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  2024-02-06
 

Bâtisseurs de ponts

VOL. 16 / FÉVRIER 2024  ·   2024-02-06
Mots-clés: Chine-Afrique

Cheng Zhigang à Port Louis, capitale de l’île Maurice, en juillet 2016. (COURTOISIE)

Cette année célèbre le 15e anniversaire du Forum industriel Chine-Afrique (CAIF), un résultat direct du Forum sur la Coopération sino-
africaine (FCSA). Ce forum a été essentiel pour renforcer les liens et la collaboration entre la Chine et l’Afrique, notamment en attirant de nombreux investissements chinois en Afrique. Cela a contribué de manière significative à l’industrialisation du continent africain. Pour explorer davantage le rôle du CAIF dans la facilitation des relations commerciales sino-africaines et leur impact sur l’industrialisation en Afrique, CHINAFRIQUE a interviewé Cheng Zhigang, secrétaire général du CAIF. Voici un extrait édité de cet entretien :

CHINAFRIQUE : Quelle a été la contribution du CAIF au renforcement des liens industriels et commerciaux entre la Chine et l’Afrique au cours des 15 dernières années ? Pourriez-vous partager quelques-unes de vos réalisations majeures ?

Cheng Zhigang : Le CAIF a joué un rôle essentiel dans le renforcement de la coopération industrielle et des relations commerciales entre la Chine et l’Afrique. Nous avons concentré nos efforts sur l’intégration des capacités de production dans les parcs industriels et sur la promotion du développement des chaînes industrielles sino-africaines.

Au cours des 15 dernières années, notre approche s’est déroulée en trois phases distinctes. La première phase consistait à fournir aux entreprises chinoises et africaines, via des conférences et des médias, une compréhension plus objective de l’autre partie, en approfondissant leur connaissance respective des politiques, économies et cultures. La deuxième phase a impliqué des visites et des négociations sur place par des entreprises chinoises en Afrique, et des invitations à des représentants africains en Chine pour découvrir le développement économique et social chinois. La troisième phase a été axée sur la mise en œuvre de projets et la coopération industrielle.

En 15 ans, le CAIF a organisé sept rencontres biennales au sein de son cadre, et six journées thématiques sur l’Afrique lors des salons internationaux du commerce des services de Chine, aboutissant à la signature de contrats pour plus de 500 projets, d’une valeur totale de près de 30 milliards de yuans (4,2 milliards de dollars). Nous avons aussi organisé plus de 100 séminaires sur des sujets tels que l’investissement en Afrique et la coopération financière sino-africaine. Nous avons publié annuellement l’Indice des perspectives d’industrialisation en Afrique et l’Indice de l’environnement des affaires en Afrique, en plus de compiler des listes comme les 100 meilleures entreprises chinoises recommandées en Afrique.

Depuis 2018, le CAIF a réorienté son focus, passant de l’organisation de conférences et de conseils à la promotion du développement industriel, en collaborant avec les gouvernements locaux et les entreprises africaines pour la création conjointe de parcs industriels africains et d’autres initiatives.

Les parcs industriels sino-africains jouent un rôle important dans le développement économique de la Chine et de l’Afrique. Comment envisagez-vous la construction et l’exploitation de ces parcs ?

L’industrialisation de l’Afrique est étroitement liée à la planification et au développement des parcs industriels. Dès 2006, lors du Sommet de Beijing du FCSA, la Chine a annoncé des initiatives pour renforcer la coopération avec l’Afrique et soutenir le développement africain, y compris la création de parcs économiques et commerciaux sino-africains. Les entreprises chinoises ont investi dans la construction et l’exploitation de parcs industriels en Afrique, entrant dans une phase de développement florissante après plus de dix ans d’efforts.

