournée africaine de Wang Yi, son ministre des Affaires étrangères. Une tradition pratiquée depuis maintenant 32 ans. Chaque visite sur le continent permet de raviver la mémoire commune des peuples chinois et africains, au sujet de leur amitié. 

Une amitié qui a été forgée par les dirigeants de l’ancienne génération, et les efforts conjoints des peuples. La Chine n’oubliera pas les leaders africains tels que Kwame Nkrumah, Julius Nyerere, Kenneth Kaunda et Sam Nujoma, pour leur soutien lors de la création de la République populaire de Chine, pas plus qu’elle n’oubliera comment plus de 10 000 constructeurs chinois et africains ont travaillé ensemble pour construire le chemin de fer Tanzanie-Zambie. 

L’amitié sino-africaine n’est pas seulement un épisode historique, mais elle s’est constamment enrichie à travers le temps. Lors de la réunion du FCSA à Dakar, le Président chinois Xi Jinping a résumé l’esprit de cette relation et de la coopération sino-africaine en évoquant « l’amitié sincère et l’égalité, le bénéfice mutuel et le développement commun, l’équité et la justice, ainsi que les progrès en phase avec notre époque, l’ouverture et l’inclusion ». La visite de M. Wang en Érythrée, au Kenya et aux Comores cette année, est une nouvelle étape dans la poursuite de cet objectif. 

Libérer le potentiel de coopération 

Dans sa coopération avec l’Afrique, la Chine a toujours tenu ses promesses. Lors de la réunion du FCSA, des mesures clés, telles que les neuf projets, ont été proposées avec des objectifs pour les trois prochaines années. Naturellement, la mise en œuvre de ces résultats et l’approfondissement de la coopération étaient le principal objectif de la visite de M. Wang.  

La mise en œuvre des résultats de la réunion le plus tôt possible représente un grand soutien aux pays africains. En raison de la pandémie, les nations du continent sont confrontées aux défis économiques, politiques et sécuritaires les plus graves de ce nouveau siècle. Cette mise en œuvre rapide donnera donc une forte impulsion à la reprise économique et au développement du continent.  

Au cours de la visite, une annonce a été faite pour transformer les relations sino-érythréennes en un partenariat stratégique. La Chine s’est engagée à aider l’Érythrée à améliorer sa capacité de développement et à accélérer son industrialisation. Au Kenya, des documents de coopération sur l’économie numérique, l’investissement, l’agriculture et l’exportation de produits agricoles kényans vers la Chine, ont été signés. Aux Comores, la Chine a déclaré qu’elle encouragerait la mise en œuvre des neuf projets dans le pays, et qu’elle alignerait sa politique sur le plan des Comores de devenir un pays émergent d’ici 2030. 

La lutte contre la pandémie de COVID-19 a été un autre temps fort de la visite, puisqu’elle concerne directement la sécurité et la santé des Africains. L’accent a été mis sur la fourniture de vaccins à l’Afrique. Jusque-là, la Chine a fourni plus d’un milliard de doses aux nations africaines, et établi des lignes de production conjointes dans plusieurs pays. Lors de la réunion du FCSA de Dakar, la Chine a annoncé qu’elle livrerait un milliard de doses supplémentaires au continent, dont 600 millions à titre d’aide, et 400 millions qui seront produites conjointement en Afrique. Au cours de la visite, M. Wang a annoncé que la Chine fournirait au Kenya 10 millions de doses supplémentaires. Aux Comores, le ministre a déclaré que la Chine fournirait autant de doses dont le pays aurait besoin. 

Le renforcement du soutien mutuel et des actions conjointes entre la Chine et l’Afrique était un autre objectif important de la visite. En plus de la pandémie, la Chine et l’Afrique sont confrontées à des défis mondiaux, tels que le changement climatique et une gouvernance mondiale inadéquate. Ces dernières années, la montée d’un nouvel interventionnisme, au nom de la démocratie et des droits de l’homme, a eu un impact direct à la fois sur la Chine, mais aussi sur l’Afrique. Face à cela, la Chine et l’Afrique doivent se soutenir mutuellement pour défendre leurs intérêts communs. « Face à divers hégémonismes, intimidations et actions unilatérales, la Chine et l’Afrique ont la responsabilité de pratiquer ensemble un multilatéralisme véritable. » 

Des fruits de mer africains sont présentés à la deuxième Exposition économique et commerciale sino-africaine à Changsha, dans la province du Hunan, le 27 septembre 2021. (CNSPHOTO) 

Faciliter la paix 

La Corne de l’Afrique, où se trouvent l’Érythrée et le Kenya, possède une situation stratégique unique, et un énorme potentiel de développement. Le Kenya a toujours été une locomotive de l’économie régionale, et constitue une partie importante de la vitalité économique africaine. Concernant l’Éthiopie – l’une des économies les plus florissantes du continent, et qui se trouve également dans la région – sa voie de développement et d’industrialisation était autrefois considérée comme un modèle continental. Cependant, ces dernières années, les conflits dans la région se sont intensifiés, et l’Éthiopie a été touchée par des conflits internes. Cela est totalement contraire aux intérêts des habitants de la région. 

Rétablir la paix et parvenir à la stabilité à long terme dans la Corne de l’Afrique est une préoccupation importante pour la Chine. Lors de sa visite au Kenya, M. Wang a proposé le « Concept de développement pacifique dans la Corne de l’Afrique » : une stratégie pour aider les pays de la région à relever le triple défi de la sécurité, du développement et de la gouvernance. Dans ce cadre, la Chine nommerait un envoyé spécial pour les affaires de la région, afin de fournir le soutien nécessaire au processus de paix. Cette proposition a été l’un des points forts de la visite de M. Wang. 

Le concept est l’expression condensée des perspectives de la Chine sur la paix et la sécurité en Afrique. De fait, la sécurité, le développement et la gouvernance sont des défis importants auxquels sont confrontés les pays africains. Ils sont étroitement liés et aucun d’entre eux ne peut être traité seul. 

La Chine veut résoudre les problèmes de sécurité de manière globale, en s’attaquant à la fois aux symptômes et aux causes profondes. Le pays aide donc l’Afrique à atteindre la paix par la co-
opération, à régler les différends par la négociation, et à résoudre les problèmes du continent à sa manière. L’objectif du concept mis en avant par M. Wang est de renforcer le dialogue intra-régional pour surmonter les défis sécuritaires ; d’accélérer la revitalisation régionale pour surmonter les défis du développement ; et de rechercher des voies appropriées pour surmonter les défis de la gouvernance.

Pour résumer, la visite de M. Wang cette année a ouvert un nouveau cycle de coopération sino-africaine, et apporté un nouvel élan et un nouvel espoir au développement pacifique de l’Afrique. Comme a pu l’exprimer M. Wang, « l’Afrique devrait être une grande scène pour la coopération internationale ». La Chine est prête à travailler avec l’ensemble des pays ayant de bonnes intentions pour l’Afrique, et qui souhaitent contribuer à un avenir meilleur pour le continent. 

L’auteur est chercheur au Centre d’études africaines et ouest-asiatiques, rattaché aux Instituts d’études internationales de Shanghai. 

Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn