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  2024-08-01
 

Flots d'espoir

VOL.16 / AOÛT 2024 par DERRICK SILIMINA  ·   2024-08-01
Mots-clés: solution hydrique ; Tanzanie

Des employés de China Civil Engineering Construction Corporation inspectent un réservoir à Buswelu, dans la région de Mwanza, en Tanzanie, le 12 juin 2023. (XINHUA)

Lorsque Monica Jiwani s’est installée à Arusha, la troisième ville la plus importante de Tanzanie, elle aspirait à une existence épanouie dans un cadre idyllique. Cependant, elle a été rapidement confrontée à une réalité difficile : la pénurie d’eau potable. L’obligation de recourir à de l’eau contaminée est devenue une préoccupation quotidienne, source de nombreux désagréments.

Située au pied du mont Meru, un volcan, Arusha est un carrefour majeur pour les touristes se rendant en safari ou se dirigeant vers le Kilimandjaro, le sommet le plus élevé d’Afrique, qui se dresse à 5 895 mètres d’altitude, à environ 100 km au nord-est. Alors que de nombreuses personnes affluent vers cette ville espérant y améliorer leur sort, elles sont confrontées à une cruelle réalité : les ressources en eau potable sont insuffisantes pour répondre à la demande de tous.

« De nombreuses personnes souffrent ici de maladies liées à l’eau. Nous avons de jeunes enfants dans notre communauté, et leur sécurité me préoccupe profondément », confie Mme Jiwani à CHINAFRIQUE. Elle-même doit souvent parcourir à pied une heure depuis sa maison située dans le quartier de Njiro à Arusha pour aller chercher de l’eau dans une source voisine, un bébé attaché sur son dos et un seau à la main.

Cette mère de deux enfants, âgée de 30 ans, souligne également les répercussions sociales de cette crise. La quête quotidienne d’eau oblige de nombreuses jeunes filles à interrompre leurs études, et les femmes se retrouvent généralement avec moins d’opportunités de gagner leur vie.

Fardeau disproportionné

En Afrique subsaharienne, les femmes et les filles consacrent chaque jour 200 millions d’heures à la recherche d’eau, une perte considérable de temps précieux, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance. L’objectif de développement durable des Nations unies pour un accès universel et équitable à une eau potable sûre et abordable d’ici 2030 semble hors de portée pour de nombreuses communautés sur le continent.

Cathy Ndagala, une résidente du district d’Arumeru à Arusha, témoigne : « Avoir notre propre puits serait la meilleure solution pour ma famille. J’en ai assez d’espérer qu’un jour nous aurons de l’eau courante. » Elle partage sa lassitude face à la pénurie d’eau, ayant elle-même l’habitude de parcourir de longues distances pour trouver de l’eau potable.

À 35 ans, Mme Ndagala décrit les conflits fréquents autour des points d’eau de sa communauté, où l’accès est disputé par tous. « Parfois, nous passons trois jours sans douche à cause du manque d’eau », témoigne-t-elle. Comme beaucoup à Arumeru, sa famille doit prioriser l’eau pour la cuisine, au détriment d’autres besoins comme le lavage du linge.

Une étude récente des Nations unies menée dans 24 pays d’Afrique subsaharienne révèle que la responsabilité de collecter l’eau repose de manière disproportionnée sur les femmes et les enfants, surtout les filles. En Guinée et en Tanzanie, les femmes passent en moyenne deux fois plus de temps que les hommes à cette tâche.

Des villageois applaudissent après le raccordement des conduites d’eau à Misungwi, dans la région de Mwanza, en Tanzanie, le 13 juin 2023. (XINHUA)

Une aide opportune

Grâce à un nouveau projet de système d’approvisionnement en eau construit par PowerChina International Group, les habitants de nombreuses zones d’Arusha ne sont plus contraints de subir des nuits blanches en raison des problèmes d’accès à l’eau courante pour leurs besoins domestiques.

PowerChina a récemment finalisé le contrat pour la réalisation de ce système d’approvisionnement en eau à Arusha, un projet en collaboration avec l’Autorité urbaine d’approvisionnement en eau et d’assainissement d’Arusha (AUWSA). Le chef de projet de PowerChina, Jin Denghui, explique que le projet consiste à extraire de l’eau souterraine au pied du Kilimandjaro et à la distribuer quotidiennement aux ménages de la région. Les infrastructures comprennent une canalisation principale de 176 km, un réseau de distribution de 400 km, 10 réservoirs, 5 stations de pompage, 43 pompes de puits profonds et 29 réservoirs de coups de bélier. « Je peux désormais accéder à de l’eau propre et salubre à quelques pas de chez moi », indique Mme Jiwani, l’une des bénéficiaires. Ce projet, financé par la Banque africaine de développement et le Fonds Africa Growing Together, a non seulement amélioré l’accès à l’eau potable mais a également transformé la vie communautaire en termes d’assainissement.

En outre, le projet a stimulé l’économie locale en créant plus de 4 000 emplois pendant la phase de construction, en plus d’offrir des formations professionnelles en soudage et de développer les compétences techniques et de gestion de la main-d’œuvre locale.

La directrice de l’AUWSA, Justine Rujomba, a déclaré que le projet a bénéficié à plus d’un million de citoyens, dont une moyenne de 250 000 personnes qui transitent quotidiennement par la ville, 143 770 résidents du district d’Arumeru, 9 049 du district de Hai dans la région du Kilimandjaro, et 6 529 du district de Simanjiro dans la région de Manyara.

Mme Rujomba a exprimé sa gratitude envers le gouvernement tanzanien pour son soutien crucial dans la réalisation de ce projet, qui a résolu de manière significative les problèmes d’approvisionnement en eau à Arusha et dans les régions environnantes. En janvier 2022, le ministère tanzanien de l’Eau a adressé ses remerciements à PowerChina pour son rôle déterminant dans l’achèvement du projet d’eau d’Arusha.

Tausi Kida, secrétaire permanente du Bureau présidentiel pour la planification et l’investissement, a récemment indiqué que, de janvier 2021 à décembre 2023, le Centre d’investissement de Tanzanie a enregistré 256 projets chinois pour une valeur approximative de 2,5 milliards de dollars, couvrant des secteurs clés tels que l’industrie manufacturière, la construction commerciale, l’agriculture, les transports et les services.

La Fondation du secteur privé de Tanzanie a observé des progrès notables dans l’amélioration du climat d’investissement du pays, résultant en des projets d’une valeur de 11 milliards de dollars menés par des investisseurs chinois et créant quelque 114 726 emplois.

L’ambassadrice de Chine en Tanzanie, Chen Mingjian, a souligné que la Chine est devenue une des principales sources d’investissements directs étrangers en Tanzanie, contribuant ainsi significativement au développement national. Lors du récent Forum d’investissement Chine-Tanzanie et de la Conférence de promotion du commerce et des investissements Chine-Tanzanie à Dar es Salaam, Mme Chen a exprimé sa confiance dans les perspectives de développement futur de la Tanzanie.

Reportage de Tanzanie

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