L’un des principaux défis est le manque d’infrastructures adéquates. Il est donc crucial de développer les infrastructures en parallèle avec les parcs industriels. Les parcs doivent être situés dans des zones stratégiques, avoir une orientation industrielle claire, et s’aligner sur les ressources et la stratégie d’industrialisation du pays hôte. Il est important d’éviter la concurrence redondante et les investissements irréfléchis, en adoptant une stratégie de développement ciblée.

Les institutions financières chinoises devraient également augmenter leur présence en Afrique pour offrir des services financiers localisés, tout en développant des systèmes de services financiers liés aux risques de change et en proposant des produits de couverture adaptés.

Un aspect clé sera la compétitivité des parcs grâce à des services complets. Un exemple est le parc industriel global du grand plan Chine-Zambie, le premier du genre en Afrique, actuellement en développement par le CAIF.

Enfin, le développement des talents est essentiel. Les parcs devraient collaborer avec des collèges techniques locaux pour offrir une formation professionnelle aux jeunes Africains, aidant à cultiver des talents qualifiés et à renforcer les liens interpersonnels.

Cheng Zhigang (quatrième depuis la gauche) lors d’une photo de groupe en Côte d’Ivoire, en mars 2018. (COURTOISIE)

Quelles sont les perspectives actuelles de coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique ? Quels défis et opportunités rencontrent les entreprises chinoises investissant en Afrique ?

L’avenir de la coopération sino-africaine en économie et commerce est prometteur, stimulé par la croissance démographique africaine et l’Accord de libre-échange continental africain. Ces éléments devraient agrandir le marché de consommation et booster le commerce. Des secteurs comme la manufacture, la transformation agricole, la construction de logements et le tourisme culturel présentent un grand potentiel. Une augmentation des investissements et de la construction d’usines en Afrique est prévue pour les trois prochaines années.

Cependant, les entreprises chinoises qui investissent en Afrique font face à des défis, notamment les coûts élevés des matières premières et l’absence de chaînes d’approvisionnement robustes. La stratégie pour surmonter ces obstacles implique d’investir dans des régions riches en matières premières et de s’intégrer dans les parcs industriels pour améliorer les chaînes d’approvisionnement.

Vous avez visité l’Afrique à de nombreuses reprises, en mettant l’accent sur les échanges humains et culturels. Pourriez-vous nous parler de votre expérience en nouant des amitiés avec des Africains ?

Au cours des 15 dernières années, mes voyages à travers l’Afrique m’ont laissé des souvenirs indélébiles. Je suis passé d’une anxiété initiale et d’un manque de compréhension à un amour profond pour le continent et à l’établissement d’amitiés durables.

Pour tisser des liens forts avec les Africains, il est crucial de respecter leurs traditions et habitudes, de retenir leurs noms et plats préférés et de leur offrir des cadeaux symboliques lors de chaque visite. Les Africains apprécient la musique et la danse pendant les festivals. Participer à leurs danses est un excellent moyen de communiquer et de créer des liens. Le sourire est un langage universel : même si vous ne parlez pas la langue locale, il est important de montrer votre joie de les rencontrer avec un sourire chaleureux.

Les entreprises chinoises, actives dans divers secteurs en Afrique et améliorant les conditions de vie locales, font face à une image complexe dans les médias occidentaux. Quelles stratégies pourraient-elles adopter pour améliorer leur réputation en Afrique ?

Au cours des 20 dernières années, la Chine a joué un rôle important en Afrique, en se concentrant sur le développement des infrastructures telles que les transports, l’électricité et les communications. Cette contribution a soutenu l’industrialisation africaine. Malgré quelques infractions aux lois et coutumes locales par certaines entreprises chinoises, la plupart respectent les réglementations et ont un impact social bénéfique, notamment en construisant des routes et des écoles.

Pour améliorer leur réputation en Afrique, les entreprises chinoises doivent respecter trois principes : comprendre et respecter les lois, religions et coutumes locales, suivre des procédures légales dans leurs projets sans se reposer uniquement sur des relations personnelles, et choisir avec soin leurs pays et projets d’investissement en alignement avec les priorités de développement nationales. 

 

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