2023-11-30 |
Une route vers l'avenir |
VOL. 15 DÉCEMBRE 2023 MAHASHA RAMPEDI · 2023-11-30 |
Mots-clés: Xi Jinping : La gouvernance de la Chine ; ICR |
Les efforts de l’Occident pour contrer l’ICR prouvent le succès de l’initiative.
Un conducteur effectue les préparatifs nécessaires avant d’assurer son service sur un train de la ligne de chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, à Djibouti, le 19 septembre 2022. (XINHUA)
Il y a une décennie, le Président chinois Xi Jinping lançait un ambitieux plan économique et d’infrastructure, visant à renforcer la connectivité globale et à dynamiser le commerce et le développement. Aujourd’hui, l’initiative « la Ceinture et la Route » (ICR) a radicalement transformé la vie de nombreuses personnes dans plus de 150 pays. À l’occasion du 10e anniversaire de l’ICR, il est opportun de revisiter la vision originale de M. Xi et d’évaluer les progrès accomplis depuis 2013.
Dans sa série d’ouvrages Xi Jinping : La gouvernance de la Chine, l’ICR est mise en avant. Dans le quatrième tome, le Président chinois souligne : « Comme je l’ai rappelé à différentes occasions, l’ICR est une voie ouverte à tous, et non un sentier privé d’une seule partie. Tous les pays qui s’y intéressent sont les bienvenus à nous rejoindre pour participer à la coopération et en bénéficier. » Il envisage l’ICR comme un vecteur de développement mutuel et un message d’espoir.
L’analyse des défis économiques mondiaux et l’exploration des diverses voies de développement ont conduit M. Xi à privilégier une « connectivité dure » via les infrastructures et une « connectivité douce » à travers des règles et normes harmonisées, ainsi qu’une meilleure interconnexion entre les peuples.
L’ICR, centrée sur la paix et le développement, repose sur les principes de réciprocité et de respect. M. Xi a exprimé l’engagement de la Chine à atteindre plusieurs objectifs clés. Parmi ceux-ci figurent le renforcement de la connectivité des infrastructures, avec un accent sur un réseau intégrant terre, mer, cyberespace et air, et l’accélération de sa construction. Il vise également à intensifier la confiance politique mutuelle et la coordination des politiques pour stimuler la coopération, améliorer la connectivité financière et favoriser un commerce libre d’entraves. Un équilibre entre le développement et la sécurité, les impératifs nationaux et internationaux, ainsi que la coopération et la concurrence est recherché pour relever les défis de manière proactive. L’ICR vise aussi à maintenir les chaînes d’approvisionnement étroitement liées aux chaînes industrielles, à créer une synergie entre les mécanismes de sécurité et la lutte contre le terrorisme international, et à renforcer la planification et la coordination globales de l’initiative.
Triomphe de l’ICR
La transformation significative des infrastructures et du développement économique en Afrique et ailleurs témoigne du succès de la vision de M. Xi. Ses concepts clés ont porté leurs fruits, améliorant substantiellement la vie dans les pays en développement.
Prenons l’exemple de la Tanzanie. Depuis son adhésion à l’ICR en 2018, le commerce avec la Chine a spectaculairement augmenté, passant de 3,8 milliards de dollars à 8,3 milliards en quatre ans. Des projets d’envergure, comme la modernisation de la centrale hydroélectrique Julius Nyerere et du port de Dar es Salaam, ainsi que la construction d’une nouvelle ligne ferroviaire, ont été réalisés avec le soutien de la Chine. D’autres pays africains, tels que l’Afrique du Sud, le Kenya, la Zambie, l’Ouganda, le Nigeria et le Zimbabwe, ont connu des développements similaires.
L’ICR est perçue en Afrique comme un moteur clé du développement infrastructurel, avec la Chine comme principal investisseur, injectant plus de 155 milliards de dollars ces 20 dernières années, souvent via des prêts sans intérêt ou à des taux avantageux.
Face à ce succès, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont réagi. Considérant la Chine comme un rival géopolitique majeur, ils ont lancé diverses initiatives pour contenir son ascension économique. En réponse, le Président américain Joe Biden a proposé un plan alternatif lors du sommet du G20 en Inde. De même, les pays du G7 ont introduit un projet de 600 milliards de dollars pour les infrastructures et les investissements mondiaux, ciblant des régions clés et soutenant la transition vers les énergies renouvelables.
Ironiquement, la Chine est exclue de l’initiative du G7, une réaction évidente au succès de l’ICR qui a profondément inquiété l’Occident, marquant une érosion de son influence géopolitique et géoéconomique au cours de la dernière décennie.
Cette photographie montre le premier train du nouveau tramway léger, une réalisation chinoise, lors de la cérémonie de lancement à Lagos, au Nigeria, le 21 décembre 2022. (XINHUA)
Réponse occidentale
L’Occident a adopté une approche de la carotte et du bâton face à l’ICR de la Chine, ralliant certains pays et en sanctionnant d’autres. Depuis 2019, le Congrès américain a alloué des milliards de dollars au Fonds de lutte contre l’influence chinoise, visant à contrer l’influence chinoise en Afrique et ailleurs.
Pendant une décennie, les médias occidentaux ont publié des histoires propagandistes dépeignant l’ICR de la Chine comme un instrument géopolitique visant à accroître son influence en « piégeant les nations en développement dans la dette ». Le fait que des régions telles que l’Afrique et l’Asie bénéficient maintenant d’infrastructures modernes, telles que des aéroports, des routes et des stades, est totalement ignoré.
À titre d’illustration, les médias occidentaux ont diffusé des allégations non fondées selon lesquelles l’Ouganda avait perdu l’aéroport international d’Entebbe
au profit de la Chine, tombant dans un prétendu « piège de la dette l’ICR ». Malgré les démentis de l’Ouganda et de la Chine, ces médias ont maintenu cette ligne narrative, affirmant une influence chinoise « colonisatrice » en Afrique via l’ICR. Il a été révélé plus tard que ces informations étaient basées sur des revendications erronées d’un politicien de l’opposition. Au lieu de se rétracter, les médias ont publié des articles suggérant que l’Ouganda avait été « contraint » de nier la perte de son aéroport. Cette approche biaisée a aussi caractérisé la couverture du bilan décennal de l’ICR.
Cela reflète la mentalité du « nous contre eux », opposant l’Occident au reste du monde, ainsi que les prétendues démocraties face aux nations autoritaires. Ceux qui résistent à la pression d’adhérer aux récits occidentaux, en particulier concernant l’ICR et le conflit russo-ukrainien, et refusent de répéter leurs reportages sont isolés, étiquetés et rejetés en tant qu’agents russes ou chinois. L’ampleur des efforts déployés par l’Occident pour contrer l’ICR témoigne du succès de la Chine.
Pour conclure, citons le Président chinois dans Xi Jinping : La gouvernance de la Chine. Il y écrit : « La construction conjointe de l’ICR a permis d’élever le degré d’ouverture de différentes régions du pays, d’étendre les domaines ouverts au monde extérieur, de promouvoir l’ouverture institutionnelle, de gagner plus d’amis et d’explorer de nouvelles voies de développement commun, réalisant ainsi des bénéfices réciproques avec les pays partenaires. »
L’auteur est rédacteur en chef d’African Times à Johannesburg, en Afrique du Sud.
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