法语词典:
中文 ANGLAIS
ACCUEIL Chine Monde Economie Culture Environnement Chinafrique Documents
  2023-04-04
 

La science qui répare

par Ge Lijun VOL. 15 AVRIL 2023  ·   2023-04-04
Mots-clés: missions médicales chinoises ; Burkina Faso

Un scientifique chinois et l’université qu’il dirige s’impliquent activement 
dans l’amélioration de la situation sanitaire en Afrique.

Li Xiaokun, membre de l’Académie d’ingénierie de Chine et président de l’Université médicale de Wenzhou. (COURTOISIE) 


En Chine, Li Xiaokun dirige son équipe de recherche depuis une trentaine d’années sur l’étude des facteurs de croissance. Né en 1964 à Fuping, Shaanxi, M. Li a vu la maladie dévaster ses proches, ce qui a été douloureux mais a aussi ancré la médecine dans son cœur. 

 

Pendant un stage en oncologie, étudiant, il a vu plusieurs patients décéder en une semaine sans pouvoir leur venir en aide. Cela lui a fait prendre conscience de l’importance cruciale de la recherche scientifique pour développer des traitements efficaces. 

 

En 1992, M. Li s’inscrit comme candidat au doctorat en microbiologie et pharmacologie biochimique à l’Université des sciences médicales Sun Yat-sen, tout en travaillant à temps partiel comme chercheur assistant à l’Institut d’ingénierie biologique de l’Université Jinan, dont le directeur et professeur Lin Jian l’a orienté vers la recherche sur les facteurs de croissance. Un soir, alors qu’il rentrait de l’université à vélo, il est tombé accidentellement dans un fossé profond, atterrissant sur le visage et subissant de graves blessures. Après avoir reçu des soins initiaux à l’hôpital, il est rentré chez lui. Cette nuit-là, la douleur était si intense qu’il ne parvenait pas à dormir. Les yeux posés sur les flacons de facteurs de croissance sur son bureau, des réactifs destinés aux essais sur les animaux, il ne pouvait s’empêcher de penser à leur potentiel. 

 

« Et si je les utilisais sur moi-même ? » À cette époque, le monde de la recherche pensait que ce type de facteurs de croissance pouvait provoquer une prolifération cellulaire excessive et augmenter le risque de formation de tumeurs. Malgré ses craintes, il a finalement décidé d’appliquer les facteurs de croissance sur son visage. De façon miraculeuse, ses blessures ont guéri en seulement trois semaines, sans laisser de cicatrice ! 

 

Cette expérience « défigurante » a conduit M. Li et l’institut à prendre la décision audacieuse de lancer un essai dans la clinique. Les résultats ont été excellents. Toutefois, la communauté des biologistes, tant en Chine qu’à l’étranger, restait sceptique quant à l’utilisation de médicaments à base de facteurs de croissance. Malgré cela, M. Li a persévéré. Après six ans de travail acharné, son premier médicament, également le premier au niveau international, à base de facteur de croissance des fibroblastes, a vu le jour en 1998 et a été officiellement lancé après avoir obtenu les autorisations nécessaires. 

 

Aujourd’hui, M. Li est membre de l’Académie d’ingénierie de Chine et président de l’Université médicale de Wenzhou (UMW), dans la province du Zhejiang. Début 2020, il a lancé le projet Fusheng (restauration cutanée) Charity (F&S Charity), un projet caritatif visant à fournir des services d’aide aux patients souffrant de traumatismes. L’équipe a mis en place 56 sites de secours à Wenzhou et dans les régions centre-ouest reculées, bénéficiant à plus de 30 000 personnes. Mais, lui et son équipe ne s’arrêtent pas seulement en Chine. 

 

Destination Afrique 


Le 12 novembre 2021, le projet sino-centrafricain F&S Charity a été lancé. Ce projet vise à aider la République centrafricaine (RCA) à établir un système de traitement et de prévention pour les plaies difficiles à guérir. Pour ce faire, le projet fournit des médicaments et des équipements en pénurie, soutient la mise en place de la télémédecine et contribue à la formation du personnel médical local. 

