2023-03-17 |
Conte d'une terre lointaine |
par Hu Fan VOL. 15 MARS 2023 · 2023-03-17 |
Mots-clés: Congo ; ICR |
Un nouveau roman décrit la vie de la communauté chinoise vivant en Afrique.
Cai Xiao pose avec Henri Djombo lors d’un événement d’échange culturel à Brazzaville, capitale de la République du Congo, le 6 décembre 2022. (COURTOISIE)
Cai Xiao était ravi d’apprendre que son roman, Surging Zaire River, allait être publié après quatre années de travail acharné. Le livre raconte l’histoire de Chinois vivant en Afrique, actifs dans divers secteurs d’activité sur le continent. En tant qu’œuvre de fiction chinoise se déroulant en Afrique, le roman est unique en son genre.
Le roman se déroule dans un pays fictif du bassin du fleuve Zaïre et suit une entreprise de télécommunications chinoise confrontée à des défis pour promouvoir le développement numérique local. Les personnages principaux incluent des entrepreneurs, des employés et des professionnels des médias chinois.
M. Cai s’est inspiré des Chinois qu’il a rencontrés en Afrique pour créer les personnages de son livre. « J’ai été impressionné par leur capacité à surmonter les défis sur un continent étranger, et j’ai admiré leur persévérance et leur courage », a-t-il confié à CHINAFRIQUE.
Publié à l’occasion du dixième anniversaire du lancement de l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR), qui a conduit de plus en plus de Chinois à travailler notamment en Afrique, le livre est également un hommage à ces individus.
Combler un vide
M. Cai a passé la majeure partie de sa carrière dans le secteur des ressources humaines et ne s’est jamais considéré comme un écrivain professionnel. Sa plus grande expérience avec l’écriture de fiction remonte à six ans, lorsqu’il a écrit un roman autobiographique sur la vie étudiante sur un campus universitaire.
Cependant, son expérience dans les ressources humaines accumulée dans plusieurs entreprises internationales lui a donné l’occasion de rencontrer de nombreux Chinois travaillant dans d’autres pays, y compris des pays africains. Il a remarqué que beaucoup d’entre eux avaient des expériences précieuses de travail et de vie en Afrique, mais peu avaient les compétences ou le temps de partager leurs histoires avec un public plus large. C’est ainsi qu’il a eu l’idée de présenter leur expérience collective sous la forme d’un roman.
« Il est estimé qu’avec les avancées de l’ICR, il y a actuellement plus d’un million de Chinois travaillant en Afrique. Il est donc important que quelqu’un raconte leur histoire », a-t-il soutenu.
M. Cai souhaite combler un vide dans la littérature chinoise en écrivant un roman sur l’Afrique, car il est rare de trouver des ouvrages littéraires en Chine sur ce sujet, bien que les éléments africains soient de plus en plus présents dans la vie culturelle des Chinois avec des films tels que Wolf Warrior II, Operation Red Sea et Home Coming, tous se déroulant en Afrique.
M. Cai attribue le manque d’ouvrages littéraires sur l’Afrique en Chine au manque d’attention portée par le cercle littéraire chinois aux sujets africains et à leur exposition limitée aux affaires africaines. Bien qu’il ne soit pas un écrivain professionnel à plein temps, il estime que son expérience de travail lui permet d’écrire de la fiction crédible sur les personnes de différentes professions en Afrique. Selon lui, les écrivains professionnels pourraient avoir des difficultés à fournir des détails s’ils n’étaient pas suffisamment immergés dans un environnement de travail.
Le roman Surging Zaire River relate l’histoire de Chinois résidant en Afrique et travaillant dans différents secteurs du continent. (COURTOISIE)
Redécouvrir l’Afrique
L’histoire se déroule dans le bassin du fleuve Zaïre, et M. Cai devait posséder une connaissance approfondie de la région, y compris la géographie, le climat, la culture et la structure sociale, pour rendre ses histoires crédibles. Il a consulté de nombreuses études, ainsi que des films et des émissions de télévision sur les pays africains et les relations sino-africaines. Internet, en particulier les plateformes de vidéos courtes, lui a grandement facilité la tâche pour se faire une impression intuitive de la vie des Chinois en Afrique.
M. Cai a entrepris un voyage d’un mois en Afrique fin 2022 pour vérifier ses connaissances et trouver du contenu pour son livre. Il a visité différents endroits en Zambie et en République du Congo, rencontré des habitants et des Chinois, et échangé avec des
responsables locaux et des membres du cercle littéraire pour mieux comprendre la vie des Africains ordinaires et leurs interactions avec les Chinois.
M. Cai a été marqué par la présence importante des infrastructures chinoises en Afrique, notamment les chemins de fer, les routes, les installations d’eau et les stations de base de télécommunications. Alors qu’il circulait sur la route nationale n°1 de la République du Congo, reliant Pointe-Noire à Brazzaville, il a été impressionné par l’exploit admirable des Chinois qui ont construit une autoroute au milieu de la forêt vierge.
De plus, ce voyage l’a aidé à répondre à une question qu’il se posait depuis longtemps : pourquoi certains pays africains sont-ils à la traîne économiquement malgré leurs abondantes ressources ? Il a réalisé que c’était en partie dû aux interruptions dans leur déve-
loppement, ainsi qu’à leur entrée soudaine dans l’ère industrielle. Ces pays ont donc besoin d’accumuler de l’expérience en matière de gouvernance nationale et de développement économique.
« Par conséquent, les pays africains peuvent bénéficier de pays ayant une telle expérience, comme la Chine, dont les réalisations au cours des dernières décennies, notamment en matière de gestion et de technologie, peuvent leur être utiles. C’est la raison fondamentale pour laquelle l’ICR peut être d’une grande valeur pour le continent », a expliqué M. Cai.
M. Cai a constaté lors de sa visite en Afrique que les Africains étaient aussi déterminés que les Chinois à améliorer leur vie et celle de leur famille. Certains se concentraient sur les études universitaires, d’autres sur l’acquisition de compétences professionnelles ou travaillaient dur pour économiser de l’argent. Il considère que ces personnes ordinaires jouent un rôle clé dans le développement de l’Afrique et les a incluses dans son roman. Selon lui, elles contribueront à un avenir plus radieux pour l’Afrique.
M. Cai a pu visiter plusieurs associations commerciales chinoises, des Instituts Confucius, le temple Shaolin en Zambie et d’autres organisations et installations qui favorisent les échanges économiques et culturels entre la Chine et l’Afrique. Il a également assisté à un événement d’échange culturel organisé par une association d’écrivains de la République du Congo, où il a rencontré Henri Djombo, un auteur dont les vues sur la culture et le développement économique sont similaires aux siennes. M. Djombo, ancien ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche de la République du Congo, a publié deux romans traduits en chinois.
Selon M. Cai, les échanges entre les peuples sont essentiels au développement sain et durable des relations sino-africaines. Bien que des progrès aient été accomplis, les échanges humains et culturels de la Chine et de l’Afrique ne sont pas aussi fréquents que les contacts diplomatiques et économiques. Il appelle chaque individu à participer à la promotion de l’amitié sino-africaine et souligne que tout le monde peut trouver un moyen de contribuer à ce rapprochement, quel que soit son domaine d’activité ou son niveau d’expérience. « Il suffit de vouloir participer, et on peut toujours trouver un moyen de le faire », a-t-il conclu.
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