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  2024-11-14
 

Vert espoir

VOL. 16 / NOVEMBRE 2024 par RAPHAEL ADIBASE  ·   2024-11-14
Mots-clés: Vivre en Chine ; Ghana

Les techniques de Shiyanghe peuvent revitaliser l’agriculture au Ghana.

Ferme expérimentale de Gulang. (COURTOISIE)


Lors de mon master à l’Université agricole de Chine, j’ai eu l’opportunité exceptionnelle d’étudier les avancées réalisées à la station expérimentale de Shiyanghe. Là, j’ai pu constater comment des techniques innovantes et des stratégies ciblées ont réussi à métamorphoser un territoire désertique et hostile en une oasis de productivité agricole.  

 

Mon exploration dans le bassin de la rivière Shiyanghe, situé dans la province du Gansu en Chine, a été une révélation. Elle a illuminé le potentiel de l’innovation en agriculture et de la gestion durable de l’eau pour revitaliser des zones arides. Les parallèles avec les conditions similaires dans le nord de mon Ghana natal sont frappants. Les enseignements tirés de cette expérience pourraient être déterminants pour revitaliser à leur tour les systèmes agricoles et de gestion de l’eau dans ces régions. 

 

Raphael Adibase (COURTOISIE)


Innovation et résilience 


À mon arrivée à la station expérimentale de Shiyanghe, le contraste frappant entre le paysage aride environnant et les champs verdoyants de la station m’a immédiatement captivé. Nichée dans l’arrondissement de Liangzhou (Wuwei), une région réputée pour ses conditions climatiques extrêmes avec des taux d’évaporation pouvant atteindre 2 000 mm et des précipitations annuelles se limitant à seulement 164 mm, la station se dresse comme un symbole d’innovation et de résilience.  

 

La mission de Shiyanghe est axée sur l’utilisation rationnelle et la conservation de l’eau. J’y ai exploré des technologies de pointe pour l’économie d’eau, telles que l’irrigation goutte à goutte de précision, la collecte des eaux de pluie et le suivi de l’humidité du sol. Ces techniques, vitales pour une gestion durable de l’eau dans les environnements arides, pourraient bien servir de modèle pour des initiatives similaires au Ghana. 

 

L’approche adoptée par Shiyanghe dans la gestion de l’eau est véritablement révolutionnaire. Grâce à des méthodes avancées, la station a réussi à convertir un désert en terres agricoles productives. Ces innovations montrent comment chaque goutte d’eau est précieusement exploitée, assurant ainsi la pérennité de l’agriculture dans ce climat impitoyable. 

 

Sécheresse et irrigation  


Un autre aspect marquant de ma visite a été l’étude du stress hydrique et de la résilience des cultures dans des conditions de plantation dense à la station de Shiyanghe. Des technologies de pointe, comme des cadres robotisés de pipelines intelligents, y sont utilisées pour surveiller la santé des plantes et les taux de photosynthèse en période de sécheresse. Ces recherches sont vitales pour identifier les variétés de plantes résistantes à la sécheresse et pour affiner les méthodes agricoles adaptées aux climats extrêmes. 

 

L’adoption de telles méthodologies de recherche pourrait grandement bénéficier au Ghana. Investir dans la recherche sur les cultures résistantes à la sécheresse et dans des technologies de surveillance avancées pourrait renforcer la résilience agricole du pays. Des politiques favorisant cette recherche et facilitant le transfert de technologies vers les agriculteurs locaux permettraient d’améliorer leur capacité à faire face à la sécheresse, augmentant ainsi leur productivité. 

 

Dans le district de Gulang, j’ai observé comment des stratégies innovantes de conservation de l’eau ont un impact significatif. Le développement d’un lac de rétention qui détourne l’eau du fleuve Jaune pour le stockage et la redistribution soutient non seulement les besoins agricoles mais aussi les demandes en eau domestique et industrielle, complété par un projet de reboisement visant à récupérer les terres désertiques et favoriser l’équilibre écologique.  

 

Le succès de l’approche intégrée de Gulang en gestion de l’eau et restauration environnementale offre des leçons précieuses pour le Ghana. La mise en place de systèmes polyvalents de stockage d’eau, conçus pour capturer et conserver l’excès d’eau durant la saison des pluies, pourrait pallier les déficits hydriques des périodes sèches. En outre, des initiatives de reboisement à grande échelle aideraient à lutter contre la désertification, à améliorer la rétention d’humidité du sol, et à stimuler la productivité agricole. 

 

À la ferme expérimentale de Gulang, j’ai été particulièrement impressionné par les méthodes novatrices employées pour combattre les champs sablonneux affectés par la salinité. Des produits chimiques encourageant la croissance sont appliqués, et une irrigation de précision cible directement les racines des plantes, optimisant l’humidité du sol et l’absorption des nutriments. Ces techniques ont nettement amélioré la performance des cultures, prouvant que des stratégies de gestion efficaces peuvent surmonter les contraintes de salinité des sols. 

 

Le réservoir Hongyashan. (COURTOISIE) 


Lutte contre la désertification 


Dans le district de Minqin, j’ai pu voir des progrès significatifs dans la lutte contre la désertification et la pénurie d’eau, grâce à des stratégies innovantes et à une forte participation communautaire. Au cœur de ces initiatives, le réservoir Hongyashan s’est considérablement développé, sa capacité passant de 100 à 148 millions de mètres cubes au cours des 15 dernières années. Cette augmentation résulte de l’apport d’eau de la fonte des neiges des montagnes, des précipitations et de dérivations stratégiques du fleuve Jaune. Ce réservoir est vital pour l’agriculture, le maintien de l’équilibre écologique et la prévention de la convergence des déserts de Badain Jaran et de Tengger. De plus, des initiatives de reboisement ont radicalement amélioré les conditions environnementales de la région. 

 

Un élément particulièrement inspirant des efforts à Minqin est le robuste engagement de la communauté. Des initiatives familiales de plantation d’arbres et des groupes de femmes ont joué un rôle clé dans les efforts de boisement, contribuant à la plantation de 3,2 millions de nouveaux arbres et à la création de 100 000 nouvelles zones de boisement. Ces efforts locaux ont été cruciaux pour inverser les tendances de désertification et restaurer la vitalité écologique de la région. Les récentes campagnes de reboisement ont aussi notoirement amélioré les conditions environnementales, avec le taux de boisement passant de 3 % en 2015 à 18,2 %, tandis que le taux de désertification a diminué de 90,34 % à 88,18 %. 

 

Les réussites de Minqin dans la lutte contre la désertification offrent de précieuses leçons pour le Ghana. Les investissements dans les infrastructures, le boisement, l’agroforesterie et l’engagement communautaire peuvent fournir des solutions efficaces aux défis environnementaux et agricoles. En tirant parti des projets en cours tels que le barrage polyvalent de Pwalugu et l’initiative One Village One Dam, le Ghana peut développer un secteur agricole plus durable et plus productif. Un focus sur l’innovation et la participation communautaire pave la voie vers un avenir résilient et prospère pour le Ghana. 

 

Mon voyage dans le bassin de la rivière Shiyanghe n’a pas seulement été une expérience éducative mais aussi une révélation sur comment les pratiques innovantes et l’engagement communautaire peuvent transformer les environnements les plus hostiles. Les enseignements tirés de Shiyanghe, Gulang et Minqin offrent une feuille de route précieuse pour le Ghana, fournissant les bases nécessaires pour surmonter les défis régionaux et assurer une croissance économique soutenue et l’amélioration des conditions de vie des communautés. 

 

L'auteur est étudiant ghanéen à l’Université agricole de Chine.

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