 

Le Centrafricain Benjamin Anikbala a subi une blessure à la jambe gauche lors d’un accident de voiture il y a plusieurs années. Suite à un traitement inapproprié, cette blessure s’est transformée en ulcère infecté. Incapable de travailler à cause de ses blessures, il a perdu ses revenus, ce qui a conduit à l’abandon scolaire de ses enfants. En désespoir de cause, il s’est tourné vers l’équipe du projet F&S Charity pour obtenir de l’aide. Grâce à la télémédecine et d’autres moyens, il a reçu des soins attentifs pendant deux mois, réduisant ainsi l’ulcère d’un quart. « L’aide des médecins chinois m’a redonné espoir », a-t-il exprimé, ravi. 

 

Dans des cas comme celui-ci, l’équipe du projet F&S Charity organise chaque mois des discussions à distance avec des membres d’équipes médicales chinoises en mission en Afrique, afin d’élaborer des plans de traitement systématiques. 

 

Le 27 juillet 2022, l’Hôpital n°1 affilié à l’UMW a signé un accord de coopération avec l’Hôpital de l’amitié de Bangui (HAB) pour l’aider à mettre en place une branche en matière d’infection et de réparation des traumatismes. À l’heure actuelle, des médecins de l’HAB reçoivent des formations sous la direction de l’équipe du projet F&S Charity à l’UMW. « Ils ont également pris part à des activités d’intérêt public en Chine, exprimant leur intention de contribuer activement à l’aide caritative médicale internationale », a partagé M. Li à CHINAFRIQUE. 

 

« Nous prévoyons d’envoyer une équipe d’experts en réparation cutanée en RCA au cours du deuxième semestre de l’année pour y mener à bien les activités caritatives du projet F&S Charity », a-t-il ajouté. 

 

Un spécialiste de l’Hôpital ophtalmologique affilié à l’Université médicale de Wenzhou œuvre au Burkina Faso, en janvier 2019. (COURTOISIE) 


Une coopération élargie 


Depuis 1973, l’UMW et ses hôpitaux affiliés ont envoyé un total de 85 membres dans sept pays et régions sur le continent africain, y compris la RCA, le Mali et la Namibie, ce qui a renforcé l’amitié et la confiance entre les peuples chinois et africains. L’équipe de l’Hôpital ophtalmologique affilié à l’UMW s’est également rendue au Burkina Faso en 2018 et 2019 pour traiter gratuitement plus de 600 patients atteints de cataracte et leur redonner la vue. Il s’agit du premier projet d’aide sanitaire à court terme au Burkina Faso depuis la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays en mai 2018. 

 

Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, l’UMW a accumulé de nombreuses expériences précieuses en matière de prévention et de traitement en Chine, et les a ensuite partagées avec des experts médicaux africains, tout en fournissant une assistance matérielle médicale à 34 anciens élèves qui luttaient contre l’épidémie dans neuf pays africains. 

 

Dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », l’UMW a jusqu’à présent formé 650 étudiants africains. En 2018, l’université a lancé le premier programme de formation d’assistants sages-femmes africains en Chine, dans le but d’améliorer les conditions de vie des femmes enceintes et des nouveau-nés en Afrique. Plus de 200 étudiants et infirmières africains ont été formés au cours des trois dernières années. 

 

Le programme continuera à se développer et à accroître son impact. « À partir de 2023, nous prévoyons d’organiser une à deux sessions de formation d’assistants sages-femmes par an », a précisé M. Li. 

 

En outre, l’UMW a conclu une coopération avec l’Université chinoise égyptienne du Caire dans le domaine de la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Ensemble, ils ont construit un centre de coopération et de recherche dédié à la MTC. 

 

À l’avenir, la coopération de la santé entre l’UMW et ses partenaires africains vise les domaines de l’enseignement médical, de l’aide d’intérêt public et des échanges humains, prévoit M. Li. 

Imprimer

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号-8 京公网安备110102005860