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  2022-02-22
 

Tous à bord !

par Problem Masau VOL. 14 FÉVRIER 2022  ·   2022-02-22
Mots-clés: Zimbabwe ; Golden Dragon

Un nouveau partenariat pour la flotte de bus contribuera à transformer le système de transport zimbabwéen. 

 

Bus de l’entreprise Golden Dragon à Harare (Zimbabwe). (PROBLEM MASAU) 

  

C’était un défilé comme on n’en avait jamais vu à Harare, la capitale du Zimbabwe. La ville est en perpétuelle effervescence ; mais lorsqu’une parade colorée de centaines de bus a traversé l’avenue Samora Machel, l’une de ses artères principales, la cité s’est brusquement arrêtée. Une aube nouvelle pour le système de transport public venait de se lever. La procession, escortée par des véhicules de police tous klaxons dehors, ainsi que des fanfares de cornemuses, a serpenté devant des centaines de spectateurs. 

 

Cet événement a marqué le jour où le Zimbabwe a pris livraison d’une flotte de bus en provenance de Chine, destinée à révolutionner le système de transport public du pays. « Le gouvernement pense qu’il est nécessaire de fournir une alternative fiable aux transports publics et aux opérateurs privés de kombi (minibus de transport, ndlr) sans scrupules, en créant un système de transport moderne, décent et numérique », a déclaré le Président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa. « Un système de transport adapté et efficace est essentiel pour le développement du pays, car il permet l’accès aux marchés tout en réduisant les disparités régionales. » 

  

Une option de transport plus sûre 

 

Avant l’apparition de la COVID-19, le système de transport public du Zimbabwe n’était pas cadré. Les minibus de banlieue représentaient un vrai danger sur la route. Les chauffeurs étaient réputés pour commettre toutes sortes d’infractions routières : conduite à contresens, excès de vitesse, courses-poursuites, etc. « Il n’y a pas un jour sans accident », souligne Tafadzwa Goliati, président de l’Association des passagers du Zimbabwe. « Les chauffeurs de minibus ont leurs propres codes. Nos statistiques montrent que pour la seule année 2018, au moins trois minibus par jour sont impliqués dans des accidents de la route. » 

 

Les cas de harcèlement de passagers par des rabatteurs et des chauffeurs sont également monnaie courante. En mars 2020, le Président Mnangagwa a instauré des restrictions pour lutter contre la COVID-19, mais aussi les taxis illégaux. Le gouvernement a ainsi favorisé le développement d’un important réseau de bus urbains. 

 

Le gouvernement a conclu un accord avec la société chinoise Golden Dragon, plus grand constructeur de bus au monde, pour acheter une flotte de nouveaux véhicules. Selon l’entreprise, plus de 900 bus et autocars sont désormais en circulation dans le pays, faisant de Golden Dragon l’un des constructeurs avec la croissance la plus rapide au Zimbabwe. De plus, le gouvernement a l’intention d’importer 1 500 nouveaux véhicules d’ici la fin 2022. 

 

Pour répondre aux conditions climatiques particulières du Zimbabwe, Golden Dragon a déployé des bus et des autocars aux caractéristiques techniques spécifiques : un moteur situé à l’avant et un châssis plus haut, les rendant ainsi plus maniables sur la route. Équipés de moteurs Cummins, de boîtes de vitesses manuelles et de ralentisseurs électriques à courants de Foucault, les autocars ont une plus grande efficacité énergétique et une meilleure maniabilité. 

 

50 bus de Golden Dragon prêts à être expédiés au Zimbabwe, à Xiamen (Fujian), le 20 juin 2021. (COURTOISIE) 


Des véhicules écologiques 

 

« Golden Dragon est une entreprise visionnaire avec un fort engagement pour l’innovation technologique. Nos besoins et nos exigences ont été comblés, et cela nous ouvre la voie du succès », indique Patrick Masocha, PDG du partenaire de Golden Dragon au Zimbabwe. 

 

Intervenant dans le partenariat entre l’entreprise chinoise et le gouvernement zimbabwéen, l’ambassade de Chine a tweeté : « Nous sommes heureux de voir arriver des bus en provenance de Chine, pour servir les voyageurs zimbabwéens. En plus de l’appui gouvernemental, les relations sino-zimbabwéennes sont également soutenues par un engagement dynamique du secteur privé comme celui-ci. » 

 

Le Président Mnangagwa a précisé que les bus étaient également essentiels pour réduire la pollution de l’air, car ils émettent moins de gaz d’échappement.

 

Les bus sont exploités par la Zimbabwe United Passenger (ZUPCO), société nationale entièrement détenue par l’État et chargée du transport public. Dans une interview pour CHINAFRIQUE, Evaristo Madangwa, son directeur général, a déclaré avoir besoin de 2 500 autocars pour desservir toutes les routes du pays. « Nous avons actuellement 1 202 bus, ce qui reste encore loin de notre objectif. Nous en avons reçu 115 de plus en janvier, et nous espérons que d’ici la fin 2022, nous aurons la possibilité d’en importer encore pour atteindre les 2 000 », explique-t-il. 

  

L’usine d’assemblage de bus électriques 

 

Les médias du Zimbabwe ont indiqué qu’un fabricant chinois d’autobus électriques avait l’intention d’implanter une usine d’assemblage à Harare. La création de cette usine répond à une volonté de développement massif de cette entreprise en Afrique. 

 

Winnerway Motors, constructeur basé dans la ville de Dongguan (Guangdong), et représenté par son directeur Yu Wenming, a envoyé une importante délégation au Zimbabwe pour faire don d’un bus à la Fondation Angel of Hope, organisation caritative dirigée par Auxillia Mnangagwa, Première dame du pays. Les bus Winnerway utilisent des batteries au lithium qui, lorsqu’elles sont entièrement chargées, peuvent assurer une autonomie de 300 km. L’entreprise fabrique 8 000 bus par an. 

 

Le projet de M. Yu concernant la création de cette usine est à l’initiative de Madame Mnangagwa. « La proposition qui nous a été présentée par la Première dame dans le but de créer une usine au Zimbabwe, est quelque chose que nous allons prendre au sérieux », précise-t-il. « Il s’agit d’un investissement colossal, qui nécessitera de nouveaux engagements. Nous nous impliquerons davantage pour définir la voie à suivre. » 

 

Ce partenariat arrive au moment propice car le pays a initié la construction d’un système de transport de masse efficace, qui met davantage l’accent sur la sécurité. Ainsi, les bus importés pour ZUPCO offrent une option pratique pour les citadins et les voyageurs longue distance. 

 

Madame Mnangagwa a indiqué qu’elle était très satisfaite que son engagement auprès des entreprises chinoises ne se limite pas aux accords de partenariat avec la Fondation Angel of Hope, mais touche également à des secteurs critiques de l’économie tels que les transports. « Suite à cette réunion, il est clair que le Zimbabwe en retirera de nombreux bénéfices si l’entreprise installe une usine ici », a-t-elle déclaré. Et de conclure : « Je les ai invités à venir au Zimbabwe, car nous prônons l’ouverture aux entreprises. Ils ont accepté de se pencher sur la question. » 

  

Reportage du Zimbabwe 

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